Chapitre XIV

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"À ma tendre Tasha,
Je ne sais pas où tu réussi à dormir chaque nuit, mais ta présence me manque dans notre dortoir. Bien qu'Adelaïde soit ravie de ne plus t'y voir, je dois t'avouer que j'en suis chagrinée. Nos soirées commérages me manque. Tu me manques, Tasha.

Je sais, qu'on se verra dans moins d'une heure au petit déjeuner, et que nous passerons la journée ensemble, mais ce n'est plus pareil. Tu n'es plus la même depuis cette épreuve. Je sais que tu ne veux rien me dire, pour ne pas m'inquiéter, mais j'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose. J'ai essayé de parler à Ominis, qui semble en savoir plus que ce qu'il ne laisse paraître, mais il ne répond jamais à mes questions sérieusement. Toujours aussi sarcastique.

Il croit que je ne sais pas, mais je sais qu'il ne m'apprécie pas, Tasha. J'ai l'habitude de ne pas être aimé, ce n'est pas grave. Je sais aussi que tu prends toujours ma défense, et pour ça je t'adore. Je m'écarte du sujet je crois...

Tu ne vas probablement pas revenir dans notre dortoir, et je comprends. Mais une petite journée toutes les deux nous ferait du bien, on doit se l'organiser (évitons les braconniers cette année, sauf si tu sais quelque chose à propos d'une nouvelle espèce en danger.) Qu'en dis-tu ?
J'aurais pu te poser la question au petit déjeuner, mais je ne voulais plus attendre.

Et puis, j'espère que cette lettre aura réussi à faire pousser un sourire sur tes lèvres : C'était le but premier. Tu es une amie formidable Tasha.

A tout de suite,
Ta meilleure amie, Poppy."

Le parchemin vibrait entre mes mains tremblantes d'émotions. Le papier se teintait par endroit de tâches plus brunes alors que je le déposait délicatement sur mon lit. Les larmes s'ecrasaient à la commissures de mes lèvres relevées dans un mince sourire après la lecture de ce touchant billet. Poppy était, sans aucun doute, une véritable amie. Je me fis la promesse, de passer plus de temps avec elle. J'essuyais mes larmes, avant de mettre la main sur un joli coffret que je m'étais procurer récemment. Délicatement, je repliait la lettre de la Poufsouffle et la posait sur celles que j'avais reçu cet été de la part d'Ominis. Toutes, sans exception, étaient soigneusement rangé et garder précieusement. Je n'étais pas une personne qui collectionnait les souvenirs avant cet été. Avant de me rendre compte, à travers les lettres d'Ominis, que j'aimais recevoir de l'attention que pouvaient faire ressentir les mots écrits. Il suffisait parfois d'en relire une, pour se sentir mieux.

"3 Août 1891. Londres.

Douce Tasha,
Tout d'abord, laisses-moi te remercier pour le mouchoir brodé que tu as joins à ta lettre. Un domestique, m'a affirmé qu'il était splendide et me correspondait parfaitement. Je ne peux que lui faire confiance, comme tu t'en doutes, mais je suis persuadé qu'il a raison. J'ai en effet passé mes doigts sur le tissus et j'y ai distingués mes initiales dans une calligraphie presque aussi parfaite que la mienne. Par ailleurs, est-ce bien un croissant de lune qui se trouve dans un coin ?

Ensuite, je me suis permis de joindre un petit quelque chose également. Je ne tiens pas à profiter d'un cadeau sans avoir rendu la pareil à une amie telle que toi.

Enfin, je suis au regret de t'annoncer que je n'ai pas plus de nouvelles de Sebastian que toi. Encore une fois, je répète qu'il n'y a pas à s'en faire. Sebastian est intelligent, j'en doute parfois, mais s'il était réellement en danger, nous le saurions. Pour une fois, penses un peu à toi.
Par ailleurs, comment était ce ballet que vous êtes allées voirs toutes ensembles ? Le lac des cygnes c'est ça ? Je ne suis pas friand des spectacles de danse, mais je ne peux que supposer que l'orchestre était excellent.
T'ais-je dis que je savais jouer du panio ? Ce n'est pas exceptionnel non plus, mais à l'occasion, je pourrais te montrer.

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