Chapitre XIX

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Récapitulatif du précédent chapitre.

~Quand le tableau brûlé sera réparé, qu'à ses origines l'enfant perdu sera confronté :
Les ténèbres s'empareront du Soleil tandis que la lune deviendra lumière. L'équilibre appartiendra à l'étoile.~

La prophétie prononcée par Natty avait obsédé mon esprit tout au long de la journée. L'image de la mine du Belvédère, située au nord de Campolard-en-Haut, s'était gravée dans ma mémoire de la même façon qu'elle avait été capturée dans la boule de cristal. Même l'invitation d'Ominis au bal de Noël n'avait pas réussi à me détourner de ces pensées sombres. Ces pensées tonitruantes qui me persuadaient : que ça avait un rapport avec moi.

~°~°~

Quitter Poudlard en pleine nuit sans être remarqué était devenu mon quotidien l'année précédente. Cependant, c'était une première cette année. Malgré cela, je ne pouvais m'empêcher de remarquer à quel point il m'était encore facile de me glisser hors de l'école. Les habitudes, je suppose.

Le vent glacial des hivers écossais mordait mes joues dès que mes pieds quittaient le sol. Volant haut dans le ciel sur mon balai, je luttai pour me frayer un chemin à travers la tempête de neige qui tourbillonnait autour de moi. Mes yeux plissés brûlaient, rendant difficile de distinguer le chemin devant moi. Rapidement, je réalisai que marcher serait une option bien plus sûre, même si cela rallongerait mon trajet de quelques heures.

Alors que mes pieds s'enfonçaient dans la neige à chaque pas, mes orteils devenant de lointains souvenirs, un mélange délicieux d'excitation et d'appréhension m'envahissait. J'étais intimement convaincue que la prophétie était liée, d'une manière ou d'une autre, à l'ancienne magie et donc à moi. La mine du Belvédère, dont le reflet s'était inscrit dans la boule de cristal, abritait en son sein l'un des laboratoires d'Isidora Morganach. Seul quelqu'un capable de détecter les traces de magie ancienne pouvait pénétrer cet endroit. C'était à moi de m'y rendre.

La capuche de ma cape noire dissimulait mon visage tandis que j'avançais entre les arbres pour me fondre dans l'ombre, cherchant à atteindre les abords de la mine. Après une marche épuisante, je m'arrêtai un instant pour reprendre mon souffle, observant depuis ma cachette l'entrée qui se dressait encore loin devant moi, perchée en hauteur sur les flancs escarpés de la montagne. Des vestiges d'installations gobelines, laissées par les adorateurs de Rannrock, semblaient abandonnées. C'était un bon présage. Connaissant la mine infestée d'araignées et d'acromentules, je préférais éviter tout affrontement avec les gobelins. Il me restaient quelques centaines de mètres à parcourir à travers cette forêt dense avant de devoir escalader le flan de la montagne, d'ici une petite heure je serais dans le laboratoire et je pourrais…

Le flot de mes pensées était interrompu lorsque mes oreilles percevaient un bruit. C'était à peine audible, mais cela venait de derrière moi. Je me tournais vivement, apercevant un mouvement du coin de l'œil puis plus rien. Je restais immobile, pendant de longues secondes, balayant la forêt du regard alors qu'une brume blanche s'échappait de mes lèvres à chaque respiration.

Rien.

Préférant le fait de ne pas être suivie à la prudence, je m'élancai dans une course effrénée vers mon objectif. Si suiveurs il y avait, il devrait mettre du temps avant de comprendre où je me rends.

Le vent, la neige et même des branches fouettaient mon visage pendant ma course. Mes bottes de cuirs soulevaient frénétiquement la neige qui venait s'aggriper à mon pantalon, gelant mes cuisses au passage.

Harlow et Rockwood sont morts. Pourquoi on continue de faire ça ?“ Une première voix s'élevait, droit devant moi.
Ordre de la Renarde. C'est elle qui commande maintenant. Je tiens à mon boulot et si elle veut cette puissance, elle l'aura.“ Rauque, déterminé,  la voix de l'homme qui venait de prononcer ces phrases me faisait frissonner.

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