05. Traître.

27 6 6
                                    

ELYNA.

4H43, dans la ville de Moscou en Russie.


















Depuis le soir où mon père m'avait frappé jusqu'au sang, il avait fait en sorte que je ne sois plus la même. La même petite fille qu'il y avait huit ans de celà.

Le soleil s'était couché depuis belle lurette. Je n'avais pas eu le temps de contempler se coucher de soleil, c'était dommage.

Mon regard suivait les étoiles dans ce ciel particulièrement magnifique ce soir. Une étoile filante passa juste au dessus de ma tête.

La première fois que j'en voyais une.

Et sûrement la dernière fois que j'en verrais une.

Si ce moment avait été lors de mon enfance, j'aurai sans doute fait un vœu. Mais désormais, je ne croyais plus en rien. Pas au bonne fée, pas au petite souris et encore moins au père Noël.

Alors à quoi bon faire un vœu, si je n'attendais plus rien de ce monde ? La seule personne en qui je croyais, c'était moi-même.

J'avais confiance en moi.

Je savais pertinemment que je pourrais atteindre un jour mes objectifs. Mais pour cela, il fallait que je fasse un sans faute, parce que la moindre erreur me vaudra ma place. À la moindre erreur, ma tête sera accroché à un arbre aux États-Unis et mon corps pendu devant la résidence de la Bratva.

Ce que je voulais éviter plus qu'autre chose.

Dans la mafia, il était courant de détacher la tête et le corps après avoir tué quelqu'un par vengeance. La tête était gardée par la mafia ennemis et le corps envoyé à la famille.

C'était la marque de fabrique des américains. Si un meurtre était orchestré de cette manière, vous pouviez être certain que cela voulait dire que les américains n'y étaient pas pour rien.

Les russes, eux, préféraient envoyer comme cadeau la tête de la victime et gardaient le corps. Cela empêchait la possibilité de funérailles. La Russie était un pays extrêmement religieux, donc certaines habitudes et choix de la mafia avaient des liens avec la religion. Même si, théoriquement, être religieux et mafieux ne devaient pas être utilisés dans la même phrase.

Les hommes étaient spéciaux, c'était le cas de le dire.

Moi, qui cherchait absolument à me venger des américains, si je finissais la tête coupée, ça ne servait plus à rien.

Je me levais du banc sur lequel je m'étais allongée pour contempler les étoiles, cette fois-ci debout. Je n'avais pas trouvé le sommeil en allant me coucher. Alors j'avais préféré marcher sans but précis.

Mes pas m'avaient donc emmener jusqu'ici. Là où les arbres ne poussaient pas, ce qui me ravissait. Sinon, je n'aurais pas pu voir le ciel, ou du moins pas aussi bien.

Mon téléphone qui pour l'instant était resté silencieux, émetta un son de vibrement.

J'avais activé le mode vibreur, ce qui expliquait qu'il ne faisait que vibrer. Je n'aimais pas qu'on me dérange dans ce genre de moment.

J'ouvris mon sac à main et sortis l'objet avant de décrocher sachant très bien qui s'était.

- Элин! Я пошел искать тебя в твоей комнате, но тебя там не было. (Elyna ! Je suis parti te chercher dans ta chambre, mais tu n'y étais pas.)

Sa voix était comme toujours calme et rassionel. Je l'imaginais assis dans son fauteuil noir, fait de cuir à siroter son verre de volka.

Comme toujours.

𝐋𝐎𝐕𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant