Chapitre 17

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Je continuais dans ma lancée, marmonnant dans ma barbe, comme si la folie s'engageait brutalement en moi, faisant également les cent pas. Je me sentais si bête de ne pas avoir compris, mais en même temps si rassuré d'avoir enfin trouvé. Catal se rapprocha de moi, m'attrapant par les épaules et tentant vainement de me calmer. Mais rien n'y faisait, je bougeais encore partout comme une lionne dans sa propre bulle.

Aléliss tenta aussi son coup, mais ce fut peine perdue. J'étais comme en transe, incapable de redescendre sur terre. Enfin ! Est-ce que tu te rends compte ? Je m'exclamais sans vraiment m'exprimer à qui que ce soit. Je touchais à la joie, mais aussi au sentiment d'incompétence, puis le rire. Je touchais à tout.

― Assez. Une voix profonde résonna.

Puis dans mon brouillard, le vent se leva et me permit soudain de voir. Un simple mot, une simple intonation, un simple frisson. Voilà ce qu'il me fallut pour reprendre mes esprits. Lui. Shogo.

― Sortez.

Dès lors mes amies se dirigèrent vers la sortie, sans rechigner. L'ordre qui venait de sortir de sa bouche ne lui ressemblait tellement pas. Je ne pouvais m'empêcher de me remémorer le Shogo d'autrefois, dans son monde, semblant perdu, qui se fichait de tout.

Il accrocha son regard au mien, me captivant au passage. Je pouvais enfin respirer, quand bien même sa seule présence me rendait quelque peu inconfortable désormais. Cependant, je ne montrais rien, comme toujours. Shogo attendait que je me calme, ce qu'il se passait actuellement. Il me voulait saine d'esprit, et n'appréciait visiblement pas de me voir dans cet état. Les bras croisés, il les détacha pour m'attraper contre lui.

L'air se raréfiait, mais pénétrait également si bien dans ma trachée. La sensation me perturbait, comment pouvais-je à la fois perdre mon souffle, et respirer aussi bien ? Je me blottis contre lui, telle une enfant ayant besoin d'amour. J'avais besoin de ça actuellement. Cette nouvelle douceur entre nous me plaisait, mais rendait également mes songes fébriles. C'était nouveau et perturbant, mais j'embrassais ce moment. Je m'abandonnais pour une fois.

― Il m'avait parlé d'une porte qui mènerait vers le sceptre, me donnant des indices. Je commençais doucement. Et j'ai fait un rêve ? Enfin, je crois, tout à l'heure. Grâce à lui, j'ai pu comprendre où se trouvait cette porte.

― Je vois. Ce sceptre d'Irse, Lavelaï m'en a parlé et quelqu'un d'autre, il permet de tuer.. Atrix. Je cherche la porte depuis longtemps, mais cela ne m'étonne pas qu'il l'ai trouvé avant moi. Yediel est très rusé.

― Qui est l'autre personne ? Je me détachais de lui légèrement.

Il me regarda simplement, une émotion étrange traversa dans ses yeux. Comme une sorte de regret, sa bouche voulait me répondre, son cœur aussi. Mais il ne le pouvait pas. Ce silence me frustra, j'en serrais les dents douloureusement. Toutefois, pour une fois, je ne dis rien. Au lieu de cela, je décidais de me détacher davantage de lui. Il ressentit la frustration dans mon geste, ce fut sûrement pour cette raison qu'il me rattrapa par les poignets, et qu'il me ramena à lui à nouveau. Une part sur la tête et l'autre autour de ma taille. Il me cajolait délicieusement.

― Je sais, bientôt. Je disais malgré-moi, lasse mais acceptant sa décision.

― Oui, bientôt. Il répondit avec conviction.

Après un court instant, on se dirigea vers le salon, où j'expliquais tout en détail à la troupe. Également aux sœurs qui nous avaient rejoints. Elles écoutaient toutes attentivement. Puis comme sortie de nulle part.. Oclare nous proposa quelque chose.

DIMENSION - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant