PROLOGUE

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TW : Violence, Intimidation, Viol.

Ellie, sept ans.

J'entrais dans la pièce, mon regard empreint de nervosité alors que je faisais face à ma mère assise dans un fauteuil, l'expression sévère.

- Maman, je voulais te parler...

- Quoi encore ? Tu n'as pas encore fini de me casser les couilles ? réplique-t-elle avec amertume.

- Je... Je suis désolée...

- Tu es faible, Ellie. Tu n'es qu'une erreur, une déception constante. Je me demande parfois pourquoi je n'ai pas avorté comme le voulait ton père.

J'ai sept ans. Les mots de ma mère me frappent comme des coups de fouet, ma gorge se serrant douloureusement.

- Je suis désolée, maman. Je te laisse tranquille, je le promets...

Le cœur brisée, je quitte la pièce en silence, les larmes brûlantes menaçant de déborder. Les mots cruels de ma mère résonnent dans son esprit, me rappelant sans cesse ma propre insignifiance. Je me tenais là, les yeux baissés, un frisson de peur me parcourant l'échine. La tension dans la pièce était palpable alors que je regardais ma mère, la gorge nouée par l'appréhension.

- Maman, je me sens pas bien...

- Ferme là ! Tu es misérable, tu ne fais que pleurer...pleurnicharde. J'en ai marre de ta gueule, sache une chose : je ferai toujours passer mon bonheur avant le tien.

- Mais...C'est juste que papa me manque...

À peine les mots sortis de ma bouche, une gifle cinglante fendit l'air, la main de ma mère frappant violemment ma joue. La douleur brûlante me saisis, faisant tourbillonner mon esprit dans un mélange de choc et de désespoir. Mes larmes montèrent, alors que ma mère serrait les poings, je me retenais de crier ou de pleurer. Je sais que protester ne ferait qu'aggraver les choses. Je baissais la tête, résignée à encaisser le coup, tandis que ma mère me regardait avec mépris, un sourire cruel étirant ses lèvres.

C'est une scène familière, une démonstration de pouvoir que ma mère exerce avec une cruauté calculée.

Cinq ans plus tard ...

La porte de ma chambre se referme doucement, émettant un léger grincement, puis le clic sourd de la clé tournant dans la serrure me glace d'effroi. C'est la vingt-huitième fois. Je le sais, je les compte toutes, chaque nuit où l'horreur recommence. Je suis allongée sous les draps, mon cœur battant si fort que j'ai l'impression qu'il pourrait alerter le monde entier, mais personne n'entend. Personne ne vient.

Sa silhouette se découpe dans la pénombre, et je serre les paupières aussi fort que possible, comme si cela pouvait me rendre invisible. Mais ça ne marche jamais. Rien ne marche. Je sens son souffle chaud et fétide sur ma peau, ses doigts se posent sur ma bouche avec la même violence que d'habitude, m'étouffant dans mon silence.

« Je sais que tu adores ça, mon trésor... laisse-toi faire », murmure-t-il d'une voix mielleuse, celle qui me retourne l'estomac à chaque mot.

Les larmes coulent sur mes joues, silencieuses, sans éclats. Je ne peux pas crier. Je ne peux pas réveiller mon frère Lenny, qui dort juste dans la chambre d'à côté. Je ne veux pas qu'il sache. Je ne veux pas qu'il souffre, lui aussi. Alors je subis, encore et encore, les yeux fermés, priant pour que ça s'arrête, pour que quelqu'un vienne, mais personne ne vient.

Je n'ai que douze ans, mais je sais déjà que ce que je vis n'a rien à voir avec l'amour, contrairement à ce qu'il répète encore et encore. Ses mots me hantent. Son poids m'écrase. Son odeur me torture. Et moi, je ne suis qu'une ombre silencieuse, un secret bien caché dans la nuit. Quand tout est terminé, il se retire comme s'il n'avait rien fait, me laissant seule avec ma douleur, mon dégoût, et mes larmes qui ne sèchent jamais. Je sais que demain, il reviendra. 

Un jour, je n'aurai plus mal, un jour, je ne ressentirai plus rien.


Angelo, huit ans.

Je me tiens là, face à mon père, ses mots acérés résonnant dans mes oreilles comme des lames de couteau. Sa voix tonne dans la pièce, emplie de mépris et de dédain à mon égard.

- Tu es le pire jumeau des deux, tu devrais prendre exemple sur ton frère, au lieu de traîner dans les ténèbres comme un bon à rien. Deviens un homme !

Je baisse la tête, sentant la douleur s'enrouler autour de moi, serrant mon cœur de ses griffes acérées. Ses paroles déchirent mon âme, me rappelant à quel point je suis toujours jugé comme inférieur à mon frère.

- Tu ne seras jamais à la hauteur, Angelo, Tu es faible, indigne de porter le nom de notre famille !

Mes poings se serrent, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes dans un effort pour contenir ma rage. Je lutte pour garder mon calme, pour ne pas laisser transparaître la douleur qui brûle en moi. Si seulement il savait à quel point ses mots me déchirent. Si seulement il pouvait voir la force qui bouillonne en moi, je veux me lever et le frapper de toute mes forces, mais Eden est là, tapis dans l'ombre, à m'observer. Je me force à rester silencieux, à enfouir ma peine au plus profond de moi-même. 

Un jour, je n'aurai plus de peine, un jour, je ne ressentirai plus rien


**** J'ESPERE QUE CE PROLOGUE VOUS DONNE ENVIE DE LIRE LA SUITE ET D'APPRENDRE À CONNAITRE LES PERSONNAGES ******

Merci aux futurs lecteurs et lectrices ! 

Avec tout mon amour ** Léa 

THE TWIINSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant