Chapitre 3 : Transaction

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♀️LINE


— Là, regarde mieux ! Qu'est-ce que tu ressens ?!

Je pleure, je ne sais faire que ça. Papa est horrible avec moi, je le déteste. Il dit que c'est pour mon bien. Maman est morte depuis plusieurs et je ne fais que penser à elle et à mon chagrin. Je veux qu'il me laisse tranquille. Je veux qu'il arrête de me faire mal de vivre mon chagrin sereinement !

— Papa, stop laisse moi partir !!

— Adelina, qu'est-ce que tu ressens ?!

Je vois une cloque se former sur mon bras, me faisant davantage perdre mes moyens.

— J'ai mal papa, j'ai mal...

— Tu devrais rien ressentir, arrête de chialer et concentre-toi !

— Enlève ta cigarette de mon bras !! Hurlé-je à bout de souffle.

Il retire le mégot et je me lève de la chaise, repliant le bras sur ma poitrine.

— Je n'arriverais à rien avec toi...

Mes soubresauts me contrôlent j'ai besoin de ma mère, j'ai besoin qu'elle soit là. Mon père passe près de moi, me donne de la crème et un bandage que je vais devoir gérer toute seule pour mes treize ans.

— Je te l'ai dit, lorsque tu respecteras trois règles essentielles alors je te donnerais des libertés. D'ici là, pas d'école, pas d'amis, tu restes sous ma protection, je te l'assures.

— T'es méchant papa !

— Et toi il va falloir que tu grandisses un peu.

La seule chose que je vois c'est sa main levé prête à me frapper et puis...

***

Je me réveille en sursaut, la gorge sèche, irritée comme si j'avais hurlé. En sueur, je prends le temps de contrôler ma respiration. C'est pas simple, il me faut des minutes entières pour reformer la réalité. Je m'empresse de me lever et de passer un coup d'eau sur mon visage. Je prends ensuite un stylo, et je gribouille sur mon carnet quelques notes. Ma mémoire me fait défaut comme si elle voulait oublier depuis des années. Seuls mes rêves m'indique ce qu'il s'est réellement passé lorsque j'étais gosse. Je fais confiance à mon subconscient, il me le rend bien. Mais malgré mes cauchemars, je sais que j'ai subi énormément de choses. Ce qui font la personne que je suis devenue. Instable, méfiante, sans pitié, sans cœur. Pleurer c'est pour les faibles, la peur également. Ce sont les deux choses qui n'existent plus dans mon langage, dans ma vie. Si je dois mourir qu'il en soit ainsi. Mais je suis assez intelligente pour tirer une situation à mon avantage et me sortir d'un enfer où j'ai mis les pieds.

Le monde dans lequel je traîne est le pire de tous, même pire que la mafia. La criminalité bat son plein, on est au-dessus des lois. Tout le monde est corrompu, même les flics des plus grandes villes de France. A votre avis pourquoi on laisse tranquille les plus gros mafieux et criminels de nos jours, malgré tout ce qui est en notre possession ?

NOUS faisons notre loi.

La haine qui m'anime c'est ma bouée de sauvetage. Je ne vis que pour un but. Pour le reste on verra plus tard. Je regarde ma montre, c'est le début de l'après-midi.

The Angels of DeathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant