Chapitre 11 : Isaac

12 2 4
                                    

— Noah ! Noah ! Reviens ! Hurlé-je à pleins poumons en le secouant légèrement.
Je le vois cligner plusieurs fois des paupières et je plonge mon regard dans le sien.
— Je vais bien Isaac...
— T-Tu es sur ? Lui demandé-je en bredouillant, des larmes perlant aux coins de mes paupières.
— Oui, je suis désolé de t'avoir inquiété... j'ai juste eu un flash de mon année au lycée.
Je le regarde, stupéfié. Qu'est-ce qu'il a bien pu voir ? Un moment de notre rencontre ? Un moment à lui quand il était avec ses anciens amis ?
— Un flash ? Répété-je.
— J'étais dans les couloirs du lycée... je séchais un cours, je ne me rappelle pas trop quelle matière c'était mais...
— Mais ?
— Tu te faisais persécuter par un camarade du lycée.
Sa réponse me prend de court et ma respiration reste en suspension à la suite de cette révélation...
— J-Je me faisais persécuter ? Bégayé-je.
— Par un garçon mais je n'arrive pas à mettre un prénom sur son visage... je sais juste qu'on a fini par se battre et à l'infirmerie lui et moi.
Le jour de notre rencontre...
Je m'apprête à lui dire de quel jour il s'agit mais des coups se font entendre contre la porte.
— Tu attends de la visite ? Interrogé-je Noah.
— Pas que je sache... Répond-t-il.
Je me dirige vers la porte et quand j'ouvre cette dernière, Lewis et Tom se tiennent sur le seuil.
— Salut Za-
— Lewis. Je t'ai déjà dit que seul mon meilleur ami, ma famille et Noah étaient autorisés à m'appeler ainsi. Décrété-je sèchement.
— C'est vrai, excuse-moi. On vient voir Noah.
— Je ne sais pas s'il va vouloir vous voir...
Lewis et Tom sont les meilleurs amis de Noah depuis maintenant cinq ans, ils se sont connus quand Noah a passé son permis de moto, Lewis est âgé deux ans de plus tandis que Tom est de la même année que mon compagnon. Lewis est professeur d'anglais à l'University Of California Washington Center avec Tom qui lui, est professeur de mathématiques.
Je laisse entrer les deux visiteurs.
— Qui est-ce ? Me demande Noah.
— C'est Lewis et Tom...
Ce que je crains se produit... Noah détourne le regard vers la fenêtre, signe qu'il ne veut toujours pas parler à Lewis et Tom... Il ne souvient pas d'être professeur de photographie, mais il ne souvient encore moins avoir passer son permis moto avec ses deux meilleurs amis.
— Noah, tu vas nous ignorer éternellement ? Demande Tom à l'attention de mon compagnon.
— Tom... Noah ne se sou-
— Ferme là toi ! Me coupe-t-il. Pourquoi tu as le droit de rester avec lui, de passer tout ton temps avec lui et pas nous !? Me reproche-t-il.
Je baisse la tête, je n'ai jamais demandé que Noah ne se souvienne pas de ses meilleurs amis... à lui comme à moi... cette situation me brise le cœur.
— Tom, calme-toi. L'implore Lewis. Isaac est le compagnon de Noah, donc c'est tout à fait normal qu'il reste à ses côtés. Et je te rappelle que Noah ne se souvient pas de nous.
— Isaac a très bien pu en profiter pour dire de la merde sur nous ! M'accuse Tom.
— Qu-Quoi ? Je n'aurais jamais fait une chose pareille ! Je sais qu'on ne s'entend pas très bien vous et moi, mais je n'irais pas jusqu'à faire ça !
Sans que je m'y attende, ma tête pivote sur le côté et une forte douleur fait son apparition, signe qu'une gifle vient de s'abattre sur ma joue. Ma main se pose instinctivement dessus.
— Tom ! Non mais ça ne va pas !? Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Excuse-toi !
— Jamais je m'excuserai ! Il la mérite !
Des larmes ruissellent sur mes joues, n'osant pas relever le visage tant le choc est encore trop bien présent...
— SORTEZ DE MA CHAMBRE ! Hurle une voix dans notre dos.
On se tourne et je vois comment Noah reprend sa respiration, comprenant que c'est lui qui vient de nous ordonner à ce qu'on sorte de sa chambre.
— À l'exception d'Isaac. Ajoute-t-il sur un ton plus froid.
Lewis et Tom ne bougent aucun petit doigt, n'ayant aucunement l'envie de quitter la chambre de mon petit-ami.
— SORTEZ DE MA CHAMBRE ! Hurle-t-il à nouveau.
Tom pousse un grognement de frustration et avant de sortir de la chambre, me crache au visage. Mes larmes redoublent d'intensité...
— Je suis désolé pour son comportement... s'excuse Lewis en sortant de la chambre.
Je l'ignore et je file dans la salle de bain pour me laver le visage. Je n'ai que faire de ses excuses... je n'en peux plus du comportement de Tom... cette fin de journée est aussi catastrophique que le matin même...
— Isaac ?
Je sursaute, étant tellement perdu dans mes pensées quand Noah prononce mon prénom. Je finis de m'essuyer le visage avant de rejoindre Noah dans un silence de plomb.
— Ça va ? Me demande-t-il.
La question qui ne faut pas poser... bien sûr que non... ça ne va pas... son meilleur ami m'a humilié, m'a accusé et il me demande si ça va ? Je cache mon visage dans mes mains et j'éclate en sanglot.
— Eh... viens là...
J'essuie mes larmes à l'aide de ma manche mais elles continuent de couler les unes après les autres. Je m'assois à côté de lui et je sens ses bras m'enlacer, gardant le visage rivé sur le sol, je n'ose pas le regarder dans les yeux.
— J-Je ne voulais pas... commencé-je en bégayant.
— Chut... n'en parlons plus d'accord ? Je ne laisserai plus Tom t'approcher...
À cette phrase, mes larmes refont leur apparition.
— J-Je ne veux pas que tu ne sois plus ami avec Tom à cause de moi...
— Zac, je ne pourrais pas rester ami avec quelqu'un de colérique et violent.
J'écarquille les yeux et je lève mon regard vers celui de Noah.
— Comment tu m'as appelé ?
— Zac ? Tu n'aimes pas ce surnom ? Mon père t'appelle comme ça pourtant.
Des larmes de joie viennent se mélanger à mes sanglots.
— J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
— Tu as commencé à m'appeler comme ça quand on a officialisé auprès de nos familles respectives.
— J'entends souvent mon père le dire quand il me parle de toi, m'explique-t-il.
Un sourire se dessine sur les lèvres de mon compagnon, son regard se perd dans le mien et je me mets à sourire comme un idiot. Mon cœur tambourine si fort dans ma cage thoracique que je crains qu'il aille imploser. Mon subconscient me crie de l'embrasser mais je n'ose pas...
Mon cœur se serre dans ma poitrine et je ravale mes larmes.
— Tu es allé à ta séance de rééducation aujourd'hui ? Lui demandé-je pour changer de sujet.
— Oui j'y suis allé.
— Et qu'est-ce que ça a donné ?
— J'ai réussi à me lever quelques secondes.
Mes yeux s'illuminent et je prends son visage en coupe dans mes mains.
— Mais c'est génial Noah ! M'exclamé-je.
— Tu trouves ?
— Mais bien sûr ! Ça veut dire que tes efforts sont récompensés !
Noah éclate d'un rire franc, sans doute est-il heureux de me voir aussi joyeux après ce qu'il s'est vient de m'annoncer.
— Je suis fier de toi ! M'exclamé-je à nouveau.
— Zac, je voulais te remercier d'être à mes côtés... beaucoup de personnes auraient laissés leurs petits-amis dans la merde alors que toi, tu es toujours là bien que pour l'instant, je sois dans l'incapacité de marcher ou de m'occuper de moi-même.
— Noah, je t'aime et même si tu n'as toute ta mémoire, mes sentiments resteront les mêmes envers toi, jamais je n'aurais pu te laisser tomber, pas après cinq ans de couple et trois ans de vie commune. Je ne me vois pas vivre sans toi alors, alors je serai toujours là, quoiqu'il arrive.
Un sourire contagieux se dessine sur les lèvres de Noah si bien, que je me mets moi-même à sourire. Soudainement, ma conversation avec Monsieur Rodriguez, et l'image de la carte SIM de Noah me revient en mémoire.
— Oh j'ai failli oublier ! Dis-je en me levant et en me dirigeant vers mon sac à dos.
Je sens le regard intrigué de Noah dans mon dos, je prends mon portefeuille et j'en sors la carte SIM.
— Qu'est-ce que c'est ? Me demande Noah ?
— La carte SIM de ton téléphone. Monsieur Rodriguez me l'a rendu ce matin. J'irai t'acheter un nouveau téléphone demain après le travail.
— Prends ma carte bancaire, n'utilise pas l'argent que tu gagnes pour m'acheter un nouveau téléphone portable.
— D'accord, je fais ça.
Je remets la carte SIM dans mon portefeuille pour éviter de la perdre en attendant que j'achète un nouveau portable pour Noah.

***

Je viens de descendre à mon arrêt pour emmener mon arrêt de travail à mon patron, quand je tombe nez à nez avec Tyler.
Super... la journée commence bien...
— Oh tient. Un revenant.
Je lui passe devant en l'ignorant, je ne veux plus laisser la peur me dominer. Je veux lui montrer que je ne suis plus le Isaac incapable de dire quoi que ce soit ou incapable de se protéger. Cette semaine d'arrêt me rend à la fois heureux car je vais pouvoir passer une semaine entière avec Noah, mais d'un autre côté, je ne veux pas être en arrêt... j'ai besoin de travailler pour pouvoir régler les frais médicaux de Noah et le loyer de notre maison...
Quand je pénètre dans la salle du Starbucks, Josh et Amy s'activent pour dresser la vitrine.
— Salut Josh... Le salué-je.
— Isaac ! Je suis heureux de te voir en meilleur forme, comment tu te sens depuis hier ?
— Je vais mieux... désolé de t'avoir inquiété...
— Ce n'est rien mon grand mais pourquoi ne m'as-tu pas prévenu pour tes crises d'angoisses ?
— J'en faisais quand j'étais au collège jusqu'à mon avant-dernière année de lycée... et je n'en avais pas fait depuis...
— Je vois.
— J'ai revu mon médecin qui me suivait pour mes crises et il m'a mis un arrêt pour une semaine... Lui annoncé-je en lui tendant l'enveloppe contenant mon arrêt.
— Ce n'est pas grave Zac, repose-toi bien et je vais te trouver un remplaçant, me répond-t-il en prenant l'enveloppe.
— Je peux rester ici prendre un petit-déjeuner ?
— Bien sur Zac, installe-toi. Amy va prendre ta commande, je dois aller passer des coups de fil. Annonce Josh en partant vers son bureau.
Je m'installe à une table proche de son bureau, non par choix mais pour pouvoir écouter ce qu'il va dire et qui il va appeler.
— Qu'est-ce que je te prépare Zac ? Me demande Amy.
— Je veux bien un caramel macchiato s'il te plait Amy, avec un pain au chocolat.
— Pas de soucis.
Le temps qu'Amy prépare ma commande, je déverrouille mon téléphone et je checke mes dernières notifications que je n'ai pas ouvert quand j'étais dans le bus.
En voyant mon fond d'écran, je me rends compte que je n'ai pas mis Noah au courant pour mon arrêt de travail... avec l'altercation que j'ai eu avec Tom et Lewis la veille, ça m'est complètement sorti de la tête...
Je range mon portable dans ma poche et Amy vient me poser ma commande à ma table.
— Merci Amy.
— Je t'en prie.
— Bonjour Monsieur Anderson, entends-je du côté du bureau de mon patron.
Anderson ? Comme Tyler Anderson ?
Ça ne peut pas être vrai... sur tous les candidats... il faut qu'il appelle Tyler...
— Je vous appelle car j'ai un de mes employés qui est en arrêt pour une semaine et je voulais savoir si le poste de serveur vous intéresse toujours juste le temps de remplacer mon employé.
Je tends l'oreille pour écouter la conversation de mon patron.
— Je suis ravi de l'apprendre, je vous donne rendez-vous cet après-midi à quinze heures. Je vous souhaite une bonne fin de matinée, Monsieur Ander- Tyler, c'est noté.
J'ai rêvé... Il n'a pas appelé Tyler pour me remplacer ?
J'aurais tout donner pour que le sol m'engloutisse...

꧁_______________________________________________꧂

Hello mes p'tits Wattpadiens, mes chères Wattpadiennes ! 🩷
Je suis désolée pour ce gros retard, de 14h à 16h, j'ai eu la flemme de programmer le chapitre 11 et à 16h, je suis allée retrouver ma mère pour trouver le cadeau de mon grand-père 🙏🏻​

Bonne lecture ! 🩷

Je t'aiderai à raviver les souvenirs perdus...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant