DIMENSION - TOME 2

Chapitre 15

Cet homme ! Je l'avais déjà aperçu et je m'en rappelais parfaitement où. Ce gilet noir avec les manches remontées ainsi que ses tatouages ! Ce soleil et ces étoiles. Il s'agissait de l'homme que j'avais aperçu sur la photo que j'avais trouvée dans le bureau de Ofinn. Je ne savais pas pour quelle raison, mais je me sentis obligé de me lever rapidement, tout en faisant attention à ne pas réveiller Shogo. Je me dépêchais de sortir, rejoindre la sortie tout en m'essoufflant. Je ne voulais pas le rater.

Malheureusement, lorsque j'arrivais à l'endroit, il n'était déjà plus là. Mon regard se tourna vers la ruelle, et sa silhouette au fond en train de marcher me titilla. Je me mis alors à marcher vers lui, en premier lieu, pour ensuite me mettre à courir progressivement.

Je l'appelais encore et encore, mais il ne s'arrêtait pas et ne me répondait pas. Il continuait simplement de s'éloigner, et moi de le suivre comme une folle. Je ne savais pas pourquoi je ressentais ce besoin de le suivre, peut-être parce que j'étais sûr qu'il connaissait Shogo et que je voulais savoir d'où cela était le cas ?

L'homme s'enfonçait de plus en plus et il m'était difficile de le suivre. Je ne pouvais savoir s'il s'agissait d'un loup ou bien d'un humain ? Ce que je trouvais particulièrement étrange. Il n'avait aucune odeur. Rien. De plus, il se cachait et se déplaçait relativement bien. Il arrivait à me semer, moi, un loup-garou ! J'en serrais les dents de frustration, merde !

Je m'arrêtais dès lors que je le perdis complètement. Sans odeur, il m'était impossible de savoir où il se trouvait. Cependant ! Je ressentais son regard posé sur moi, et étrangement. Il m'était familier, comme si ce n'était pas la première fois qu'il m'avait observé. Je m'en posais des questions, et de savoir que je me trouvais à la place de la proie ne me plaisait pas le moins du monde.

― Je veux juste savoir qui vous êtes ! Je m'exclamais.

L'écho de ma voix résonna dans cette ancienne usine de textile abandonné. Il n'y avait plus de toit ici, mais bel et bien des étages. Je ne savais pas s'il se trouvait-là ou bien dans les alentours, car nous étions très reculé. Il n'y avait pas grand-chose excepté un petit-bois et des anciens bâtiments, du moins, des ruines.

― Je sais que vous connaissez Shogo, et probablement mon monde ! Je vous ai aperçu sur une photo au palais du roi ! Je forçais, mais aucune réponse ne me parvenait.

Un simple silence, ce fut mon unique réponse.

― Et puis merde ! Va te faire foutre ! Je hurlais. Je ne sais même pas pourquoi je fais tout ça.. Je finissais dans un murmure.

Il était encore là, j'en étais sûr, mais il ne fit rien pour satisfaire ma curiosité. Alors, à contrecœur, je fis demi-tour et tentais de retrouver mon chemin. Cette enflure me suivait, j'en mettrais ma main à couper. Mais je ne savais toujours pas où il se trouvait.

Je ruminais et marmonnais dans ma barbe, comme une enfant n'ayant pas reçu ce qu'elle voulait. Ma bulle accaparait toute mon attention, au point où je ne me rendis pas compte de l'apparition d'une nouvelle personne.

― T'étais où ?! Shogo s'exclama.

Je m'arrêtais afin de le regarder, lasse.

― Partie rejoindre Yediel, ça se voit pas ? Je ne pus m'empêcher de le provoquer.

― Attention à tes mots.

― Sinon quoi ?

Il grogna en signe d'avertissement. Je savais bien que j'abusais, mais la frustration me faisait voir rouge. Alors, je m'en prenais au premier venu, et malheureusement il s'agissait de lui. Je ne lui laissais pas le temps de répondre et le dépassais. Cependant, il m'arrêta tout en m'attrapant le bras. Je voulus m'extirper, mais l'authentique en décida autrement et resserra sa poigne.