Chapitre 5

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Cette petite coccinelle qui volait et qui brillait de mille feux me rappelait étrangement quelqu'un. Atrix cherchait-elle à me communiquer quelque chose ? Alors que l'insecte se trouvait à l'intersection au fond du couloir, je me dépêchais de le rejoindre. Mon instinct me dictait de le suivre, discrètement. Je marchais derrière, profitant pour l'observer. Il ne me disait rien.. s'agissait-il réellement de Atrix.. ? Surtout que sa lumière me semblait plus argentée que bleutée.

Je ne comptais plus le nombre de corridors que l'on passait. Et je n'étais pas même sûre de savoir me réorienter si je venais à devoir faire demi-tour. Puis dans un lieu reclus, une impasse, on s'arrêta. Je ne comprenais pas, qu'étions nous censé faire ici ?

Un grand vase en porcelaine laiteux traînait ici, munit d'un bouquet de fleurs exceptionnelles, toutes aussi rares les unes que les autres. Un tableau volumineux se trouvait derrière, il s'agissait d'un portrait du premier roi. Je le savais car il y avait son nom écrit dessus. Son regard me fit drôlement de la peine, aucune joie ne le pénétrait. La brume semblait couvrir ce dernier.

La coccinelle me sortit de mes pensées alors qu'elle se mit à voler au-dessus d'un carré de marbre qui se tenait dans le coin, juste à côté du vase. Je m'y avançais, curieuse, quand bien même je demeurais dans l'incompréhension. Puis une illumination me fit plisser des yeux. Je ne tardais pas à chercher dans les alentours à la recherche de quelque chose. Une manette, un bouton, un levier.. tout ce qui pourrait me permettre d'ouvrir un passage secret.

Je savais bien, que comme tous les châteaux, ce dernier devait en posséder un tas. J'allais trouver ce dernier de gré ou de force. Cependant, j'avais beau regarder, je ne voyais rien et ça m'irritait. Les mains sur les hanches, l'expiration lourde, la langue qui passait furieusement sur le haut de ma dentition. Tout annonçait la couleur.. je perdais patience.

Puis, le long chandelier sur pied qui décorait le coin opposé m'interpella. Je me mis à regarder sous l'un de ses gros pieds arrondis et creux, mais il n'y avait rien. Alors, je regardais le deuxième pied, où ma découverte fut bien appréciée. Un minuscule bouton se cachait juste en dessous, on le voyait à peine.

Évidemment, j'appuyais dessus sans me faire prier. Une trappe s'ouvrit sitôt là où la coccinelle virevoltait plus tôt. Au-dessus du carré de marbre, ce dernier s'éclipsa et laissa un passage étroit montrer le bout de son nez. Une échelle en fer et peu rassurante nous permettait de descendre. Celle-ci grinçait alors que je sautais dessus à la hâte d'en découvrir davantage. Je me fichais bien qu'elle puisse se briser, car la hauteur n'était pas excessive.

Un pied à terre, et l'autre suivit. J'observais les alentours, me rendant compte que je me trouvais dans des sous-terrains tout à fait normaux. Froid, avec des lumières chaudes, des rats par-ci et par-là, puis des murs qui se ressemblaient tous comme deux gouttes d'eau. Je soufflais, lasse à l'idée de me perdre. Cependant, ma petite coccinelle m'avait bien l'air de vouloir me guider encore un peu, car elle passa devant moi.

Je la laissais faire, rassurée, puis me lançait derrière elle. Il ne nous fallut que trois bonnes minutes de marche, avant d'arriver là où elle voulait m'emmener. Une porte en bois, en bon état se tenait sous mon nez. L'insecte passa dans la serrure et la porte s'ouvrit aussitôt. Le grincement ne me fit ni chaud ni froid, alors qu'en temps normal, il m'aurait probablement fait frissonner.

Je découvris sans grande surprise un bureau en pagaille. Cela ne ressemblait en rien à une pièce où l'on travaillait sans vraiment travailler, comme dans le bureau du roi, mais plutôt à une pièce où l'on se dévouait corps et âme à un sujet qui nous passionnait.

DIMENSION - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant