Notre hôtel était luxueux. J'aurais pu percevoir un bon séjour en perspective, mais c'était sans compter ma mauvaise humeur qui allait tout entacher. Nos chambres étaient toutes dans le même couloir, ce qui me dérangeait encore plus. Beata parcourait la notre comme si elle ne s'était jamais posée dans un hôtel, ce qui avait le don de m'agacer, va savoir pourquoi.
— Tu pourrais te montrer un peu plus enthousiaste.
— Je suis fatigué, j'ai le droit.
— Ah oui, j'oubliais qu'on ne pouvait plus s'adresser à monsieur sans se faire envoyer bouler. Elle m'avait dit cela en envoyant ses cheveux en arrière, me lançant un regard mauvais.
— C'est toi qui est susceptible.
— Ah ! J'aurais tout entendu.
— Bon, si ton objectif est de me rendre fou, tu le fais super bien, par contre moi je ne compte pas rester là, parce que tu comprends que ce n'est pas forcément agréable.
— Je t'en prie, enfuis toi puisque j'ai la légère impression que tu y as pris goût ces derniers temps.
— On pourrait tout simplement en discuter plutôt que de me lâcher des piques de la sorte, tu fais une telle gamine à agir ainsi.
— C'est de ma faute alors.
— Ai-je dis cela ?
— Bon, bref, je vais défaire mes affaires et toi tu te débrouilles.
— Je ne comptais pas solliciter ton aide.
— C'est ça.
Elle avait réussi à me faire sortir de mes gonds. J'étais resté calme, mais qu'est-ce que j'avais souhaité lui hurler dessus. Je savais que j'étais fautif dans cette histoire, c'était moi qui me comportait comme un imbécile et qui la délaissait alors qu'elle était sensé être ma future femme. C'était tout à fait normal de sa part de réagir de la sorte, mais je lui en voulait tellement depuis deux mois que je ne pouvais pas être objectif à son égard. C'était purement égoïste mais irrépressible. Je lui en voulais d'avoir accepté ma demande de fiançailles. Je lui en voulais d'être là constamment. Je lui en voulais d'avoir accepté ma propre bêtise.
— Au fait, tu veux m'expliquer quoi ? Le fait que pendant deux semaines je ne t'ai presque pas vu ?
— Oui, c'est précisément de ça dont on devrait parler, car tes petites remarques ne servent à rien et tu le sais.
— Je ne te permets pas de me faire la morale, tu es extrêmement mal placé pour te le permettre ! Et puis, si je ne te l'avais pas dit, est-ce que tu aurais amené le sujet sur le tapis ?
— Certainement.
— Je ne te crois pas.
— Alors c'est ton problème.
— Tu es si désagréable, il se passe quoi dans ta tête ?
— Oh bon sang, Beata, arrête de faire le bébé ! Tu veux parler mais tu me craches dessus !
— Non mais je rêve !
Elle levait ses bras dans tous les sens, comme la dernière fois dans la rue, la différence ici était que, cette fois-ci, nous n'étions que tous les deux. Les circonstances étaient différentes et nulle ne servait d'user de mes charmes, personne n'était là pour le voir. De plus, vue combien elle était énervée, ça l'aurait certainement remontée deux fois plus. Je voulais, comme elle l'avait si bien dit, fuir la situation.
— Bon écoute, je suis venu ici alors que je n'en avais pas envie, ensuite quand je te l'ai dit tu semblais à peine surprise, là je suis épuisé et tu viens me prendre la tête. Si tu ne sais pas t'exprimer sans me crier dessus, tu peux aller vaquer à d'autres occupations.
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Du bout de tes doigts
RomanceOleg, homme d'affaires haut placé à Paris s'éprend d'Haïcé, alors que Beata, sa fiancée, est fortement malade. S'il s'avoue son trouble, donne libre cours à son désir et que leurs cœurs se rencontrent, Oleg ne peut réprimer sa honte et faire de cet...