Chapitre 1

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Deux jours plus tard, Mary apercevait Madame McCreedy quitter le domaine en charrette pour aller chercher les enfants. Il y a quelques rayons de soleil en cette fin d'après-midi ce qui n'est pas pour déplaire.
En voyant la calèche remonter le sentier, la jeune fille descend les escaliers quatre par quatre pour sortir du manoir et attendre les nouveaux arrivants. La gouvernante stoppe la charrette dans le gravier et les enfants en descendent, la suivant sous ses ordres.

- Ah, Miss Mary ! Fait la femme en la remarquant.

La fratrie se tourne vers elle et sont étonnés de voir une autre fille de leur âge ici.

- Voici Mary, la petite fille du professeur Kirke, les présente McCreedy. Si vous avez une quelconque demande, adressez-vous à elle. Bien, suivez-moi.

Mary se décale pour laisser passer la gouvernante que les enfants suivent. La châtaine sourit à la plus jeune qui lui faisait un petit signe de main et referme la porte derrière eux.

- Le professeur Kirke n'est pas habitué à recevoir des enfants, explique la femme. Aussi, y aura-t-il quelques règles à respecter. Ne pas crier. Ne pas courir. Ne pas jouer avec le monte-plat. Ne jamais poser les doigts sur les œuvres d'art ! S'exclame t-elle alors que la plus âgée des filles tendait la main vers une statue. Et surtout, formelle interdiction de déranger le professeur. Mary, pouvez-vous les emmener à leurs chambres ?

- Oui. Venez.

La jeune fille emprunte un escalier qui monte dans les étages alors que Madame McCreedy devient un mauvais souvenir.

- Madame McCreedy a l'air sévère comme ça mais si vous ne la déranger pas, elle fait de même avec vous, les rassure Mary.

- Depuis quand tu es ici ? Questionne le garçon aux cheveux noirs.

- Quelques semaines. Londres a été bombardé dans les premières donc j'ai été envoyée chez mon grand-père. Vous venez de Finchley, c'est ça ?

- En effet.

- Voici vos chambres.

Elle se stoppe devant deux portes qu'elle désigne de la main puis se tourne vers eux en souriant.

- Je vous laisse vous installer. Je vais voir quand le dîner est prêt.

- Merci ! Je m'appelle Lucy et eux ce sont mes frères et sœur, Peter, Susan et Edmund.

- Enchanté, vous pouvez m'appeler Mary.

La jeune fille ouvre les portes pour qu'ils puissent choisir dans qu'elle chambre ils veulent aller puis fait le chemin inverse pour se rendre aux cuisines. Mary adore passer du temps là-bas et aider à cuisiner, Jeanne et Ambre, les cuisinières, sont de vraies perles malgré leur vieil âge.
Le dîner ce passe en silence, bien que Lucy monopolise la conversation en parlant beaucoup avec Mary, puis les enfants montent dans leurs chambres. La châtaine a été préparer du chocolat chaud en cuisine puis est montée les voir avec un plateau où reposent les tasses.
Peter essaye de trouver une bonne station de radio d'informations malgré la pluie à l'extérieur tandis que Susan est debout, Lucy étant déjà au lit.

- L'aviation allemande a mené des attaques en Angleterre cette nuit. Les bombardements ont durés des heures...

L'ainée va éteindre la radio pour ne pas mettre de mauvaises idées dans la tête de la plus jeune. Peter se tourne vers elle, irrité mais soupire.

- Je n'aime pas ces draps, ils grattent, renifle Lucy.

- Les guerres ne durent pas éternellement Lucy, nous rentrerons bientôt, la rassure sa sœur.

- Si la maison est toujours là, ironise Edmund en entrant dans la chambre.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu devrais être au lit.

- Je sais, maman.

- Tu arrêtes, ordonne le blond.

Mary entre dans la pièce et dépose le plateau sur la commode la plus proche. Elle tend leurs tasses aux plus âgés, qui la remercie, puis s'assoit à côté de Lucy en lui donnant un mug.

- Bois ça, ça va te remonter le moral. Rien ne vaut un chocolat chaud avant de s'endormir.

- Tu as vu l'extérieur ? Questionne Peter. C'est immense ici. On va bien s'amuser demain. Tu verras.

L'enfant tourne la tête vers la jeune fille pour avoir confirmation, puisqu'elle habite ici, et celle-ci lui sourit, la rassurant.
Malheureusement, la pluie s'est invitée, les empêchant d'aller jouer dehors et les coinçant à l'intérieur du manoir. Ils sont installés dans un petit salon, s'ennuyant. Lucy et Mary observent le jardin depuis la fenêtre, Edmund répare une chaise tandis que Susan donne des mots à Peter depuis un dictionnaire, le blond devant donner leur définition.

- Gastro-vasculaire ? Allez, Peter. Gastro-vasculaire ?

- Ça vient du latin ? Soupire t-il.

- Oui.

- En latin, ça signifie « le pire jeu jamais inventé » ? raille Edmund.

L'aînée referme le livre d'un claquement alors que Lucy se rapproche de ses frères et sœur.

- Vous ne voulez pas qu'on joue à cache-cache ?

- Mais pourquoi veux-tu qu'on arrête le jeu de Susan ? On s'amuse tellement bien.

- Allez, Peter, s'il te plaît ! S'te plaît, s'te plaît !

Elle lui fait des yeux suppliants et son frère la regarde en souriant.

- Et un, deux, trois...

- Quoi ?

- Quatre, cinq...

Ils sortent tous de la chambre par des directions différentes pour se trouver une cachette. Mary sait exactement se cacher, y allant quand Madame McCreedy la cherche pour lui donner des tâches à faire.
Susan se cache dans un coffre le long d'un couloir, tandis que Lucy s'apprête à se cacher derrière un épais rideau. Mais c'était sans compter Edmund qui la bouscule pour prendre sa place.

- J'étais là avant !

- Oh !

La plus jeune continue donc ses recherches et ouvre la porte d'une pièce vide à l'exception d'une grande armoire à moitié cachée par un draps. Elle s'en approche, curieuse et tend la main pour se saisir du draps qu'elle tire, le faisant tomber au sol. Le travail du bois est incroyablement réalisé et en entendant Peter arriver à la fin du décompte, ouvre la porte pour s'y cacher.
Cependant, Lucy ne s'attendait pas du tout à trouver à l'intérieur, un monde caché. 

Queen of Narnia {Peter Pevensie}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant