CHAPITRE 64 : LES DÉMONS DU PASSÉ

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Angelo 

Je me tournai dans mon lit, incapable de trouver le sommeil, mes pensées dérivant vers Ellie. Son comportement, ses changements et sa manière d'agir avec les garçons au lac, me torturaient. J'essayais de chasser ses pensées dans mon esprit, mais d'être aussi près d'elle et en étant tout aussi loin, me tue. 

Et puis j'entendis un cri déchirant, un son qui me glaça le sang. Sans réfléchir, je bondis hors de ma chambre, traversant le couloir en quelques enjambées. Le cri provenait de la chambre d'Ellie. Le cœur battant, j'ouvris la porte d'un geste brusque, sans même prendre la peine de frapper. La scène qui s'offrit à moi me coupa le souffle.

Elle était là, recroquevillée par terre au pied de son lit, ses genoux ramenés contre elle, le visage baigné de larmes. Elle tremblait de tout son corps, prise dans les griffes d'un cauchemar éveillé.

« Ellie ! » Ma voix résonna dans la pièce, rauque et pleine de panique. Je me précipitai vers elle, mes yeux cherchant désespérément à comprendre ce qui se passait. Mais tout ce que je vis, c'était la douleur, la terreur qui la dévorait de l'intérieur.

Je m'agenouillai devant elle, mes mains se posant instinctivement sur ses épaules. Elle ne me regardait pas, perdue dans un monde où je ne pouvais la rejoindre. Je serrai ses épaules un peu plus fort, tentant de l'ancrer à la réalité.

« Hé, regarde-moi, » murmurai-je, adoucissant ma voix avec une tendresse qui me surprit moi-même. « C'est fini, mon ange, tu es en sécurité, ici. Personne ne te fera de mal. »

Elle secoua la tête, refusant de croire à mes mots, encore en proie au chaos intérieur. Ses yeux étaient vides, comme si elle luttait contre des démons que je ne pouvais voir. Chaque battement de son cœur semblait résonner dans la pièce, un écho de la peur qui l'étouffait. Sans hésiter, je la tirai contre moi, l'enveloppant dans mes bras. Je pouvais sentir la froideur de sa peau contre la mienne, une froideur qui n'avait rien à voir avec la température de la nuit. Je la tenais fermement, essayant de la réchauffer, de la protéger de tout ce qui la hantait. Mes mains caressaient doucement son dos, cherchant à apaiser ses tremblements.

« Je suis là, Ellie. Rien ne t'arrivera tant que je serai avec toi. »

Je sentis ses sanglots diminuer peu à peu, son corps cessant de trembler alors qu'elle s'accrochait à moi. Je la berçai doucement, murmurant des paroles apaisantes, comme si je pouvais chasser ses cauchemars par la simple force de ma volonté. Je n'avais jamais vu Ellie comme ça, si vulnérable, si brisée. Ça me tuait de la voir dans cet état, de ne pas pouvoir effacer sa douleur d'un simple geste. J'étais habitué à la voir forte, à la voir affronter le monde avec une détermination sans faille. Mais là, elle était une petite fille perdue, prisonnière de ses propres ténèbres. Mais quelque chose en moi, me fit écho, de me dire qu'elle n'était pas devenue aussi vide que moi, et sans émotion. Eden avait tort, Ellie à travers ses traumatismes, éprouvés encore des sentiments.

Je ne savais pas exactement ce qu'elle avait vécu, mais j'avais entendu assez de bribes pour deviner une partie de l'horreur. Ce beau-père, cet enflure, continuait de hanter Ellie, même maintenant, même après tout ce temps. 

Il devait mourir. Il devait payer.

Je sentis son corps se raidir un instant, comme si mes mots l'avaient frappée, comme si elle avait entendu mes pensées à voix haute. Sans réfléchir, elle posa sa tête contre mon torse, et je sentis ses larmes imprégner ma peau. Je restai immobile, la laissant trouver un peu de réconfort dans ma présence. Je pouvais sentir les battements irréguliers de son cœur, mais peu à peu, ils se calmèrent, suivant le rythme du mien.


Je resserrai mon étreinte, déposant un baiser léger sur le sommet de sa tête, un geste protecteur qui me venait naturellement. Alors je passais mes mains en dessous de ses jambes et la portai jusqu'à son lit, une fois que je la déposais, je me dirigeais vers la sortie.

« N'hésite jamais à m'appeler, » dis-je simplement, comme si c'était la chose la plus évidente au monde.

« Reste... s'il te plaît... » Elle avait parlé si bas que j'aurais presque pu croire que j'avais imaginé ces mots. Mais non, c'était bien réel. Sa voix rauque et tremblante, emplie de vulnérabilité, me transperça.

Oh mon ange...Bien sûr que je veux rester.

Sans hésiter une seule seconde, je retirai mes chaussures et me glissai sous les draps à côté d'elle. Elle se blottit immédiatement contre moi, son corps tendu se détendant à mesure qu'elle trouvait un refuge dans ma chaleur. Sentir sa respiration ralentir, se caler sur la mienne, me donna un sentiment de responsabilité que je n'avais jamais ressenti aussi intensément.Je posai un baiser léger sur son front, mes lèvres effleurant sa peau avec une douceur que je n'avais jamais crue possible venant de moi.

« Tu es plus forte que tu ne le crois, Ellie, » murmurai-je, cherchant à lui transmettre toute la confiance que j'avais en elle. « Demain, c'est l'assaut. Mais je veux que tu saches une chose : je suis impressionné par ta force, par ta détermination. Tu es la plus prête d'entre nous tous. »

Je sentis son regard sur moi, et je plongeai le mien dans ses yeux. Derrière cette peur évidente, je pouvais voir une lueur de détermination, une flamme qui ne demandait qu'à être ravivée. C'était cette même flamme qui m'avait toujours fasciné chez elle, cette résilience silencieuse qui la poussait à se battre contre ses démons.

« Personne ne te fera de mal, je te l'ai juré la dernière fois, lors de la dernière mission. Je ne laisserai personne t'approcher, personne te blesser. Tant que je serai là, tu seras en sécurité. »

Je caressai doucement ses cheveux, mes doigts glissant sur ses mèches désordonnées. Je savais qu'elle avait peur, que ce cauchemar n'était qu'un écho des souffrances qu'elle avait endurées. Mais elle n'était plus seule. Elle avait toute l'équipe derrière elle, prête à la soutenir, à se battre pour elle.

Et moi... Moi, je ne la laisserais jamais tomber. Sinon, je ne me le re pardonnerai jamais.

« Je sais que tu as peur, mais tu n'es plus seule. Tu as tous les Black Angel's derrière toi, et moi... Je serai toujours à tes côtés. Je te promets de ne plus jamais t'abandonner, même si tu me hurles de le faire. »

Elle hocha faiblement la tête, ses yeux se fermant alors qu'elle se laissait aller dans mes bras. 

J'étais là, pour elle, et rien ni personne ne pourrait changer ça. Je murmurai doucement, dans un souffle à peine audible : « Si tu savais à quel point, tu comptes pour moi, Ellie. »

Elle finit par sombrer dans le sommeil, bercée par la régularité de ma respiration. Et moi, je restai là, éveillé, à veiller sur elle, à m'assurer qu'aucun cauchemar, aucune ombre ne viendrait troubler son repos. Demain était un jour important, mais ce soir, la seule chose qui comptait, c'était elle.

THE TWIINSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant