Chapitre 10 : Noah

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    Arrivant devant la chambre, je toque légèrement et entre. Il est encore endormi, ou inconscient, qui sait ? Je referme la porte et m'assois sur une chaise face à lui. Quand il dort, on dirait un ange, avec ses cheveux blond vénitien et j'ai aussi qu'il avait les yeux bleus, avant qu'il ne perde connaissance, j'ai regardé ses iris et je me suis sentis transporté à la mer.
    En parlant du loup, il bat des paupières, signe qu'il se réveille.
    — Tu es enfin réveillé ? Lui demandé-je alors qu'il m'observe de ses fameux yeux bleus.
    Le voyant silencieux, je crains qu'il ne souvienne pas de ce qu'il s'est passé il y a quelques heures à peine.
    — Tu nous as fait une belle frayeur à l'infirmerie. Ajouté-je.
    — Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Me demande-t-il à son tour.
    Bingo ! Il ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé.
    — Je me souviens que tu m'as emmené à l'infirmerie et que Madame Parker m'a demandé comment je m'étais ouvert l'arrière de la tête... mais je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé après...
    — Tu as fait une crise de panique, lui annoncé-je de but en blanc. Plus ta blessure à la tête, ça n'a pas arrangé les choses. C'est mon père s'est occupé de ton cas quand les ambulanciers t'ont emmenés à l'hôpital. Ta plaie est superficielle et n'a pas nécessité de points de sutures. Dis-je en répétant mot pour mot ce que mon père m'a dit quelques minutes avant.
    Je le surprends, occupé à me fixer de ses grands yeux bleus.
    — Tu risques d'avoir mal pendant quelques jours, donc mon père t'a préconisé du repos pendant quelques jours.
    — Merci ? Enfin je suppose...
    Je me contente d'hocher la tête, préférant ne pas montrer mes émotions.
    — Il est quelle heure ? Me demande-t-il.
    — Dix-sept heures trente.
    — Déjà !? S'exclame-t-il en se redressant brusquement.
    Le voyant plaquer une main sur le haut de sa tête, je comprends qu'il a été pris d'une sensation d'étourdissement.
    — Isaac, doucement, lui reproché-je sur un ton froid. Tu viens à peine de te réveiller. Je vais te raccompagner chez toi.
    — Non ce n'est pas la peine, je te remercie.
    — Ce n'est pas une question.

***

    Pendant qu'on attend le taxi que j'ai appelé pour qu'il ramène Isaac chez lui, je remarque qu'il fixe le sol, il doit sans doute repenser à ce qu'il s'est passé avec ce jeune homme tout à l'heure. J'ai envie d'en savoir plus sur sa relation avec ce mec.
    — Alors ? Pourquoi ce garçon s'en prend-t-il à toi comme ça ? Demandé-je soudainement.
    Putain mais Noah, tu ne peux pas te taire un peu !? Il doit déjà être stressé à l'idée que tu sois au courant, et toi, tu en rajoute une couche !
    — Isaac, il faut que tu te fasses aider.
    — Je n'ai pas besoin d'aide. Mé répond-t-il sèchement.
    — Mais vo-
    — Mais voyons quoi !? Réplique-t-il en faisant volte-face. Tu crois qu'après presque cinq and d'harcèlement, j'aurai besoin d'aide maintenant !? Hurle-t-il à pleins poumons, les larmes roulant les unes après les autres sur ses joues.
    Après qu'il a essuyé les traces de larmes sur ses joues, je le prends délicatement dans mes bras et je l'étreins doucement. Il me rend mon étreinte avant de fondre à nouveau en larmes. Je passe ma main de haut en bas dans son dos, pour l'aider à se calmer. Sa situation ne doit pas être facile, se faire harceler tous les jours par la même personne, je ne le souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi.
    — Ça va mieux ? Lui demandé-je.
    — Oui merci beaucoup... me remercie-t-il en souriant doucement.
    Le taxi se gare devant nous et je lui ouvre la porte arrière.
    — Quel est ton adresse ? L'interrogé-je pour savoir en montant à mon tour.
    Il indique son adresse au chauffeur et ce dernière acquiesce. Je regarde discrètement Isaac, qui se rassoit correctement dans son siège avant de poser son coude sur le bord de la fenêtre. Le silence qui règne dans le véhicule me fait froid dans le dos. On dirait qu'on se rend à un enterrement. Observant le paysage, je me souviens que je vais passer un sale quart-d'heure quand je vais rentrer chez moi...
    — Alors... commence Isaac pour briser le silence. Tu as des frères et sœurs ?
    — J'ai une grande sœur, et toi ? L'interrogé-je en retour.
    — J'ai un grand frère de quatre ans mon ainé, et une petite sœur de huit ans ma benjamine.
    Mes lèvres forment un "O" laissant échapper mon étonnement. Mais je referme aussitôt ma bouche, me rappelant la dispute que mes parents et ma sœur ont eu juste un peu avant son départ...
    — Mais je vois très rarement ma sœur, avoué-je en tournant à nouveau ma tête vers la fenêtre. Elle est repartie vivre en Géorgie, à Savannah à la suite d'une dispute avec mes parents, ils ont trouvé de la drogue dans son sac à dos quand elle est revenue de son week-end chez son copain pour Thanksgiving. Et lors de la dispute, elle nous a avoué que son petit-ami se droguer et qu'elle aussi par la même occasion. Donc depuis l'année dernière, elle ne revient que pour les fêtes de Noël et encore...
    — Oh je suis désolé...
    — Ne t'excuse pas, les trois quarts des vacances, elle reste là-bas avec son petit-ami.
    — Tu n'as pas l'air de l'apprécier.
    Je ne lui fais pas dire, à cause de lui, ma sœur est moins présente envers moi, elle est la seule de la famille à savoir que je suis attiré par les hommes et quand je lui ai dit que je n'arrivais pas à vivre sans Elijah, elle m'a envoyer balader en me disant qu'il fallait que je tourne la page et que je passe à autre chose.
    Je reste silencieux un moment avant de reprendre la parole.
    — C'est un dealer de drogue, il est tout le temps défoncé et ma sœur reste avec lui.
    — Comment tu sais tout ça ?
    — Un ami est le frère du copain de ma sœur, lui mens-je.
    — Comme on dit, l'amour rend aveugle... murmure-t-il.
    — Et toi ?
    — Mon frère Michael travaille depuis qu'il a seize ans pour pouvoir aider ma mère à payer les traitements de ma petite sœur Aniyah qui souffre d'une insuffisance cardiaque...
    — Oh je vois.
    — Mon père consommait énormément de drogue... et on suppose qu'il droguait ma mère au début de sa grossesse puisque quand il a appris que ma mère attendait une fille, il a pris toutes ses affaires et s'est tiré...
    — Un bel enfoiré.
    Les mecs comme ça, ne méritent pas d'avoir d'enfants, à quoi ça sert d'en faire si c'est pour ne plus les assumer par la suite ? Surtout droguer sa femme en début de grossesse, j'imagine qu'elle a eu la possibilité de porter plainte mais qu'elle ne l'a pas fait par amour pour son ex-mari.
    Isaac se contente d'hocher la tête puis tourne de nouveau sa tête côté extérieur.

***

    — C'est ici que tu vis ? Lui demandé-je alors que le taxi s'arrête devant une maison.
    — Oui c'est ici, dit-il en sortant de la voiture. C'est convenable pour ma mère, mon frère, ma sœur et moi.
    — Quel âge à ta sœur ?
    — Elle a huit ans. Bon j'y vais, merci de m'avoir raccompagné.
    — Je t'en prie, repose-toi bien.
    Je remarque qu'il est gêné et ses joues se teintent d'un rouge vif, profitant pour détourner le regard sur le côté. Alors que je l'observe, je le vois hésiter à fermer la porte du véhicule.
    — Merci de m'avoir défendu en début d'après-midi et de m'avoir réconforté tout à l'heure...
    — Ne me remercie pas, je te défendrai toujours face à ce mec.
    Un sourire apparaît sur son visage puis il ferme la porte du taxi. Je donne à mon tour l'adresse de chez moi au chauffeur. Mes mains commencent à devenir moites et il fait soudainement chaud dans la voiture, je vais passer un sale quart d'heure avec mes parents au sujet de mes absences à répétition en cours.
    Depuis le décès d'Elijah, aller en cours ne m'intéresse plus, c'était bien plus marrant quand il était là... mais maintenant, son absence à laisser un grand vide dans ma vie. On avait des projets lui et moi, le plus gros projet qu'on avait en commun, c'était de passer notre permis de moto en même temps, de travailler l'été le temps de se faire quatre dollars pour pouvoir nous acheter nos motos et partir en road trip l'été suivant... mais tout à basculer il y a deux mois...
    Je m'aperçois que le taxi se gare devant chez moi, je lui tends quelques dollars.
    — Noah Brown ! Entends-je en passant le seuil de la porte.
    C'est parti... l'ouragan est déjà d'attaque...
    Je me dirige dans la cuisine où ma mère est assise à l'ilot centrale. Les coudes posés sur la table et les doigts croisés entre eux m'indiquent que je vais passer un mauvais moment.
    — Je peux savoir pourquoi j'ai reçu un appel du lycée pour m'avertir que tu n'es pas allé en cours de la journée jeune homme ? M'interroge-t-elle.
    — Parce que maintenant ça t'intéresse ce que je fais de mes journées ? Répliqué-je sèchement.
    — Tu me parles sur un autre ton Noah ! Je suis ta mère, pas ta petite copine !
    Qu'est-ce qu'elle peut m'exaspérer quand il s'agit de me remonter les bretelles tout ça parce que j'ai séché les cours.
    — Ton avenir est en jeu ! Dois-je te rappeler que tu passes le baccalauréat à la fin de l'année ?
    — Je n'ai plus d'avenir ! Aller au lycée est une corvée pour moi ! Donc je m'en fiche ! Avec papa, vous pouvez me punir de sortie, d'écrans ou autre, si je ne veux pas aller en cours, c'est mon droit !
    — Depuis le décès de ton meilleur ami, c'est quoi son prénom déjà ? Elijah ? Tu files un mauvais coton !
    Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines.
    — Je t'interdis de parler de lui ! Explosé-je dans une forte colère.
    — Je pense que ton père sera d'accord avec moi mais tu es privé de sortie, privé d'ordinateur et privé de téléphone jusqu'à nouvel ordre jeune homme.
    La colère qui bouillonne en moi, atteint son paroxysme.
    — Je vous déteste ! Hurlé-je en montant dans ma chambre.
    Je claque si violemment la porte que je n'entends pas ma mère me dire de ne pas les claquer.


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Hello mes p'tits Wattpadiens, mes p'tites Wattpadiennes ! 👀​
Comment allez-vous ? 🥹​
Je suis enfin en repos après cinq jours de travail intense ! 😭

Je vous souhaite une bonne lecture ! 🩷​

Je t'aiderai à raviver les souvenirs perdus...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant