Chapitre vingt-et-unième

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— Je t'apporte les papiers pour le mariage, tu n'as qu'à les feuilleter rapidement et signer, la cérémonie aura lieu dans deux mois.

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M. Kim me lâche et me souffle de m'installer dans son fauteuil. J'obtempère, mal à l'aise de la situation et de la présence de son père. Il s'avance d'ailleurs vers lui pour récupérer la pochette qu'il lui tend. À cette vue, mon coeur se serre. Taehyung ouvre la pochette et en sort les papiers qui se trouvent à l'intérieur. Il sort quelque chose de sa poche, je ne distingue pas tout de suite de quoi il s'agit mais lorsque je vois qu'une flamme s'allume sous les dizaines de feuilles, je comprends que dans sa main, se trouve un briquet et que le feu qu'il propage commence à consummer peu à peu le petit paquet. J'observe la réaction de son géniteur. Son visage arrogant a viré pour un visage blême et stupéfait. Et moi, ma poitrine se desserre peu à peu.

Aucun de nous trois ne daigne prendre la parole. Le seul bruit qui emplit la pièce est le son du crépitement de la flamme qui devient de plus en plus grande avant de rapetissir lorsque les papiers sont pratiquement au bout d'être totalement réduits en cendres. Taehyung souffle sur la flamme pour l'éteindre lorsque cette dernière atteint le bout de ses doigts.

Durant de longues secondes, c'est un lourd silence qui prend place entre nous. J'en viens même à regretter de ne pas être restée au restaurant, bien tranquille, à me faire sermoner par mon patron. L'atmosphère est glaçante et électrique. 

Accoudé à son fauteuil, dans mon dos, M. Kim annonce dans le plus grand des calmes :

— La sortie est derrière toi, je t'invite à la prendre et je t'invite également à ne plus t'occuper de moi, pour ne pas dire que tu ne l'as jamais fait depuis que je suis né. Maintenant, occupe-toi de ton entreprise, comme je m'occupe de la mienne et arrête de m'emmerder parce que je sais beaucoup de choses. Donc, cesse de polluer l'air de mon bureau par ta simple présence et... dé-gage, termine-t-il en séparant en deux le dernier mot qu'il prononce.

Un claquement de porte s'ensuit et lorsque je comprends que le père de M. Kim n'est plus dans la pièce, je lâche un long soupir, me rendant compte que j'avais retenu ma respiration.

Le fauteuil tourne, je ne fais désormais plus face  à la porte mais face à la vue qu'arbore le dernier étage du building, mais elle est vite bouchée par le corps de M. Kim qui se penche d'ailleurs sur moi en s'appuyant sur les accoudoirs du fauteuil. 

— Pardonné ? me demande-t-il avec des yeux de chien battu.

Un long soupir frustré sort de ma bouche. 

 — Pourquoi faut-il que tu gagnes toujours ? C'est pas juste... bougonné-je en croisant les bras sous ma poitrine.

Je fais la moue mais lorsqu'au bout de quelques secondes, Taehyung ne me répond pas, mes yeux se dirigent dans les siens. 

— Je peux savoir ce que tu oses regarder ? fais-je en arquant un sourcil. 

Ses pupilles reviennent enfin dans les miennes et bizarrement, il s'éloigne rapidement de moi, pris en flag. Je me lève et me dirige vers lui qui fixe un mur rempli de toutes sortes de livres. Il se retourne, sans doute après avoir senti ma présence dans son dos et il m'ordonne, la voix déstabilisée et les yeux clos :

— Décroise ces bras, et vite

J'obtempère en sursautant face à la bosse qui s'est formée en ce court espace de temps, au niveau de son entrejambe. Je perds tous mes moyens face à lui et bégaye dans le vide :

À votre service M. Kim | Kim Taehyung | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant