Chapitre 8: C'était pas la bonne

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Alec

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J'ai rejoins ma cellule et je me suis installé sur mon lit, pour pouvoir avoir un peu de tranquillité. C'est sans doutes bête, mais j'ai l'impression d'avoir reçu un cadeau. C'est tellement inhabituel pour moi d'avoir un contact avec quelqu'un qui ne se trouve pas enfermé ici. Je reçois quasi jamais de visites ou de coups de téléphone, que je me sens presque excité par ce petit bout de papier... On dirait une gonzesse. Arrête ça, mec.

Je regarde la lettre qui se trouve entre mes mains. Elle est légèrement froissé. "Numéro 1438"... J'avoue que je suis encore hésitant. Est-ce que ça va vraiment faire passer le temps plus vite? Est-ce que je vais pas regretter, au final? Bon, tant pis, de toute façon. On vit qu'une fois, et en plus de ça, je suis piégé comme une bête en cage ici. Alors autant en profiter, non?

J'écarte l'ouverture qui est déjà présente pour en extraire ce qui s'y trouve. Le papier est rugueux, jauni par le temps. Je n'en tiens pas compte, et pose l'enveloppe sur le matelas. J'ouvre la lettre, qui est pliée en quatre, pour enfin en découvrir le contenu:

"Salut l'ami!

Moi c'est Joe, et toi c'est quoi ton petit prénom? Alors, moi je suis fermier, c'est dans la famille tout ça! De père en fils, tu vois? Heureusement, j'ai eu un p'tit gars, qui va reprendre l'affaire. Dis moi, tu fais quoi en prison? Qu'est-ce que t'as fait de mal dans la vie? T'es un voleur? Un tueur? Ou t'aimes les p'tits gars hein? C'est ça? C'est ce que t'aimes, martyriser les enfants? Leur faire du mal? Ou t'es plutôt du genre à aimer les animaux? En tous cas, j'espère que tu vas pas sortir de si tôt. Tu comprends, il faut pas qu'il y est un danger pour les autres qui se balade en liberté. Si tu es là-bas, c'est que t'en es un. Mais t'inquiètes pas, quoi que t'ai fait, viens nous voir pour rencontrer notre groupe de parole! Tu sais, notre leader, Mike, il est du genre à trouver des solutions pour tout le monde! Il va savoir te remettre dans le droit chemin. Il va savoir pardonner les offenses que t'as faites à la société. Tu seras un bon gars, après. T'auras le droit à une seconde chance, avec nous. Tout ceux qui y passent sont soignés! Je te conseille vraiment de le faire. On t'attends. Notre groupe s'appelle "les sauveurs de Floride". On se dit à bientôt, alors! Joe."

Attendez, ils se foutent de ma gueule? Pourquoi je dois tomber sur un espèce de fanatique de mes deux complètement taré? Et puis quoi encore, si c'est pour qu'on me prenne pour un con, j'en veux pas de leur foutu programme. Qu'ils aillent tous se faire foutre, et ce "Joe" aussi!

Je sors de ma cellule d'un pas déterminé en direction de la bibliothèque. Je vais lui rendre sa merde. J'arrive dans la salle, prêt à jeter la lettre en pleins dans la face du mec. Mais il est occupé avec un autre gars. Il paraît un peu dérangé, d'ailleurs.

-"Je t'ai déjà dis que je peux pas te passer une autre lettre, t'es sourd ou quoi? C'est comme ça. T'en as une et tu fais avec. C'est les règles. Tant que la personne ne s'est pas désistée, tu peux pas parler avec quelqu'un d'autre!" 

-"Mais... Mais... Je... Non. Je ne peux pas répondre à cette lettre. Cette personne à besoin d'une oreille attentive. Reprenez-la, s'il-vous-plaît!"

-"J'ai dis NON! Qu'est-ce qui a de difficile à comprendre dans ça! Maintenant, barres-toi d'ici."

Le mec, une quarantaine d'années, calvitie, lunettes sur les yeux se retourne, avec un air dépité. Il regarde la lettre en secouant la tête. Il ressemble à un de ces mecs qui s'est fait embobiné dans un coup, et qui s'est fait coincé. Le genre qui travaille dans les bureaux, à un poste de directeur, et qui a voulut faire de la fraude pour arrondir ses fins de mois pour faire plaisir à sa femme.

Il part et passe la porte.

-"T'as besoin de quelque chose?" 

Le gars derrière le comptoir me parle. Heureusement pour lui qu'il me parle pas comme à l'autre. 

-"Nan."

Je pars à la recherche du type qui était là y'a deux secondes. Quand je passe la porte, il ne me faut que quelques secondes pour le voir marcher vers le fond du couloir. 

-"Hé..! Toi!"

Il se retourne, en adoptant une posture d'homme battu. Il se pointe du doigt, avec une expression d'interrogation. Il a vraiment un gros problème de confiance en lui, celui-là.

-"Ouais, toi. Tu veux pas me rendre un service?"

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Quelques instants plus tard, je suis de retour dans ma cellule, assis au même endroit. Je contemple de nouveau cette lettre. Elle est un peu abîmée. Cette fois-ci, est-ce que ce sera la bonne? "Numéro 1450". J'ai refilé la lettre de l'autre fou à celui qui voulait plus de celle-là. Je me demande bien pourquoi, mais je vais bien le découvrir. Je répète le même processus que pour l'autre. Cette fois-ci, je trouve un papier fin, d'une extrême blancheur. Il est plié soigneusement, en trois. J'aperçois le texte qui se trouve derrière, à travers la feuille. Quand je déplie la lettre, quelque chose me frappe: une belle écriture, soignée, très probablement réalisée avec un stylo-plume. Totalement le contraire de ce que j'ai eu précédemment. Et à vue d'œil, y'a l'air d'y avoir du contenu. Je m'allonge sur mon lit, cale un oreiller derrière ma tête, ainsi que mon bras gauche, puis je commence la lecture:

 "Le 21 Mai, ..."

Après avoir fini ma lecture, je reste quelques instants, sans savoir quoi penser. Avec la première lettre que j'ai eu, je pensais pas tomber sur une lettre comme ça. C'est tellement... Différent. Rien qu'en lisant ce que cette fille à écrit, j'en oublie presque que je suis enfermé ici. J'ai qu'une envie, c'est de lui répondre, et d'essayé de lui faire penser à autre chose. Je ne la connaît pas, mais je compte bien tenté de le faire. C'est peut-être finalement pas une si mauvaise idée?

They Say He Is Too BAD (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant