Chapitre 1 : Isaac

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— Zac ! Zac !
Noah... arrête de crier... attendez... cette voix... ce n'est pas celle de Noah...
J'ouvre brusquement les yeux et cligne plusieurs fois des paupières pour réhabituer mes yeux à la lumière du jour. La forte lumière du jour me brûle la rétine à tel point que j'ai dû mal à ouvrir les yeux. Je suis toujours allongé sur le canapé de mon salon, Hyun est à mes côtés tandis que Monsieur Rodriguez me regarde inquiet, prêt à appeler une ambulance si un autre malaise vient à se manifester.
— Hyun ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Lui demandé-je en tournant mon visage vers le sien.
Une fois mes esprits récupérés, je me redresse pour m'asseoir.
— Tu as fait un malaise Zac... Comment tu te sens ? M'interroge-t-il avec une légère inquiétude dans sa voix.
— Ce n'était pas un rêve ? Noah a vraiment eu un accident de moto ?
Les larmes me menacent de rouler sur mes joues... je ne peux pas y croire... la veille, on venait de s'aboyer dessus comme deux vulgaires molosses qui se battaient pour une putain de saucisse. Et je lui ai balancé que des accidents pouvaient arriver à n'importe quel moment de sa vie.
— Je suis désolé Zac... s'excuse mon meilleur ami. J'aurais aimé que ce soit une blague aussi...
C'en est trop, j'éclate en sanglot et je cache mon visage dans mes mains. Je sens les bras de Hyun m'enlacer tandis je suis pris de violents spasmes laissant mes épaules tressauter à chaque sanglot. Je me laisse pleurer contre son épaule. Il me faut quelques minutes pour m'apaiser mais mes larmes roulent toujours sur mes joues quand je regarde mon meilleur ami dans les yeux.
— J-Je lui ai balancé que des accidents pouvaient arriver à n'importe quel moment... c-c'est ma faute Hyun... tout est ma faute... bégayé-je en pleurant à chaudes larmes.
— Zac ! Je t'interdis de dire une chose pareille ! Rien n'est ta faute, tu m'entends ? Comme tu l'as dit, des accidents, ça arrive, mais je te promets que je vais retrouver celui qui a fait ça et je ferai tout pour qu'il prenne la plus grande peine qui existe. Affirme-t-il.
Un léger sourire se dessine sur mes lèvres laissant un peu ma culpabilité s'envoler.
— Tu sais à quel à quel hôpital il a été admis ?
— Oui... à la George Washington University Hospital
— Je dois m'y rendre...
— Zac, tu n'es pas en état...
— Je dois m'y rendre ! Je veux savoir comment il va !
Je vois mon meilleur ami pousser un soupir de frustration mais je dois savoir comment va Noah, savoir s'il va bien et je n veux surtout pas le laisser seul dans cet hôpital, Noah a besoin de moi. Il se tourne vers son supérieur.
— Est-ce que je peux emmener Isaac à l'hôpital ? Je reviendrai dès que je l'ai déposé.
— Bien sûr Hyun, je te fais confiance. À bientôt Monsieur Miller. Me salue-t-il avant de sortir de la maison.
— Je vais enfiler une paire de chaussures et je te rejoins dehors. Annoncé-je à Hyun.
— Pas de soucis.
Je quitte le salon et décide de monter les marches quatre à quatre, une fois dans ma chambre, j'attrape la première paire de chaussures qui me tombe sous la main et les enfile rapidement. Je débranche mon téléphone que j'ai mis en charge pendant que je prenais ma douche. Je prends aussi mon portefeuille contenant mes papiers d'identités et fourre le tout dans mon sac à dos.
Lorsque je rejoins Hyun après avoir fermé la porte d'entrée à clé, il m'attend assis au volant de sa Ford focus blanche. Je m'assois côté passager, il tourne la clé dans le contact et fait rugir le moteur de son petit bolide puis il prit la route en direction de l'hôpital.
Il faut vraiment que je passe mon permis... c'est honteux de ne pas avoir son permis à vingt-deux ans...
Seulement vingt-cinq minutes nous séparent de l'hôpital, la radio est faiblement allumée mais assez pour entendre Jet Pack Blues du groupe Centuries sortir des enceintes.
Hyun se gare dans le parking souterrain de l'hôpital et s'arrête sur une place libre.
— Merci Hyun de m'avoir emmené.
Mon meilleur ami m'adresse un sourire avant de me dire :
— Aller va, je ne te retiens pas plus que ça.
Je sors d'un bond de la voiture, mon sac à dos déjà contre mon dos et je cours vers les escaliers qui mener au rez-de-chaussée. Arrivé en haut des escaliers, je ne prends pas le temps de reprendre mon souffle, je fonce en direction de la salle d'attente. Au moment où je m'apprête à entrer dans la pièce, une personne habillée d'une blouse blanche me devance et entre, j'aperçois Madame et Monsieur Brown assis en retrait dans la pièce, ils sont âgés d'une cinquantaine d'années, ils ont eu Sarah, la sœur ainée de Noah quand Madame Brown n'avait que dix-neuf ans.
— Monsieur et Madame Brown ? Appelle le médecin.
Les deux concernés relèvent la tête en même temps et la mère de Noah est la première à lever. Je décide d'écouter de loin ce que le médecin a à leur annoncer.
— Je suis le docteur Lopez. C'est moi qui ai assisté le chirurgien chargé de l'opération de votre fils. Se présente-t-il.
— Comment va-t-il ? Demande Madame Brown d'une voix presque inaudible à cause de ses sanglots.
— Il a deux fractures assez importantes. Avoue le médecin. Il a le bras gauche fracturé ainsi que la jambe droite, et il a aussi un important traumatisme crânien, un œdème cérébral s'est formé, on l'a donc placé en soins intensifs le temps de voir si l'œdème se résorbe tout seul ou s'il faudra à nouveau l'opérer.
Je vois ma belle-mère éclater à nouveau en sanglots et je pose un regard rempli de tristesse sur elle... je n'arrive pas à imaginer la douleur que c'est pour un parent de savoir que son fils est entre la vie et la mort... j'aimerais aller la réconforter, mais elle me déteste depuis le jour où Noah m'a présenté comme étant son petit-ami...
— Je suis au regret de vous dire que mes collègues et moi-même ne sommes pas certains que votre fils passe le reste de l'après-midi... ni même la nuit... ses chances sont très minces. Si par miracle son œdème se résorbe tout seul et qu'il passe les prochaines vingt-quatre heures, nous lui referont une IRM et nous surveillerons la résorption de son œdème et qu'il n'y a pas de lésions.
Alors que je regarde le médecin, je n'ai pas remarqué que ma belle-mère a aperçu ma présence et ce n'est que quand elle s'approche dans ma direction que je me tourne vers elle.
— Tout est ta faute ! Hurle-t-elle. Si tu ne l'avais pas rencontré ! il n'aurait jamais passé ce permis de moto ! Et il n'aurait pas eu cet accident !
— Chérie ! Ça suffit ! Isaac n'y est pour rien dans l'accident de Noah, notre fils a toujours voulu passer son permis moto et tu le sais aussi bien que moi. Intervient Monsieur Brown.
— Ne le défends pas !
— Tu veux que Noah coupe les ponts avec nous parce que tu détestes son compagnon ? Mets de l'eau dans ton vin pour une fois et arrête, ce n'est pas le moment.
Ma belle-mère se tait à court mais cela ne l'empêche de me lancer un regard noir. Je baisse directement la tête, meurtri par l'injuste attribution de la faute qu'elle m'impose.
— Merci pour votre intervention Monsieur Brown... le remercié-je. J-Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé à Noah... j-j'ai essayé de le retenir... mais...
Ma gorge commence à se nouer et une boule de la taille de ping-pong s'y logea au point de me faire monter les larmes aux yeux. Des perles salées roulent sur mes joues, puis les dernières paroles de Noah me reviennent en mémoire : « C'est bon ! Tu m'as gonflé ! Je me casse ! »
— Isaac, calme-toi. Tu ne pourras jamais empêcher Noah de vivre sa passion pour la moto. Tente Monsieur Brown pour me rassurer.
Mais ce n'est pas le cas, au contraire, mes larmes redoublent d'intensité.
— La dernière chose qu'il m'a dit, c'est que je le gonflais... même pas un « je t'aime » ou quelque chose de réconfortant...
Sans que je m'y attende, mon beau-père me prend dans ses bras, ce qui est vraiment très rare car il n'est absolument pas tactile.
— Ça va aller, Noah va s'en sortir. Il va se battre et se réveiller. Dit mon beau-père en caressant mon dos. Il va se réveiller pour toi et votre relation.
— E-Et s'il ne se réveille pas ? E-Et... bégayé-je.
— Ne pense pas à ça d'accord ?
J'hoche légèrement la tête en signe d'acquiescement et je vois mon beau-père sourire.
Comment fait-il pour sourire alors que son fils est dans le coma par ma faute ?
Je me tourne alors vers le médecin qui a assisté à l'altercation entre ma belle-mère et moi...
La honte de mettre disputer avec elle devant lui...
— J-Je peux aller le voir ? Demandé-je au médecin en bégayant à nouveau.
Je sens le regard noir de Madame Brown sur moi et je sens un frisson me parcourir l'échine comme si un millier de fourmis s'y trouvé...
— Bien sûr, me répond le médecin. Je vais vous y conduire, il y a plusieurs procédures à respecter. Suivez-moi.
Je suis le médecin en silence. De loin, j'entends mes beaux-parents se disputer à mon sujet. Le médecin s'arrête devant un bureau où plusieurs infirmières et infirmiers discutent. J'en déduis que ça doit être leur bureau.
— Vous devez passé par ce bureau à chaque visite, les infirmières noteront l'heure à laquelle vous êtes arrivé et celle à laquelle vous partez. C'est une question de sécurité. M'explique le médecin.
— Je comprends...
— Docteur Taylor, voici Isaac Miller, le compagnon de Noah Brown
Une jeune femme d'une trentaine d'années se tient face à moi, ni trop grande, ni trop petite. Elle fait vraiment son âge avec ses cheveux courts et rouge coiffé en une coupe au carré et ses yeux vert pomme.
— Bonjour Monsieur Miller, je suis désolé de ce qui est arrivé à votre compagnon, j'aurais aimé vous rencontrer dans d'autres circonstances.
— Ce n'est rien, ne vous en faites. Mais merci...
— C'est moi qui suis chargé de changer ses perfusions et ses pansements. S'il y a le moindre soucis, n'hésitez pas à m'appeler.
— Merci docteure Taylor.
— Suivez-moi. M'ordonne le docteur Lopez.
Je le suis à nouveau dans les couloirs de l'hôpital.
— Avant de rentrer dans la chambre de votre compagnon, il faut absolument que vous passiez par cette pièce, le SAS d'hygiène. M'indique-t-il en ouvrant une porte.
Devant moi, des lavabos en métal avec des robinets automatiques sont fixés au mur, le mur et le sol sont d'un blanc aveuglant à tel point que mes yeux ont du mal à supporter toute cette luminosité.
— Vous devez d'abord vous laver les mains puis revêtir une blouse et des surchaussures. Me précise le médecin en me montrant des blouses bleues pliés sur une table en métal. Je vous laisse vous préparer. Ajoute-t-il en sortant.
Je le regarde refermer la porte derrière lui et me mets face à un lavabo pour y laver mes mains. Alors que je frictionne le savon aux creux de mes paumes, mon regard s'arrête net sur mon visage, j'ai le visage creusé par la fatigue et des cernes plus grandes que mon avenir. J'avais si mal dormi que ça la nuit dernière ?
Je revêts une blouse puis les surchaussures et je sors de la pièce.
— C'est bon Monsieur Miller ? Me questionne le docteur Lopez ?
Aucun son ne peut sortir de ma bouche, je suis à la fois impatient de voir Noah mais d'un côté... je crains de voir dans quel état le chauffeur de la voiture l'a laissé.
— Vous pouvez rester autant de temps que vous voulez, m'indique gentiment le médecin. N'hésitez pas à lui parler, ça pourrait l'aider à se réveiller ou au moins, le tenir en vie.
— Je pense que je suis la dernière personne qu'il souhaiterait entendre...
— Monsieur Miller, ne dites pas ça.
Une forte envie de pleurer me submerge mais je ravale mes larmes, hors de question de pleurer devant ce médecin que je connais que depuis quelques minutes. Nous arrivons devant la chambre où le numéro "198" y est inscrit.
Docteur Lopez ouvre la porte et s'écarte pour me laisser entrer. Je pénètre timidement dans la pièce et quand je vois le corps de Noah, mon sang se glace dans mes veines. Il est allongé sur le lit, intubé et sous aide respiratoire, il est branché de partout, de nombreuses perfusions sont également présentes... je sens alors la bile me monter à la gorge et mes larmes me narguèrent à nouveau de couler.
Un œil au beurre noir, assez voyant pour être de couleur mauve/noir, entouré son œil droit. Une minerve maintient sa nuque droite, sans doute avait-il reçu un choc à cet endroit-là ? Il est torse nu, et de nombreuses électrodes le relier à l'électrocardiogramme. J'ai dû mal à retenir mes larmes et je m'approche timidement vers son lit. Je tire la chaise pour la rapprocher de lui et je prends sa main dans les miennes.
— Bonjour mon amour... c'est moi Zac... j-je... tu me manques horriblement... je me suis énormément inquiété hier soir...
Mes larmes finissent par rouler et un nœud se forme dans mon estomac. Plusieurs souvenirs de Noah et moi font leurs apparitions dans ma mémoire, notre rencontre, nos premières nuits chez l'un ou l'autre, nos sorties après le lycée.
— S'il te plait... bats toi... pour tes parents... pour toi... et si tu m'aimes toujours... j'attends ton retour avec impatience, je t'aime. Je n'aurais pas dû te pousser à bout...
J'ai dû mal à parler tellement la cupidité me prend à la gorge. Je m'en veux tellement et je me sens tellement responsable de son accident alors que je n'y suis pour rien... est-ce que j'aurais dû mieux le retenir ? L'empêcher de partir ?
— Tu n'avais sans doute pas envie de rentrer hier soir... e-et si tu ne survis pas... je ne me le pardonnerai jamais... poursuis-je en versant des larmes.
Je reste au chevet de Noah pendant de longues heures, lorsque la fatigue commence à se faire ressentir, je me lève et je quitte la chambre à la recherche d'un distributeur de café. J'ai attendu que Noah bouge ne serait-ce qu'un doigt, mais rien ne s'est produit. À mon plus grand désespoir...
Alors que mon café coule dans mon gobelet, Lewis et Tom s'approchent mais je ne leur adresse aucun regard. Je ressens encore de la colère envers le comportement de Tom, la veille.
— Salut Zac, me salue Lewis.
— Je t'interdis de m'appeler ainsi Lewis. Seul Noah et Hyun y sont autorisés.
— Parle lui sur un autre ton ! Commence Tom, une pointe d'agacement dans la voix.
Je le fusille du regard. Il n'est pas le mieux placé pour me parler de cette façon.
— Comment va-t-il ? Me demande Lewis dans le but de me tirer les vers du nez.
J'ignore sa question, je ne compte pas les informe sur l'état de Noah. Je sais que je ne devrais pas agir ainsi, mais aucun des deux n'a tenté de me joindre le matin même pour savoir si Noah était bien rentré. J'attrape deux sachets de sucre que je déverse dans ma boisson chaude.
— Isaac, ne nous ignore pas s'il te plait. C'est notre meilleur ami, me supplie Lewis.
Je pose mon café sur le distributeur et je daigne me tourner vers eux pour leur faire face. Je sens la colère bouillir dans mes veines.
— Et moi c'est mon compagnon qui se trouve sur ce lit d'hôpital ! M'emporté-je. Je vous ai appelés ! Vous m'avez assuré qu'il serait là à mon réveil ! Et finalement, c'est mon meilleur ami et son supérieur qui se sont présentés sur le pas de ma porte !
Je m'apprête à récupérer mon café lorsque je sens deux mains m'attraper par le col et me plaquer contre le mur. Une douleur se fait sentir tout le long de ma colonne vertébrale réveillant des souvenirs que je pensais enfoui tout au fond de ma mémoire. La douleur est si forte, qu'elle me force à fermer les yeux le temps d'apaiser cette souffrance. Je les réouvre quelques secondes plus tard et j'ai le temps d'apercevoir Tom qui lève son bras dans l'intention de me coller un pain au visage.
Son poing s'arrête à quelques centimètres de mon visage, ma respiration cesse toute activité dans ma cage thoracique et je comprends que mon souffle s'est coupé par la peur que je ressens. Mon estomac se noue sous la terreur. J'ai du mal à réaliser ce qui a failli se produire... depuis quand Tom est violent ? Est-ce qu'il est envers mon meilleur ami qui est aussi son petit ami ?
— Tom. Pas ici. E certainement pas sur le petit-ami de Noah. S'oppose Lewis en lui retenant le bras.
Ce dernier pousse un grognement de frustration et me lâche si brusquement que je n'ai pas le temps d'atterrir convenablement sur mes pieds. J'avale une grande bouffée d'oxygène comme si je ne suis qu'un nourrisson qui vient de prendre sa première respiration...
Tom tourne les talons et marche en direction de la sortie tandis que Lewis me lance un dernier regard avant de suivre son meilleur ami dans les couloirs. Je reste quelques minutes sur le sol, me laissant reprendre mes esprits et d'enfin réaliser ce que venait de se produire...
Je me relève difficilement, mes jambes tremblent comme des feuilles et je récupère enfin mon café. Je sais que Tom peut vite s'énerver mais de là à en devenir violent... une fois mon café en main, je retourne dans la chambre de Noah. Une fois entré, je retourne m'asseoir sur la chaise et je bois ma boisson chaude à petites gorgées.
Une infirmière entre dans la pièce au moment où je jette mon gobelet de café vide.
— Monsieur Miller, je suis navrée mais les visites sont terminées... vous pouvez revenir demain à neuf heures...
— S'il vous plait... je veux être là s'il se passe quoi que ce soit...
Je vois de l'hésitation dans ses yeux.
— Très bien mais ne dites surtout pas à Madame Brown que je vous ai laissé passer la nuit ici... elle m'a interdit de vous laisser approcher son fils...
Est-ce que je m'en doutais ? C'est à prévoir que ma belle-mère veut m'interdire l'accès à la chambre de Noah.
— Eh bien dites à Madame Brown que je suis le compagnon de Noah Brown et que tant que ce sera le cas, je resterai à ses côtés.
— Bien Monsieur Miller. Voulez-vous manger quelque chose ?
— Non merci, je réponds en me rasseyant sur la chaise.
Je l'entends quitter la pièce et je me tourne vers Noah, malgré qu'il soit dans le coma, on peut croire qu'il dort paisiblement en dépit de son œil au beurre noir qui continu de tourner au violet foncé au fil des heures. Ses traits du visage sont tellement détendus que j'en viens à me demander s'il n'est pas en train de faire un choix difficile dans son esprit. Se battre pour rester en vie ou tout laisser tomber et rejoindre le paradis ?
Je prends à nouveau ses mains dans les miennes.
— Mon amour, tiens bon, pour nous... je ne t'interdirai plus jamais d'aller faire des tours de moto... maintenant, dès que tu voudras sortir, je fermerai ma bouche...
Des larmes amères coulent le long de mes joues, je les essuie du revers de la main puis je pose délicatement ma tête sur le ventre de mon compagnon. Mes paupières commencent à se faire si lourdes et le manque de sommeil est si fort que j'ai du mal à rester éveillé.
Des bruits assourdissants viennent jusqu'à mes tympans, je me redresse, encore à moitié endormi et quand mes yeux se posent sur l'électrocardiogramme, je vois de mauvaises fréquences cardiaques apparaître sur l'écran et il ne me faut qu'une fraction de seconde pour comprendre ce qu'il se passe : le cœur de Noah est en train de lâcher !
Je me lève si brusquement de la chaise que cette dernière tombe lourdement sur le sol dans un fracas et je sors en trombe de la chambre en hurlant :
— À l'aide ! Mon compagnon a besoin d'aide !
Un médecin de garde et trois infirmières déboulent dans le couloir et entrent précipitamment dans la chambre de Noah. Je m'apprête à entrer à mon tour dans la pièce mais une des infirmières m'en empêche.
— Monsieur Miller, je suis navrée mais vous ne pouvez pas assister à ça. Veuillez attendre dans la salle d'attente.
— Hors de ques-
— Ce n'était pas une question !
Elle me ferme brusquement la porte au nez et la verrouille
— NOAH ! Hurlé-je à pleins poumons. Laissez-moi entrer ! C'est mon compagnon !
J'essaye d'ouvrir la porte à plusieurs reprises mais cette dernière refuse de céder. Des larmes de rage et d'inquiétudes dévalent sur mes joues. Je vois la sécurité me tenir par les bras pour me faire sortir du service "soins intensifs" malgré mes protestations. J'ai beau me débattre, je n'arrive pas à me défaire de l'emprise des deux agents.

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Hello mes chers Wattpadiens, mes chères Wattpadiennes 👀🩷
​Pauvre Noah 👀 Vous pensez qu'il va s'en sortir ? Et qu'est-ce que vous pensez du comportement de la mère de Noah et de Tom ? 👀

Bonne lecture ! 🩷

Je t'aiderai à raviver les souvenirs perdus...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant