They Say He Is Too BAD (En Cours)

Chapitre 2: Un loisir?

Jessica

--------------------

Pfffff... Enfin. 

J'ai à peine passé la porte que j'enlève mes chaussures et les balancent à travers le couloir. J'enlève mes vêtements bleu un à un, les laissant tomber à même le sol, me traînant avec peine jusqu'à la salle de bain. Je me fais immédiatement couler un bain chaud. J'en ai réellement besoin. Mes muscles me font un mal de chien, j'ai l'impression que je me suis fais rouler dessus. Après quelques minutes, et quelques bougies allumées, je me plonge avec grand plaisir dans l'eau chaude, ce qui a pour effet de me détendre immédiatement. 

Je viens de sortir d'une garde de 15 heures. Je travaille au Jackson Memorial hospital, en Floride. Je vis dans un quartier pavillonnaire, à une vingtaine de minutes en voiture de l'hôpital. Et ça fait cinq ans que j'ai emménagé ici. Auparavant, j'habitais dans le Michigan, pas loin de Detroit et des quartiers défavorisés. Ma tante, Louisa, m'a élevée quasiment seule suite à la mort de mes parents. J'étais trop jeune pour m'en souvenir, mais ils sont mort dans un accident de voiture. Je ne la remercierai jamais assez pour ce qu'elle a fait pour moi. Je suis un peu comme sa propre fille, et grâce à elle, j'ai pu faire de bonnes études et réaliser mes projets. Je voulais d'abord être chirurgienne, mais malheureusement, avoir en ma possession la vie de quelqu'un, décidé de quoi faire pour sauver cette personne... Toutes ces choses m'angoissent. J'ai donc décidé que je deviendrai une simple infirmière. 

Après l'obtention de mon diplôme j'ai eu besoin de changer d'air et ça tombait bien, parce que j'avais un petit ami de longue date, depuis l'adolescence, Jordan, qui rêvait de partir vivre en Floride. Il réussissait à m'en mettre pleins les yeux, tout le temps. Il a trouvé un poste de directeur commercial, alors, je l'ai suivi, et j'ai trouvé mon premier vrai travail ici. Après quelques mois de vie commune, et une dure journée de travail, je suis rentré chez nous, comme à mon habitude. Avec ce boulot, on ne sait jamais vraiment quand notre tour de garde va se terminer. Il se passe tellement de choses parfois, qu'on doit travailler plus longtemps que prévu. D'autres fois, on a plus de chance et on finit à l'heure. Tout dépend des événements qui surviennent. Est-ce que vous devinez la suite? Et oui. 

Je suis rentré après une garde qui n'a pas durée autant que prévu, et je l'ai retrouvé avec une autre femme, dans notre lit. Je me rappelle, ça a été un choc. Je n'ai même pas pu sortir un mot, du moment où je les est surpris ensemble, à celui où elle a pris ses affaires et est partie.

La première chose que je lui est dit après, c'est "Dégage". Il m'avait regardé les yeux écarquillés, comme s'il ne m'avait pas comprise. Je lui est répété "Prends tes putains d'affaires et dégage d'ici!". J'allais sortir de la chambre, quand j'ai fais demi-tour pour lui dire "Et puis tu sais quoi? T'as qu'à vivre ici avec ta pouf! C'est moi qui dégage!". J'ai pris des valises et je les est remplies avec mes affaires. Je n'écoutais même pas ce qu'il me disait, je n'en avais pas envie. Il aurait pu me trouver milles et une excuses que ça n'aurait rien changé. Il me disait qu'il était désolé, que je devais l'excuser, que je ne pouvais pas partir comme ça, qu'il voulait une seconde chance, les blablas habituels quoi... Mais il ne valait même pas la peine que je lui parle. 

Et je suis partie. J'ai été momentanément hébergée par une collègue de travail, Monica, qui est d'ailleurs l'une de mes seule amie aujourd'hui. Puis grâce aux quelques économies que j'avais de côté, j'ai pu déménager dans une plus petite maison. Et ça me suffisait, je n'ai jamais eu besoin de toutes ces folies, je n'ai pas été élevée comme ça, et je me sentais à l'aise ici. Et le plus important, c'est que je n'étais plus en présence de ce connard. Qui sait? On était peut-être venu ici dans l'optique de rejoindre sa maîtresse? Peu importe. Au moins, j'ai pu remarquer qui il était vraiment avant que l'on passe à une étape supérieure dans notre vie de couple. Et j'en suis vraiment reconnaissante. Nous nous sommes séparés il y a un peu plus de quatre ans. Et depuis, je reste seule. Des hommes ont tenté de m'approcher, mais ça n'a jamais marché. J'ai comme un trauma de cette expérience. J'ai investi tant d'années avec cet homme, pour au final me rendre compte que ce n'était pas le bon. J'avais confiance en lui, et je n'aurai pas dû.

Je regarde la surface de l'eau, et je pense à ma vie. Elle n'a pas toujours été un fleuve de tranquillité. J'ai vécu des hauts et des bas. Et j'ai toujours été de nature réservée. Pourquoi? Franchement, je n'en sais rien. Peut être que la disparition de mes parents à joué un rôle dans tout ça, finalement. Ma vie n'a rien d'extraordinaire. Je met une barrière avec quasiment tout le monde, je n'ai pas d'amis. Je sais qu'il faudrait que je m'ouvre plus aux autres, mais c'est compliqué. 

L'eau est devenue froide. Je sors de mon bain, me sèche et enfile un peignoir. Il va bientôt faire nuit. Je ramasse ce que j'ai laissé traîner au sol pour le mettre au sale, puis je vais me faire un sandwich, vite fait bien fait. Il faut vraiment que je pense à faire des courses, le frigo est quasiment vide. Je m'assois sur le canapé avec mon repas, puis me mets une série à la télé. Mmmmmm que ça fait du bien. 

J'observe la pile de courrier qui se trouve sur ma table basse, je la prends. Facture... Facture... Publicité... Journal... Je lis les nouvelles, toutes les actualités écrites dedans. Dans les dernière pages, je trouve une espèce de publicité qui attire mon attention. Il est écrit "PROGRAMME DE CORRESPONDANCE PÉNITENTIAIRE DE FLORIDE". Qu'est-ce que c'est? 

"Venez participer aux correspondances pénitentiaires! Vous êtes curieux? Vous cherchez un passe temps ou tout simplement une manière d'aider votre prochain? Ce programme totalement gratuit consiste à installer un échange régulier avec un prisonnier aléatoire de l'état de Floride, où vous pourrez échanger librement, de manière respectueuse et sécurisée. En effet, il se déroule dans un cadre surveillé, où les courriers sont vérifiés et où les coordonnées des deux parties sont totalement protégées. C'est un simple échange, entre deux personnes, par le biais de lettres. Rien ne vous engage, car vous pouvez arrêter l'échange quand bon vous semble. Le but est de limiter la solitude des détenus, mais aussi de les re-familiariser avec le monde extérieur. Alors n'hésitez pas, et adresser votre premier courrier à la Florida State Prison, au 23916 NW 83rd Avenue, Raiford, FL 32026, États-Unis, sans affranchir votre lettre. (PS: si vous voulez que votre courrier soit accepté, n'oubliez pas de ne mettre aucune information personnelle dans votre lettre, ni sur la première enveloppe, telle que l'adresse, le nom de famille, le numéro de téléphone. Et glisser cette première enveloppe dans une seconde enveloppe sur laquelle vous allez écrire votre adresse et celle de la prison.)"

Ils ont perdu la tête ou quoi? Est-ce qu'il y a vraiment des gens qui acceptent de faire ça? Je jette le journal sur le coin du canapé, et me re-concentre sur l'écran. Mais avec la fatigue, je ne tarde pas à fermer les yeux et à m'endormir.