Chapitre VI

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Un vrombissement incessant remplissait l'air, mêlé à des conversations fébriles dès la fin du dîner. Les élèves de l'école, réunis dans l'immense salle, étaient pris d'une fièvre d'anticipation à l'approche de la révélation imminente des champions de chaque maison.

À contrario, mon cœur gisait en ruines, un amas de  poussière constitué d'éclats de verre insensible aux festivités et à l'effervescence ambiante. L'unique désir qui m'habitait était de gravir les escaliers jusqu'au septième étage et de me retrancher dans la salle sur demande. Cet espace ensorcelé, confié par le professeur Weasley, était mon refuge. J'y cultivais des plantes, concoctais des potions, et surtout, j'y abritais quatre vivariums – sanctuaires naturels pour les créatures que j'avais sauvées l'année précédente.

Durant tout l'été, Cheeks un elfe de maison et à présent mon ami, s'était occupé d'eux comme promis. Je les ai vus ce matin, tout allait bien. Les nifleurs avaient dégoté de nouveaux trésors, Aile-Celeste, mon hyppogriffe, avait des plumes duveteuses bien soignées et Luna la licorne était toujours aussi majestueuse. Penser à ses créatures, au fait de s'occuper d'eux, me donnais l'envie de fuir de cette salle, de fuir mes sentiments, et d'aller me réfugier pour entendre le chant de Fumseck, mon unique Phénix.

"SILENCE !" Tonnait fermement le directeur Black.  
Plus un son ne couvrait à présent les fracas de mon esprit. "Il est l'heure d'annoncer le résultat des votes. Chaque maison s'est vu offrir le choix de son champion de manière équitable. Je ne vais pas m'étaler sur ce que représente le tournoi et sa dangerosité, chacuns sait à quoi s'en tenir à présent."

Sous la table, la main de Poppy venait prendre la mienne. Je n'avais même pas remarqué qu'elle s'était assise près de moi. Mon regard s'était bloqué sur le front d'Adélaïde, où Sebastian y avait laissé ses lèvres avant de rejoindre la table des Serpentards. Je me faisais violence pour poser les yeux sur le directeur de l'établissement.

"Pour la maison Gryffondor, dont les votes ont été très serrés et les noms nombreux, Nastai Onai prend la tête de peu et devient la championne des Lions." Brouhaha de joie qui s'élevait au-dessus de la table des rouge et or. Natty se levait sous l'ordre du directeur, pour le rejoindre sur l'estrade. La Gryffondor portait fièrement les couleurs de sa maison, levant les bras en l'air tel une guerrière, une meneuse de révolte. La force et le courage à l'état pur. Les Gryffondors s'étaient battus pour avoir la chance de participer, cela ne m'étonnait même plus.

"Aucun vote n'a été enregistré pour les Serdaigles." Une abstention générale ? Surprise, mon regard se posais sur les leurs : désapprobateurs. Il ne souhaitait pas participer et c'était d'un commun accord.

"Cependant," reprit le proviseur Black d'un ton solennel, "les professeurs et moi-même avons décidé de tirer au sort parmi les meilleurs élèves de votre maison. Everett Clopton sera votre champion !" L'annonce résonna dans la salle comme un verdict, plongeant Everett dans une atmosphère qui rappelait un couloir de la mort avant l'exécution.

Un murmure d'incompréhension et d'indignation s'éleva parmi les Serdaigles, mais la plupart d'entre eux se levèrent pour protester, défiant la décision injuste. Cependant, leur rébellion fut rapidement écrasée par le regard sévère de la professeure Hecat, la responsable de leur maison, qui se leva pour les réprimander d'une manière silencieuse mais imposante. Un silence pesant s'abattit sur la salle, rompu seulement par le léger grésillement des bougies suspendues au plafond. Les Serdaigles, bien que réticents, s'assirent lentement, résignés à accepter le destin qui leur avait été imposé.

Everett, quant à lui, semblait figé, son regard oscillant entre l'incrédulité et la résignation. Sa nomination comme champion était une responsabilité qu'il n'avait ni recherchée ni anticipée. Le proviseur Black, observant la réaction de la salle, ajouta d'un ton ferme : "La cohésion et la solidarité sont nos meilleures armes. Ce tournoi est là pour vous le rappeler et le célébrer." Le proviseur avait un sourire suffisant, presque narquois, comme si la situation l'amusait. Pauvre Everett. C'était un jeune homme charmant, aux boucles noires et bon gardien de Quidditch à ce qu'on dit, mais à le voir presque chancelant à côté de la fierté de Natty, il n'en mènerait pas large.

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