Chapitre 11

51 6 5
                                    



Aléliss, son regard me cajolait, enfin elle essayait de m'amadouer. Quant à moi, je soufflais d'exaspération. Cela ne faisait pas longtemps que je me trouvais ici, mais je n'en pouvais déjà plus. Trop, c'était trop. Alors je m'installais et posais ma tête vivement dans mes mains, les coudes posés sur mes genoux. Je ne voulais plus rien entendre, ni voir personne, cependant, je laissais Aléliss me rejoindre et prendre place.

― Je sais que tu m'en veux, elle commença. Et tu en as tous les droits, mais saches que si j'avais pu tout te raconter, je l'aurais fait.

J'allais répondre, mais elle me coupa dès lors de sa main.

― Cela ne me plaît pas de te cacher des choses, de te mentir. Mais pour certaines raisons, je ne peux pas t'en parler et ce n'est pas à moi de le faire. Tu sauras tout, Dayle, mais en temps voulu. Alors, fais-nous confiance s'il te plaît. Quand bien même c'est dur, essaye.

― Allez tous vous faire foutre. Je répondis simplement, lasse, les sourcils froncés.

Ma réponse ne la mit pas en colère, elle voyait et comprenait sincèrement ma frustration. Aléliss se mettait à ma place et s'imaginait bien qu'il était difficile pour moi de faire confiance à qui que ce soit. Je n'en pouvais plus, et tout me plombait le moral.

Cette dernière chercha quelque chose dans le frigo et posa ensuite deux bouteilles de bière sur la table basse en face de nous. Je ne me fis pas prier, même si je me doutais bien que cela ne me ferait rien étant donné qu'il s'agissait de bière fabriquée par les humains.

Je ne voulais plus chercher à comprendre, à avoir la vérité. Je sentais qu'on me cachait encore des choses, et j'en avais marre de courir après des réponses. Cependant, un souvenir remonta subitement à la surface.

― La raison pour laquelle tu devais te faire pardonner auprès de Yediel, la dernière fois que l'on s'est vu, ce n'était pas à cause de ton comportement lors de ta captivité.. J'affirmais lentement. Mais parce que tu t'es fait passé pour la meurtrière à la place de Shogo.

Ce n'était pas même une question, et elle ne prit pas la peine de me répondre. Je savais toutefois que ce silence approuvait ce que je venais de dire. Son cœur avait hésité ce jour-là, et je comprenais désormais pourquoi.

Yediel savait déjà lorsqu'il avait tenté de la faire rejoindre ses rangs, et moi.. rien. La bouteille de bière se brisa sous le poids de ma main. Je saignais, mais je me fichais bien de cela, je guérirai rapidement. Aléliss se sentait mal, mais ne tenta pas de m'aider, elle savait qu'elle devait faire attention à ses faits et gestes.

― Je ne suis pas prête de te faire confiance, ni de te pardonner. Je serrais les dents et fixais son regard. Alors.. fait moi le plaisir de prendre tes supposés regrets avec toi et de vite déguerpir de mon champ de vision.

― Dayle.. Elle tenta.

― Maintenant ! Je m'exclamais.

Elle expira, mais ne dit rien de plus. Aléliss se leva et trouva rapidement le chemin vers la sortie. De mon côté, je me sentais plus apaisé d'être seule. Mais ce serait mentir de dire qu'une autre part n'appréciait pas plus que ça. Il me manquait une chose, ou quelqu'un, et ça me déprimait très clairement. Je voulais lui en vouloir aussi facilement qu'aux autres.

Étrangement, mes pensées se dirigeaient vers Catal. Cette dernière m'aurait probablement fait un bien fou actuellement. Son enthousiasme à tout, son soleil rayonnant qu'elle emportait partout avec elle, et ses encouragements.

Je fermais les yeux à la recherche de mon amie, inconsciemment, et lorsque je rouvris les paupières une porte se tenait devant moi. Je pouvais voir l'autre côté, et dans ce dernier, Catal se tenait dans une petite maison. Une femme se tenait auprès d'elle et Catal pleurait à chaudes larmes sur son épaule. Je devinais la femme comme étant sa mère.

DIMENSION - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant