Chapitre XV

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D'étranges effluves s'élevaient et venaient chatouiller notre odorat dès l'instant où nous passions la porte du cours de potion. Poppy s'installait alors sur notre poste de potion préférée, près des seules fenêtres de la pièce. Mon amie se plaisait à dire que nous étions des plantes : le soleil était nécessaire à la croissance de notre savoir. Je me souviendrai toujours de la mine fatiguée du professeur Sharp quand il l'avait entendu et le souffle exaspéré qui avait quitté ses lèvres.

Ominis s'installait avec nous sur ce poste. La dernière place vaquante, était habituellement celle de Sebastian. Mais ce n'était plus le cas. Après quelques minutes, c'est Everett Clopton qui s'installait à nos côtés avec un large sourire. Depuis la dernière épreuve, il avait prit en assurance. Il faut dire, que sur le classement qu'avaient établi les professeurs, Everett était le premier. C'était le Serdaigle qui était en tête du tournoi pour sa rapidité durant l'épreuve. Natsai, était deuxième, suivis de Sebastian et je me distinguait par ma singulière et dernière place.

Le Serdaigle et Poppy échangeaient des banalités à propos de la grisaille au dehors tandis que je portais à présent mon regard sur le Prince de Serpentard qui attendait l'arrivée de notre professeur.
"Tu es de bonne humeur aujourd'hui," constatait le jeune homme.
"J'ai de bonne raison de l'être." Fis-je énigmatique.
"La lecture de ce matin ?" S'enquit-il, un sourire au lèvres pensant probablement au fait que j'avais lu le livre qu'il m'avait offert.
"Oui, la lecture de ce matin." Répondis-je dans un souffle joyeux, pensant à sa lettre.

Cette première épreuve, m'avait mise à terre récemment. Je pensais sans cesse à tout ceux que j'avais perdu, amis ou bien mentor. Je m'étais focalisé sur tous les choix qui m'avait poussé dans ma situation. Sans cesse, je ressassais touts mes choix, essayant d'imaginer ce qu'aurait pu être mon présent si j'avais changé le passé. L'angoisse avait pris le dessus, torturait mon esprit dont la douleur résonnait entre mes côtes.

On dit que le battement d'aile d'un papillon peut engendrer un Typhon à l'autre bout du monde.

Chaque soir, cette théorie appelé l'effet papillon, revenait me hanter. J'avais des "Et Si" qui tambourinaient contre ma poitrine. Incapable de faire taires les doutes qu'ils faisaient naître en moi, je finissais par sombrer dans le sommeil le visage en larme. Le réveil était toujours rude.
Mais ce matin c'était différent. J'avais trouvé la lettre de Poppy, qui me rappelait, que j'avais une amie formidable, une amie sur qui compter. Poppy et Ominis, étaient des piliers.

Je n'étais pas seule. J'avais beaucoup perdu, mais j'avais gagné aussi. Une lueur d'espoir dans cette vie qu'était la mienne et qui me rappelait, qu'il n'y avait point d'ombre sans lumière.

"Bien. Aujourd'hui, pas de pratique, seulement un peu de théorie." Un grand homme, boitant légèrement et prenant appuis sur canne sculptée, entrait dans la pièce, créant un silence. Les conversations s'etaient interrompues, et tous observait le Professeur Sharp se diriger vers son bureau, où traînait un chaudron. Une légère fumée s'échappait du couvercle. "Un à un, vous allez venir me dire quelles sont les senteurs que vous percevez de ce chaudron. Commençons par vous, Garreth Weasley."
Le Gryffondor, se levait fièrement comme à son habitude. Garreth aimait se considérer comme un virtuose des potions. Je le considérait plus comme un génie fou qui aimait les expériences, et je savais qu'Ominis pensait la même chose, car il soupirait lourdement en enttendant le ton assuré du Gryffondor : "C'est, de toute évidence, un mélange de poulet rôti et de romarin. Je perçois une note de chocolat et," il s'arrêta un instant, reniflant bruyamment, "les serres de botaniques." Il semblait soudain bien plus confus, moins sûr de lui qu'auparavant, presque troublé.

"Merci Monsieur Weasley. Miss Sweeting, s'il vous plaît." Appelait le professeur Sharp.

Mon amie se levait joyeusement en me lançant un sourire. Elle aimait bien participer aux cours de potions, même si elle n'était pas très douée selon ses dires. Elle préférait la botanique ou les cours de soins aux créatures magiques.
Très appliquée néanmoins, Poppy se pencha soigneusement pour inspirer les effluves. "Ça sent comme les vieux journaux de ma grand-mère," commençait-elle, créant l'hilarité chez nos camarades. "Et la pâté pour animaux fantastiques," la classe ne pouvait s'empêcher de rire tandis que le professeur froncait des sourcils, "Oh ! Et la clémentine."

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