CHAPITRE 13 : DANS L'ÉTAU DE LA CONFRONTATION

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Ellie

Le temps s'étirait dans une obscurité monotone, comme si chaque seconde était une éternité enfermée dans cette pièce sans fenêtre. Trois jours avaient passé depuis la dernière confrontation avec Angelo, et l'emprise de ma captivité se faisait de plus en plus étouffante.

Le plateau en fer glissa sous la porte, annonçant la visite silencieuse d'Angelo. 

Il contenait la portion quotidienne de nourriture, mais à mes yeux, il ressemblait plus à une offrande ironique qu'à un repas. La réalité de ma situation devenait palpable, le plateau devenant le symbole de ma captivité. Les jours sans lumière du jour, sans changement dans la routine monotone, avaient laissé des traces sur moi. Mon apparence était une ombre de ce qu'elle avait été. Mes cheveux étaient emmêlés, mon visage cerné par la fatigue, et mes vêtements étaient devenus une seconde peau négligée. La privation de la lumière du jour avait altéré ma perception du temps, créant une illusion d'immuabilité. 

Par pur ego, ou peut-être par un dernier acte de résistance, je décidai de rendre les plateaux de nourriture pleins, presque intacts. L'idée de manger, de nourrir mon corps prisonnier, semblait presque insultante dans ce huis clos de l'obscurité. Je les repoussai sous la porte, un geste muet de défi et de refus. Une protestation silencieuse, une manière de montrer que même dans cette captivité forcée, je détenais encore le contrôle sur une partie de moi-même. 

Un ultime acte de résistance, même s'il ne faisait que souligner l'ampleur de ma vulnérabilité.

La décision de résister, bien que tardive, s'était incrustée dans ma volonté. Les plateaux repoussés étaient un acte de défi, mais une nouvelle idée émergea dans mon esprit assombri. Les noms résonnaient dans ma tête, et soudain, une lueur d'espoir se dessina.

« Je veux parler à Eden ! » criai-je, de ma voix devenue rauque et saccadée par le manque d'hydratation. Chaque mot était une épreuve, mais l'urgence de la situation imposait une nécessité. La pièce semblait vibrer avec le son étrangement étouffé de ma voix, comme si même mes cris étaient engloutis par l'obscurité. 

Mon appel était un cri d'agonie et de frustration, un écho dans le vide qui me renvoyait ma propre détresse. Eden, le frère d'Angelo, était le maillon manquant dans cette chaîne de mystères. Si Angelo ne voulait pas révéler les réponses, peut-être que Eden serait plus enclin à écouter. La réponse à ma demande, ou le silence oppressant qui s'ensuivrait, restait suspendue dans l'air. Mon corps affaibli et ma voix éraillée étaient les seules armes que j'avais dans cette bataille pour la vérité.

Des heures s'étaient écoulées depuis mon dernier cri, laissant la pièce plongée dans un silence oppressant. Mon corps, épuisé par la faim et la soif, reposait inerte dans un coin de la pièce, comme une ombre de ma vie passée. Le manque de lumière, l'humidité stagnante, tout semblait conspirer pour m'absorber dans une torpeur morne.

Soudain, la porte grinça légèrement, révélant l'entrée des jumeaux, lorsqu'ils rentrèrent avec leurs lampes torches. Leurs expressions, autrefois impénétrables, se transformèrent en une fusion de choc et d'horreur en découvrant l'état dans lequel je me trouvais. Mon visage émacié, mes yeux cernés, tout criait la détresse d'une âme en détresse.

- Mon dieu... Angelo, regarde dans quel état elle est ! s'exclama Eden, sa voix portant une pointe d'inquiétude.

Angelo, le regard sombre, ne répondit pas immédiatement. La réalité de ma détérioration semblait s'imposer devant eux, une preuve viscérale de l'enfer que je vivais.

Finalement, Angelo prit la parole d'un ton grave.

- Ellie, tu vas manger, et boire ou je vais le faire en employant la force.

THE TWIINSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant