Chapitre 10 - Libérée, délivrée, je ne boirais plus jamais.

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Effondrée, il n'y a pas de plus juste façon de décrire l'état dans lequel je suis depuis deux jours, depuis que j'ai appris par la bouche de ma dame de compagnie, que Noam était venu au château mais pas pour me donner des cours de yoga, seulement ...

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Effondrée, il n'y a pas de plus juste façon de décrire l'état dans lequel je suis depuis deux jours, depuis que j'ai appris par la bouche de ma dame de compagnie, que Noam était venu au château mais pas pour me donner des cours de yoga, seulement pour me remettre sa démission, à sa façon, comme toujours et me rendre mon argent. Jamais personne ne m'avait jamais fait aussi mal, de toute ma vie. Pour qui se prend-il cette espèce de...malotru ? Personne n'a le droit de me traiter comme ça, personne. Je n'ai rien fait de mal pour mériter qu'on me traite si vulgairement et qu'on me jette comme un mouchoir usagé après l'avoir utilisé. C'est comme ça que je me sens, utiliser. Comme s'il était à la recherche de quelque chose avec moi et ne l'ayant pas trouvé, où au contraire, l'ayant trouvé, il lâche l'affaire et passe à autre chose. N'ai-je pas fait la même chose avec lui ? Avec mon besoin d'apprendre, de côtoyer la normalité ? Sans doute mais pour le moment, je suis trop atterrée par ma propre douleur dont il est le seul responsable et aucun des cours de bonnes manières que j'ai pu prendre, ne m'avait préparé à ça.

À quoi est-ce que tu t'attendais d'autres, espèce de petite sotte ?  Me nargue ma conscience, revancharde. 

Cela me rend malade de me mettre dans un état pitoyable depuis tout ce temps, refusant de quitter mon lit où je ne cesse de verser toutes les larmes de mon corps, reléguant mes obligations à plus tard car je ne suis de toute évidence, pas en état de les assumer. Quand est-ce que ça va passer ? J'ai beau être très remonté après lui, je n'ai jamais eu à me retrouver dans une situation pareille et je prie pour ne plus jamais ressentir ça car c'est une douleur invisible bien plus intense que si elle l'était. Mais n'est-ce pas lui donner une importance qu'il ne mérite pas ? Bien sûr que si. 

Dans le fond, ce qui me blesse le plus, c'est qu'il n'ait même pas eu le courage de venir m'affronter directement. Je ne le pensais pas si lâche mais il l'est. En plus de sa longue liste de défauts que je ne cesse d'agrandir dans ma tête. 

Reprends-toi Sofia, montre-lui que tu t'en fiches de lui !

Non, je n'y arrive pas. Peut-être est-ce une période de flottement nécessaire, moi qui voulais me confronter à la normalité, je ne pouvais pas faire plus proche que ça. Mais ça fait mal, bon sang ! Pourquoi ne veut-il pas de mon argent ? Est-ce une question de fierté ? Si c'était le cas, il l'aurait refusé dès le départ. Est-ce parce que j'ai déposé un baiser sur sa joue en partant ? Parce que je suis allé chez lui ? Mais c'est injuste ! Je n'ai rien fait de mal et depuis le début, je n'ai cherché qu'à me montrer gentille avec lui et ce n'était pas une chose aisée vu toute la mauvaise foi, l'irrespect et la vulgarité qu'il menait d'une main de maître. Jamais je n'ai cherché à le manipuler, je voulais juste en apprendre plus, sans savoir exactement ce que je voulais découvrir. 

J'ai espéré, bêtement, pouvoir me sentir importante d'une façon différente, dans ses yeux. Lui qui est si près de ce que j'appelle la liberté, pouvant se déplacer comme il le souhaite, faire ce qu'il veut quand il le décide. Mais encore une fois, j'ai été bien trop sotte de croire que j'avais le droit de connaître tout ceci qui n'était rien d'autre qu'une parenthèse, que dis-je, une mascarade. Ma vie est toute tracée déjà, je suis la princesse Hortensia De Castillo et je vais épouser le Prince Zununga. Il n'y a pas de place pour les imprévus, encore moins pour un être aussi insolent que Monsieur Noam Sanchez ! Va au diable, sale pignouf !

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