Chapitre 15 : L'éveil de la lame noire

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Peter se précipita sous la douche pour se débarrasser de la morve qu'il sentait encore sur sa peau, sur ses vêtements. Mortis le rejoignit quelques instants plus tard, après avoir posé délicatement la dague sur son bureau, la remerciant de l'avoir choisi. La dague se redressa et se mit à tourner sur elle-même, lentement, comme dans la salle des archives.

Mortis remercia Peter de l'avoir sortie du labyrinthe, et le remercia une fois de plus afin qu'il comprenne bien combien elle était reconnaissante.

Leur étreinte était comme toutes les précédentes, une promesse. Mortis lui appartenait corps et âme.

Se préparant à aller en cours, Mortis regardait la dague qui ne tournait plus sur elle-même, avant de s'y remettre, comme si elle venait de se faire surprendre en train d'espionner.

« Tu nous as regardé ? » murmura Mortis en s'approchant.

« Tu lui parles ?

- Shhhh. Si c'est l'ancienne lame du message, elle n'est pas comme les faux, la fille d'Ygraine l'a dit, elle choisit son porteur. Nos faux se lient à nous, mais c'est nous qui en prenons une, au hasard. Elle prend sa forme de l'énergie que nous émettons. Cette dague est différente.

- C'est sûr, c'est Excalibur.

- Dans ton monde, l'épée à un nom ?

- Oui.

- Je vois. Excalibur, » murmura-t-elle en s'approchant, sa voix n'était qu'un souffle, presque un baiser. Mais il ne se passa rien lorsque Mortis la prit en main. « Ce n'est pas ça. La fille d'Ygraine a dit qu'elle rugissait...

- Comme un ours.

- C'est ça. C'est une ancienne lame. Un ours. Je m'excuse, tu n'es pas de mon peuple, je ne prie pas ta déesse, mais je respecte les dieux et déesses. Artio, » murmura Mortis. Peter en eut un frisson.

Dans la main de Mortis, la dague changea de forme, s'allongea, la lame, droite, s'élargit. Un pommeau de forme arrondie se terminait en pointe. La lame était aussi noire que la nuit, semblant même absorber la lumière. D'un ample mouvement du bras, Mortis fendit l'air, le son semblait être le grognement rauque d'un animal. Soudain, Peter vit le regard de panique de Mortis alors que celle-ci essayait d'enlever l'épée de sa main. Relevant la tête, comme en transe, Mortis s'éleva à quelques centimètres du sol, l'effleurant à peine de la pointe des pieds. Une cape se matérialisa sur ses épaules, pas tout à fait noire, tirant plus sur du bourgogne. Une énergie irradiait de la lame.

« Artio rix », chuchota Mortis, relevant la lame pour la poser sur son front. « Tu es faite pour le combat, merci de me choisir comme porteur. » D'un geste du poignet, Mortis fit tourner la lame avant de la glisser dans un fourreau caché par la cape dans son dos.

« Allons prendre des forces, une confrontation nous attend.

- Tu vas bien ?

- La lame s'est liée. Jusqu'à ma mort, je serais son porteur.

- Et la cape.

- Elle vient avec, la lame y est attachée.

- Les autres vont te trouver... royale.

- Certains s'habillent bien en faucheurs, il n'y a pas de code vestimentaire à strictement parler.

- Mais, et l'épée ?

- Ce n'est pas une faux, rien ne m'interdit de la porter. De toute façon, elle ne changera de forme qu'à ma mort.

- Alors, allons manger ! Ce soir, nous festoierons au Walhala !

- Tu es très étrange par moment, tu as l'intention de mourir ?

- Non, c'est juste un truc dans un film. Miles me manque, au moins, lui il me comprend.

L'Académie des faucheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant