La lettre

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Léis finit de rédiger une lettre adressée à son amoureuse. Il posa l'encrier sur le bord de son bureau, prenant soin de le refermer pour que l'encre de sèche pas. Elle coutait suffisamment cher sans qu'il n'ait besoin de la gaspiller. Il regarda par la fenêtre et vit sa mère entrain de jardiner au milieu des fleurs. Elle portait une robe toute simple qu'elle aimait bien mettre pour gratter dans la terre sans se tacher. Un châle recouvrait ses épaules afin de la protéger du petit vent qui agitait ce début d'automne. Il se remémora une scène similaire mais dans laquelle se trouve également son père.

Le général Arendan s'accroupit devant un buisson de fleurs rose pâle. Après avoir renifler leur odeur, il passa sa main sur une tige pour arracher la délicate plante. Aussitôt son épouse lui donna une petite tape sur l'épaule. Léis ne pouvait entendre ce qu'elle dit les sourcils froncés mais vit son père lui tendre la jolie fleur. Elle leva les yeux au ciel avant de l'accepter dans un petit rire.

Décrochant son regard de la fenêtre, Léis relu ce qu'il venait de lire. Finalement il scella sa lettre, juste à temps avant que son transporteur ne franchisse la grille d'entrée. Il s'empressa de descendre de sa chambre pour aller à sa rencontre. Ce n'est pas le même homme que d'habitude qui vint récupérer sa missive, le vieux Eds ayant quitté la ville il y a peu. Léis expliqua donc au nouveau à quelle adresse il devait déposer la lettre. Avant de repartir, ce dernier lui tendit une enveloppe qui lui était apparemment destiné avant de prendre congé. Intrigué, le jeune homme l'examina avec attention. Le papier de l'enveloppe était de qualité, la lettre venait donc de quelqu'un de plutôt aisé. Cependant, aucun destinataire n'était indiqué et aucun tampon ne venait sceller l'enveloppe. Rien n'indiquait d'où provenait le message et Léis regretta de ne pas avoir demander au messager.

Il s'apprêtait à l'ouvrir lorsqu'il vit sa mère marcher dans sa direction. Il lui sourit et se pencha légèrement en avant pour lui permettre de déposer un baiser sur sa joue.

- Comment se passe ta journée, Mata ?

- Tout va très bien, j'ai préparé le sol pour que l'hiver se passe en douceur, lui expliqua-t-elle désignant d'un geste de la main le parterre.

- Vas-tu aller chez les Allister demain soir ? demanda-t-elle.

- Je comptais me présenter rapidement, voudras-tu m'accompagner ?

Lady Arendan sembla hésiter un instant mais refusa finalement d'un geste de la tête. Depuis quelque temps, elle ne sortait plus beaucoup se contentant de prendre soin de son jardin et recevant quelques fois les visites de certains amis. Léis n'insista pas plus et l'écouta parler d'une de ses cuisinières qui venait tout juste d'accoucher d'un petit garçon. Finalement la conversation se termina et le jeune homme put s'éclipser pour lire la lettre qu'il avait reçu. L'écriture était fine et maitrisée confirmant les origines aisées de leur initiateur.

Endar,

Première lune décroissante d'Octobre.

Lord Léis Arendan,

Fils du capitaine Arendan.

Cher Lord Arendan, pour donner suite à notre conversation d'il y a quelques jours, nous sommes toujours aussi intéressés et souhaitons vous proposer un poste. Il s'agira dans un premier temps de remplir un certain nombre de missions pour le compte de seigneur d'Endar lui-même. Nous vous donnerons plus de détails de vive voix, ce travail étant confidentiel, nous vous prions de ne pas en informer n'importe qui. Si notre proposition vous convient, nous pourrons nous entretenir de ces détails et de la suite de vos fonctions dans trois jours lors du bal organisé dans la demeure de Lord Allistair.

Terre de sang - Le prix du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant