Je t'aiderai à raviver les souvenirs perdus...

Chapitre 3 : Isaac

    Je passe la nuit à faire les cent pas dans la salle d'attente, je suis dans l'incapacité de rester assis. Surtout que je n'ai toujours pas de nouvelles de Noah... les minutes me paraissent être une éternité... j'enchaîne café sur café, de la caféine circulant dans mon organisme, je ne tiens plus en place, ce qui explique pourquoi je ne peux me maintenir en place.
    J'entends plusieurs personnes me rouspéter après mais je les ignore, le plus important pour moi et qui est primordial, c'est d'avoir des nouvelles de Noah...
    — Vous ne pouvez pas vous asseoir comme tout le monde ? Râle une dame âgée d'une soixantaine d'années à mon égard.
    Je l'ignore à nouveau, ça fait déjà vingt bonnes minutes qu'elle me râle après. Je n'ai pas le temps de débattre avec elle.
    — Ah là là... ces jeunes d'aujourd'hui, ils n'ont plus aucun respect pour les seniors. Ajoute-t-elle.
    Cette fois-ci, c'est la goutte qui fait déborder le vase et je me tourne brusquement vers elle qu'elle en sursaute.
    — Mon petit-ami est entre la vie et la mort ! Hurlé-je hors de moi. Alors maintenant, arrêtez de faire chier votre monde ! Il n'y a pas que vous dans cette salle d'attente qui attende des nouvelles d'un proche ! Mon compagnon a fait un arrêt cardiaque et je suis sans nouvelles de lui ! C'est bon pour vous !? Finis-je en versant des larmes.
    Je sors précipitamment de la salle d'attente, ma patience a atteint ses limites. Je cours vers la sortie dans le but de m'aérer l'esprit. Après avoir passé les portes automatiques, je me laisse glisser contre le mur et m'assois sur le sol en prenant ma tête dans mes mains.
    Quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?
    Je prends mon téléphone et je jette un coup d'œil à l'heure : sept heures trente. Josh est sûrement d'ouverture ce matin. Je compose son numéro et j'appuie sur le bouton "appel".
    — Allo ? Entends-je.
    — Salut Josh... c'est Isaac...
    — Isaac ! Je peux savoir pourquoi tu n'es pas venu travailler hier ? Me demande-t-il avec une pointe de colère dans la voix.
    — No-Noah... (ma gorge se serre et mes larmes roulent en silence sur mes joues...) Noah a eu un accident de moto avant-hier soir...
    Un silence apparait avant que mon patron ne reprenne la parole.
    — Oh Zac... je suis sincèrement désolé, comment tu vas ? Tu arrives à tenir le coup ?
    — Non... c'est dur... il est branché de partout, il a le bras gauche cassé ainsi que la jambe droite... i-il a un traumatisme crânien assez important... e-et là, je suis sans nouvelles... il a fait un arrêt cardiaque pendant que je dormais...
    — Je suis sûr que Noah va s'en sortir, sois fort pour lui Zac.
    — Merci Josh...
    — Je te laisse quelques jours de repos, reviens nous en forme d'accord ?
    — Promis... encore merci Josh...
    Je raccroche, je sors mes écouteurs de ma poche et les insère dans mes oreilles, j'appuie sur la playlist qu'on avait en commun avec Noah... je lance le mode aléatoire et Heather de Conan Gray s'échappe de mes écouteurs. Plusieurs chansons défilent tandis que je reste assis sur le sol dans le froid du mois de mars, le froid a comme gelé mes larmes je peux sentir leurs traces sur mes joues rougit par ce courant d'air glacial.
    Les hivers aux États-Unis sont réputés pour être la saison la plus froide de l'année comparé à l'été où l'on meurt sous de plus de plus de trente degrés. Après une bonne vingtaine de minutes, je range mes effets personnels dans mes poches et j'entre à nouveau dans l'hôpital pour y regagner la salle d'attente. La personne âgée de tout à l'heure est toujours assise à la même place mais elle m'ignore, ce qui n'est pas plus mal. Je jette un regard à l'horloge de la salle et je vois qu'il n'était que huit heure moins dix.
    Ce n'est que sur les coups de huit heures trente que le médecin entre dans la salle d'attente.
    — Monsieur Miller ?
    Je me lève brusquement, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Comment va Noah ? Est-ce qu'il est vivant ? Je me mets alors face au médecin.
    — Comment va-t-il ? Lui demandé-je d'une voix tremblante.
    — Venez, on va aller en parler dans mon bureau.
    Il quitte la salle d'attente et je le suis dans les couloirs de l'hôpital. Je marche tellement d'un pas pressé que je dépasse le médecin et je dois ralentir la cadence... mais je suis tellement impatient d'avoir des nouvelles de Noah...
    On arrive devant son bureau, il ouvre la porte et m'invite à entrer, ce que je fais sans me faire prier. Je n'attends pas qu'il m'invite à m'asseoir.
    — Alors ? Comment va-t-il ? Insisté-je.
    — Il nous a fait une belle frayeur. M'annonce-t-il.
    Je sais... à moi aussi...
    Un silence de mort s'installe dans la pièce puis le médecin reprend la parole.
    — Nous avons réussi à le réanimer mais son état est encore préoccupant malheureusement, il pourrait refaire une crise dans les heures qui viennent, ce que je ne souhaite pas.
    — Je pense que personne ne le souhaite docteur Lopez... Je peux retourner à ses côtés ?
    — Oui bien sûr, je vous en prie.
    Je me lève et le remercie avant de quitter son bureau. J'étais impatient de retrouver Noah, la phrase du médecin tourne dans ma tête...