Chapitre 19 : Un admirateur secret ?

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Jessica 

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Depuis que j'ai eu cette fameuse discussion avec Monica il y a quelques jours, je me sens plus apaisée et enjouée. Elle prend de mes nouvelles régulièrement, et nous avons même prévu de refaire des sorties plus souvent. 

Je dois l'avouer, je commence à apprécier de plus en plus le quotidien. La vie, en général. Je dois lâcher prise, profiter de chaque moment, c'est important! Je retrouve un appétit normal, j'ai donc plus d'énergie. Je reprends ma vie en main, et ça fait plaisir!

Je me suis levée de bonne humeur ce matin. Je vais me préparer et direction le boulot, j'espère que ça ne sera pas trop chargé aujourd'hui. J'ai envie de prendre soin de moi, alors après ma douche, j'enfile un petit top en dentelle avec un pantalon léger. Les températures ont augmentées, le thermomètre avoisine les trente degrés et le soleil est de sorti. Une petite paire de baskets pour compléter mon look, la paire de talons, ce sera pour une autre fois. Je boucle mes cheveux et me fait un maquillage soft : un trait de liner, un peu de mascara et un gloss rosé. 

J'ai envoyé ma dernière lettre il y a une semaine. Je n'ai pas encore eu de retour. Le facteur n'est pas passé pour le moment. Ce passage était tellement insignifiant pour moi auparavant. Maintenant, je suis constamment dans l'attente. Je commence à comprendre plus ou moins le rythme de nos échanges avec Alec. C'est tout de même difficile de devoir faire sa vie en attendant quelque chose d'aussi spécifique et hors du commun. Mais j'arrive de mieux en mieux à le gérer. J'ai hâte d'avoir ces feuilles entre mes mains.

Je sors de mon domicile en avance. Je veux avoir le temps de profiter de l'air doux, j'ai donc décidé de me rendre au travail à pieds. J'ai toujours aimé regarder le paysage, observer les gens, écouter la nature et les bruits de ville... Je suis une personne attentive, de manière générale. Tellement attentive que j'ai une mauvaise intuition. 

J'ai la sensation d'être épiée, et pourtant, même en regardant discrètement autour de moi, je ne vois rien. Mais ce qui est certain, c'est que je me sens mal à l'aise. J'ai bien fait de ne pas mettre d'escarpins. Je termine mon trajet jusqu'à l'hôpital sans encombres. Une fois à l'intérieur, je vérifie une dernière fois dehors pour être certaine que mon intuition me faisait bien défaut cette fois-ci : rien. Ne me dites pas que je suis déjà entrain de perdre la tête ?

Je me suis retournée avec hâte en expirant de soulagement. 

BOOM. J'ai senti des mains m'agripper, m'évitant une chute certaine. 

-"Excuse-moi, Jess. Tu vas bien?"

William se tenait devant moi avec un air qui manque d'assurance. J'essayais de l'éviter ces derniers temps mais je ne pouvais pas le faire indéfiniment. Il n'avait pas essayé de me contacter non plus, je pense qu'on était sur la même longueur d'onde. 

-"Oui, merci. Désolée William, je dois te laisser."

J'ai fait un pas de côté afin de reprendre mon chemin avant qu'il ne m'attrape le bras gauche. 

-"C'est de ma faute, je t'ai vu et j'ai voulu venir te parler... Jessica, est-ce que tu as une minute?"

-"Je dois commencer mon service bientôt, je n'ai pas vraiment le temps."

Il a hoché la tête, le regard dans le vide, lâchant sa prise, avant que je ne parte vers les vestiaires. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Il n'a pas compris le message la dernière fois ? Une fois à l'intérieur, Monica était déjà en train de se changer. Nous avons toutes les deux les mêmes horaires aujourd'hui.

-"Hellooooo ma belle, ça va ?"

-"Coucou, ça va merci. Et toi ?"

-"Oh que oui ! Je vais même EXTRÊMEMENT bien !"

J'ai tout de suite compris son allusion. J'ai fais de gros yeux avant de m'asseoir à côté d'elle sur le banc. 

-"Petite coquine ! Alors, c'était comment ?"

-"C'était génial. Bryan est foutu comme un putain de dieu grec, sans parler de ses performances. J'ai touché le jackpot !!"

-"Et sinon, à part ça, vous deux, ça avance bien ?"

-"Plutôt, ouais. On s'entend vraiment bien. Il me fait rire comme une pintade, je te jure! Maintenant, je croise les doigts pour que ça continue comme ça."

-"Mais oui, ça va le faire, ne t'inquiètes pas. J'ai un bon pressentiment."

-"Merci, ma poule. Bon, on se boit un verre ce soir?"

-"Je suis partante. On se rejoins ici, alors."

La journée de travail s'est déroulée sans encombres. C'était calme comme je l'aurai espéré. Je n'ai pas été appelée pour le bloc opératoire, une chance car j'aurai été là-bas avec William. Après avoir mis nos tenues de ville, nous sommes sorties de l'hôpital avec Monica, prenant la direction d'un bar qui se trouve n'être pas très loin de ce dernier. Une ambiance sympathique, mais pas mal de monde. Nous avons bu une bière, parlant de tout et n'importe quoi. J'ai aussi abordé le sujet de William, ce à quoi elle a répondu qu'il doit vouloir se racheter, et qu'elle avait entendu des infirmières parler de son comportement étrange ces derniers temps. Tout en finissant par un "qu'il aille se faire foutre, ma belle". C'est pour ça que j'aime Monica, c'est une femme simple et d'un soutient sans faille. Je reste tout de même perturbé par son approche. Je fais l'autruche mais cette discussion devra avoir lieu, ne serait-ce que pour y mettre un point final. 

Lorsqu'il était l'heure de partir, j'ai pris un taxi pour rentrer à la maison. Monica, elle, est partie rejoindre son "dieu grec", comme elle l'appelle. Ils ne se quittent plus, on dirait ! J'aurai aimé avoir ce genre de relation fusionnelle avec quelqu'un. 

La nuit était déjà tombée et je n'ai pas eu l'envie de rentrer seule suite à l'étrange sensation que j'avais eu le matin même. Je n'ai pas voulu parler de ça avec Monica, ce ne sont que des suppositions, je n'ai donc rien de concret. Je ne préfère pas l'inquiéter pour rien. 

Une fois arrivée, j'ai payé mon taxi avant de me diriger sur le pas de ma porte. 

Quelque chose se trouvait sur mon paillasson. Une rose rouge. Qui a bien pu déposer ça ici ? Est-ce que mes impressions sont en faite vraies ? J'ai jeté un coup d'œil autour de moi, confuse, sans rien voir de particulier. Une fois à l'intérieur, la rose à la main, une vague de joie s'est emparé de moi lorsque j'ai vu cette lettre posée sur le sol. Le facteur est enfin passé.



They Say He Is Too BAD (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant