Chapitre 3

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Il était presque dix heures et toujours aucune trace de Kanna ou même de Mikey. Lui ce n'est guère étonnant puisqu'il passe son temps à dormir mais pour la jeune femme, ça l'est. Sous les ordres d'Izana, les hommes ont fouillé l'étage, sa présence n'ayant pas été détectés par l'ascenseur et elle n'a pas été assez idiote pour sauter depuis une fenêtre.

- Boss ! S'élève la voix de Kakucho. Je l'ai trouvé !

Des bruits de courses se font entendre dans le couloir avant qu'un troupeau d'hommes ne se présente devant la chambre de Mikey. Le bleuté leur désigne le second boss endormit sur les jambes de Kanna qui dort avec la tête appuyée contre la commode à sa gauche. Rindou et Koko pouffent mais se reprennent en voyant le regard du blanc.

- Merde, il a dû recommencer, jure Sanzû en voyant les taches de sang sur le tapis mais aussi les mains bandées de Mikey.

- Kanna a dû le soigner cette nuit, fait Ran. Qu'est-ce qu'on fait, patron ?

- Laissez-les dormir. Si on réveille Mikey il va être d'une humeur massacrante et j'ai pas envie de subir ça.

L'homme attrape une couverture pour l'étaler sur son frère adoptif et par extension la brune, ressortant suivit des autres. Bon, le mystère de la disparition de Kanna étant résolu, ils peuvent se mettre au travail.
Kanna a émergée du sommeil une petite heure plus tard, les jambes engourdies à cause du blanc endormi dessus. Elle se souvient des événements survenus pendant la nuit et caresse doucement les cheveux de l'homme pour qu'il se réveille.

- Mmm...

- Mikey, vous devez vous lever. Je pense qu'il est tard.

Il se redresse, se frottant les yeux comme le ferait un enfant. La brune se lève, faisant quelques pas pour retrouver de la mobilité et lui tend la main pour l'aider à se lever, Mikey la saisissant sans un mot.

- Je vais préparer le déjeuner et vous devez manger ! Vous avez la peau sur les os, on dirait un cure-dent humain !

Le blanc se laisse faire, esquissant un sourire. La jeune femme le force à s'asseoir sur l'un des tabourets du bar, allant ensuite chercher de quoi faire des crêpes dans le frigo et les placards. Dix minutes plus tard, elle dépose une assiette devant Mikey, une petite pile de crêpes avec un sourire dessiné en chantilly et deux myrtilles en guise d'yeux.

- Sérieusement ? Je ne suis plus un gamin.

- Mangez au lieu de faire le difficile, ordonne-t-elle en se tartinant une crêpe de confiture. Je ne partirai pas temps que vous n'aurez pas fini votre assiette.

Le chef lève les yeux au ciel et plie sa crêpe en éventail pour croquer dedans, la trouvant très bonne. Une lueur semble raviver son regard dépourvu d'émotions et Kanna le remarque mais ne fait pas de commentaire pour ne pas la voir disparaître. C'est la première fois depuis des jours que Mikey mange un déjeuner complet et il remercie la brune en se levant. Il attrape son assiette et va la mettre dans le lave-vaisselle, se tournant vers elle.

- Merci, Kanna. T'es peut-être pas aussi inutile que je le pensais.

- Ah. Bah merci.

Il lève la main, dans l'optique de tapoter sa tête mais dans un réflexe, la jeune femme ferme les yeux en rentrant la tête dans les épaules. Le blanc est surpris de sa réaction et dépose sa paume sur son crâne.

- Je n'allais pas te frapper.

- Désolé...

- Mmm, tu devrais aller te préparer.

Elle acquiesce et tourne les talons pour partir dans sa chambre, l'abandonnant dans la cuisine. Kanna soupire en fermant la porte de sa chambre et va prendre une douche, l'eau chaude détendant ses muscles ankylosés à cause de la nuit passée par terre. La brune enfile un jogging ainsi qu'un gros pull, se posant devant la télé pour regarder la suite de sa série. Elle a fini par s'y faire à ce télécrochet idiot.
Regardant la date sur le coin de l'écran et se lève d'un bond. Ils sont le quinzième du mois et normalement, elle doit payer son patron, ce qu'elle n'a pas pu faire vu qu'elle était enfermée au Bonten. Son rythme cardiaque accélère et alors qu'une crise de panique pointe le bout de son nez, Kanna s'accroupit au pied de son lit en respirant lentement.
Prenant de lente inspiration en serrant et desserrant les poings, sa crise d'angoisse finie par passer. Cependant, un problème subsiste. Elle doit absolument partir, déjà pour retourner en cours mais aussi pour déposer l'argent. Qui sait ce qui adviendra si elle ne le fait pas ?
La jeune femme s'est terrée toute la journée dans sa chambre, cherchant le moyen de faire comprendre aux chefs du Bonten de la laisser s'en aller. Décidée et aux abois, elle se rend dans le salon où viennent de s'installer les cadres, rentrant d'une journée apparemment éprouvante.

Stockholm {Kurokawa Izana}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant