Chapitre 8 : Isaac

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    Je n'en crois pas mes yeux... la personne qui m'a fait vivre un cauchemar de ma première année de collège jusqu'à mon avant-dernière année de lycée est présente face à moi.
    — Qu'est-ce que tu veux Tyler ? Lui demandé-je.
    — Je suis de passage à Washington, alors je me suis arrêté ici pour prendre un café.
    — Va-t'en Tyler. Tu n'as rien à faire ici.
    Je sais que mettre un client à la porte n'est pas un comportement professionnel mais quand vous vous retrouvez face à la personne qui vous a fait vivre un enfer pendant la moitié de votre scolarité, vous n'avez pas envie de le recroiser à l'avenir...
    Des souvenirs douloureux refont surfaces dans ma mémoire, mon corps se met à trembler sans que je ne puisse le contrôler...
    — C'est dommage mais j'ai vraiment besoin d'un café, donc je vais rester. En plus, j'ai vu que vous recrutez, et en ce moment, j'ai besoin de thunes donc j'ai trouvé bon de postuler ici.
    C'est la goutte qui a fait déborder le vase, Tyler et moi ? Sur le même lieu de travail ? Hors de question ! Je ne le supporterai pas... ma patience a atteint ses limites et les mauvais souvenirs du passé prennent toute la place dans mes pensées.
    Ma respiration commence à se faire plus rapide et mes poumons n'arrivent plus à suivre la cadence... je n'arrive plus à savoir où je suis, ni qui je suis. Une main se pose sur mon épaule mais cela ne m'aide pas à me sortir de l'état dans lequel je me trouve. Pivotant sur le côté, j'aperçois mon patron à mes côtés, il a dû se douter que quelque chose ne va pas.
    — Zac ? Tout va bien ? Me demande-t-il.
    Je veux lui répondre que oui, prononcer ce petit mot mais ma réponse reste bloquée dans ma gorge... mais cette fois, ma respiration se coupe quand je vois Tyler s'avancer dans ma direction. Me mettant à reculer, je ne vois pas le chariot derrière moi où se trouve une pile d'assiette, je le heurte de plein fouet et toute la vaisselle finit sur le sol, se brisant dans un vacarme assourdissant.
    L'air ne veut plus pénétrer mes poumons et ma tête se met à bourdonner comme si un essaim d'abeilles se trouve à proximité... la pièce se met alors à tourner autour de moi et je sens la bile me monter à la gorge... je ne sens plus mes jambes, comme si on venait de m'injecter un anesthésiant et bientôt, subitement dépourvu de toute énergie, je chancèle et m'écroule sur le sol... les bras de Josh me rattrapent et avec l'aide de ma collègue Amy, ils m'assoient sur une chaise.
    — Zac, reste avec nous... entends-je.
    Mais la voix de mon patron me parvient à peine... ma respiration n'est toujours pas revenu à la normale... ce qui intensifie la panique que je ressens...
    — Amy, va me chercher de l'eau.
    — Tout de suite Josh.
    J'essaye à tout prix de reprendre une respiration convenable mais rien n'y fait, l'air ne veut toujours pas pénétrer mes poumons...
    — Co-Comment as-tu pu... le laisser postuler ici ? Dis-je sans même savoir comment j'ai pu prononcer cette phrase...
    Des larmes salées roulent sur mes joues.
    — Hein ? De quoi tu parles Zac ?
    Mais ma gorge se serre de nouveau l'effet de la panique et aucun mot ne peut en sortir... je veux lui dire que la personne qui se trouve en face de moi n'est autre que la personne qui m'a fait vivre le pire cauchemar que j'ai subi.
    — Zac... calme toi...
    Mais la voix de mon patron commence à s'éloigner, je suis tellement incapable de reprendre ma respiration que l'inconscience vient me chercher elle-même... la dernière chose que j'aperçois avant de perdre connaissance, c'est le sourire narquois de Tyler... et puis, plus rien...

***

    Lorsque je reprends connaissance, le soleil commence à se coucher sur l'horizon, il me faut quelques minutes pour m'adapter à la lumière du crépuscule. Quand ma vue redevient normale, je m'aperçois que je suis allongé sur un lit d'hôpital, une perfusion est reliée à une seringue, plantée dans mon bras droit, et un masque à oxygène est posé sur mon visage. La crise dont j'ai été victime a dû être violente...
    — Il a fait une crise d'angoisse assez importante Madame Miller, ça risque de se reproduire s'il est face à une situation de stress.
    Je me redresse sur mon lit tout en retirant le masque à oxygène.
    — Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
    Deux visages se tournent dans ma direction, je reconnais ma mère à droite et mon médecin qui me suit depuis le collège, depuis ma première crise pour être plus précis.
    — Bonjour Isaac, ravi de te revoir parmi nous, comment te sens-tu ?
    — Je... bien... enfin je suppose ?
    — Comme je le disais à ta mère, tu as fait une crise d'angoisse assez importante, ce qui explique l'inactivité de tes poumons lors de ta crise.
    — Je vois...
    — Tu arriverais à me raconter ce qu'il s'est passé ?
    — Je... j'étais sur mon lieu de travail... et quand je me suis dirigé vers la table qu'on venait de me demander de m'occuper... un ancien camarade lycée qui ne m'appréciait pas trop y été assis... et après, c'est le trou noir... Mens-je.
    Bien sûr que si je me rappelle ce qui s'est passé avant que je perde connaissance, mais je ne peux pas dire la vérité, j'ai peut-être quitté le lycée il y a cinq ans, je n'ai jamais parlé du harcèlement que j'ai subi à ma mère. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète davantage, elle a assez de soucis comme ça avec la santé d'Aniyah.
    — Je vois, déclare le médecin. Je vais donc vous prescrire une semaine de repos, interdiction de travailler avant mercredi prochain.
    — Quoi !? Mais je ne peux pas être en arrêt ! M'emporté-je. J'ai un loyer à payer ainsi que les frais médicaux de mon compagnon !
    — Mon chéri, calme-toi, intervient ma mère. Je t'aiderai, je te le promets.
    Je tourne ma tête dans sa direction et je plonge mon regard dans le sien.
    — Non maman, certainement pas, tu as déjà les frais médicaux d'Any à payer...
    — Ceux de ce mois-ci sont déjà régler mon ange.
    Je ne prononce plus un seul mot, je ne veux pas débattre sur ce sujet-là avec elle. Je regarde le médecin qui me prépare déjà mon arrêt de travail. Je lui prends la feuille des mains quand il me la tend.
    — C'est pour votre bien Monsieur Miller, je ne vous arrête pas pour le plaisir.
    — Je sais... maugrée-je.
    — Merci Monsieur Harrington. Le remercie ma mère.
    — Je vous en prie Madame Miller. Répond-t-il en sortant.
    Ma mère s'assoit à côté de moi et me prends la main.
    — On est bien à la George Washington University Hospital ?
    — Oui mon chéri.
    Je suis dans le même hôpital que mon compagnon, et j'espère que Noah n'a pas eu vent de mon hospitalisation.
    — Comment tu te sens ? Me demande subitement ma mère.
    — Ça va un peu mieux, mais ça me fait chier d'être en arrêt pendant une semaine.
    — Zac... c'est pour-
    — Je sais. La coupé-je froidement. Pour mon bien.
    Je lâche un soupire de frustration tandis que ma mère se contente de baisser la tête.
    — Ton patron m'a appelé pour me signaler ton départ avec l'ambulance. M'avoue-t-elle tout bas. Juste avant de perdre connaissance, tu as parlé d'une personne qui venait de postuler sur ton lieu de travail... c'est ce fameux camarade qui ne t'appréciait pas ?
    La question que je redoute tant de la part de ma mère, je n'ai jamais voulu lui faire part de mon harcèlement.
    — Maman... je... commencé-je.
    — Tu vas m'en parler cette fois ?
    Je me tourne vers ma mère, un air de stupéfaction sur le visage.

    Comment ça « Tu vas m'en parler » ? Elle est au courant ?
    — Zac, j'avais remarqué que tu travaillais trois fois plus que d'habitude, les blessures sur tes bras et sur le reste de ton corps. Et quand je rentrais dans ta chambre, tu t'empressais de revêtir un t-shirt pour ne pas me les montrer... alors j'ai attendu que tu m'en parles de toi-même de tes soucis...
    Je sens les larmes perler aux coins de mes yeux.

    Je dois lui dire... je ne peux plus rester comme ça... c'est en train de me ronger de l'intérieur...
    — Très bien... je vais tout te raconter...
    Ma mère me sourit comme si elle veut me faire passer : « Ne t'inquiètes pas mon chéri, tu peux tout me dire. »
    — Ça a commencé quand j'étais au collège... vers le milieu de l'année scolaire...
    Ma gorge commence à se serrer, les souvenirs remontent les uns après les autres, me provoquant une difficulté à respirer.
    — Je ne vais pas y arriver...
    Les émotions me submergent et je fonds en larmes. Ma gorge se serre de plus en plus et j'ai la sensation d'avoir une boule de ping-pong à la place d'une pomme d'Adam.
    — Mon chéri, prends ton temps, je ne te laisserai pas seul pour l'instant alors ne te met pas la pression...
    Elle me prend contre elle et me caresse le dos pour me rassurer, je finis par me calmer au bout de quelques minutes. J'essuie mes larmes du revers de ma main et je me retire de l'étreinte de ma mère.
    — Ça va mieux ?
    — Oui merci beaucoup maman...
    Un sourire se dessine sur ses lèvres et elle se rassoit correctement à mes côtés, sa main toujours posée sur mon dos pour le caresser de bas en haut.
    — Ça a duré de ma première année de collège à mon avant-dernière année de lycée... commencé-je. Ça a commencé avec des demandes pour faire ses devoirs... puis quand j'oubliais de les faires... les coups ont commencés... et les insultes sont arrivés par la suite...
    — Tu dois porter plainte mon ange...
    — Je n'ai pas la force de porter plainte... surtout en ce moment... j'ai assez de soucis à gérer depuis l'accident de Noah...Et puis de toute façon, je n'ai aucune preuve...
    — Tu n'as jamais pensé à prendre tes blessures en photo ?
    — Je ne sais plus... je ne crois pas...
    Ma mère a raison... j'aurais dû prendre en photo mes blessures au cas où pour plus tard... mais quand on est enfant et qu'on n'a pas envie que ça se sache, on évite de garder des preuves...
    — Je regarderai à la maison quand je rentre.
    — D'accord, merci maman...
    Elle se penche légèrement et dépose délicatement un baiser sur mon front.
    — Je vais y aller mon grand, ta sœur est seule à la maison, tu veux venir avec moi ?
    — Il est quelle heure ?
    — Dix-sept heures trente et tu sais que je n'aime pas quand ta sœur est seule à la maison.
    — Je vais aller rejoindre Noah.
    — D'accord, passe-lui le bonjour.
    — Ce sera fait maman.
    J'embrasse sa joue et je quitte ma chambre en prenant mon sac à dos. Ma mère a dû certainement aller le chercher après que mon patron l'a prévenu que je venais de faire une crise d'angoisse.

***

    J'arrive devant la chambre de Noah, le numéro "198" y est toujours inscrit, il n'a pas changé de chambre en trois mois et demi d'hospitalisation. Je toque doucement sur la porte et y pénètre doucement dans la chambre, les séances de rééducation sont si épuisantes que Noah s'endort en fin d'après-midi.
    — Entrez !
    J'éclate d'un rire franc, même si je viens de rentrer dans la chambre, mon compagnon a quand même tenu à me donner l'autorisation pour entrer. Il est assis, un livre poser sur ses genoux.
    — Isaac ? Tu es déjà là ?
    — Eum...
    Hors de question de l'inquiéter avec cette histoire d'arrêt de travail, donc je préfère garder la moitié de la vérité pour moi.
    — Eum ? Répète-t-il.
    — J'ai fait une crise d'angoisse assez... importante ? Enfin c'est ce que m'a dit mon médecin.
    Je vois une vague d'inquiétude passer dans ses yeux noisette. Depuis son réveil, il ne m'a jamais vu faire une crise d'angoisse, même quand on était au lycée, quand Tyler a été renvoyé du lycée, mes crises ont commencés à s'espacer. Je n'en faisais que la nuit, alors il m'arrivait de filer en douce de chez moi pour aller rejoindre Noah chez lui au milieu de la nuit.
    — Une crise d'angoisse ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
    — Mon harceleur du lycée, Tyler Anderson... est venu prendre un café au Starbucks où je travaille...
    Lorsque mes yeux trouvent ceux de Noah, je découvre qu'il fixe u point invisible, l'air distrait et ailleurs.
    — Noah ? 

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Hello mes chers p'tits Wattpadiens, mes chères Wattpadiennes 🩷​
Je suis désolée ! Je vous publie ce chapitre 8 avec une heure et demie de retard 🙏🏼​
J'ai mon neveu à la maison donc j'ai pas eu le temps de faire la programmation du chapitre ​😭​

Bonne lecture ! 🩷

Je t'aiderai à raviver les souvenirs perdus...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant