Chapitre 28 : Où sa Melania n'est plus et où le monde s'effondre

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Chapitre 28 : Où sa Melania n'est plus et où le monde s'effondre

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Singulier destin que celui de Melania Black.

Saviez-vous que son fils la chassa du 12, Square Grimmaurd ?

Avec la contrepartie de ne rien dire de cet évènement ni à Arcturus, ni à Pollux ?

Que Melania, officiellement, s'efforça de convaincre son mari de partir ?

D'abord à Tutshill, puis en Hongrie ?

Remarquez, tous les Black fuyaient le 12, Square Grimmaurd depuis l'année 1944, leur départ n'étonna donc personne à l'époque.

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Melania avait menti – une fois de plus – à Arcturus pour partir du 12, Square Grimmaurd, qui – dégénérant chaque jour davantage – chassait les siens et les faisait se chasser entre eux.

D'abord, telle Lady Macbeth, elle avait pris la poudre de Cheminette pour la maison de campagne de Tutshill afin d'entrer en crise d'angoisse, de folie ou autre toute seule. Elle avait pansé un moment les plaies purulentes de ses mains comme si elles avaient davantage été victimes que criminelles, jusqu'à se convaincre que Walburga l'avait menacée et qu'elle était cause de toutes les misères que les deux sorcières se faisaient depuis plus de quinze ans. Jusqu'à se convaincre que Walburga était un danger pour elle.

Ensuite, elle était rentrée au 12, Square Grimmaurd, tout à fait décidée à quitter cette maison qui ne voulait plus d'elle.

Enfin, elle avait trouvé sa chambre vide : Orion soignait Walburga dans leur chambre, au troisième étage ; Arcturus s'était endormi d'admiration à côté du berceau de son unique petit-fils, au deuxième étage. Walburga avait été de bonne foi : elle n'avait pas croisé Arcturus le soir de l'évènement. Elle était descendue au second, n'avait pas trouvé Sirius dans le berceau, était remontée au troisième s'en plaindre à Orion, et le temps que les deux époux s'accordent sur la démarche à suivre pour faire comprendre à Melania que cette situation ne leur convenait pas – on ne raisonnait pas Arcturus sans passer par Melania... – Arcturus était allé coucher le bébé.

Tout un dérapage, toute une folie, un meurtre pour quelques secondes de latence.

Arcturus, inconscient de ce qu'il s'était produit le soir, s'en était revenu le matin dans sa chambre, penaud. Melania ne lui avait rien dit et s'était servie de ce manquement d'Arcturus pour le prier de retrouver la tête froide : partir à Tutshill puis en Hongrie pour ne pas devenir aussi gâteaux qu'Irma et Pollux avec leurs petites-filles – gâteaux avec une définition toute Black... – était la meilleure chose à faire. Ils reviendraient l'an prochain, lorsqu'Arcturus aurait avancé ses recherches sur l'influence de la position des astres sur les sortilèges.

Ils revinrent l'année suivante pour la naissance davantage encore inespérée de Regulus Black, auquel Orion, dans une tentative méfiante de réconciliation, donna comme second prénom celui de son père, Arcturus.

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Mais les Black ne firent que péricliter, encore. Du jour où le pouvoir apaisant des mains de Melania avait commencé à s'affaiblir, l'avidité et le besoin de domination étaient revenu envahir le 12, Square Grimmaurd. La Maison des Black torturait ses membres jusqu'à ce que, chacun leur tour, ils flamboient ostensiblement de pouvoir par des mots, des actions, des gestes glorieux. Cygnus – petit frère de Walburga – ne laissait plus Druella Rosier-Black prononcé un mot contre lui sans s'emporter. Bellatrix donnait des ordres aux autres enfants lorsqu'elle revenait de Poudlard. Andromeda faisait – vulgairement – sa tête de mule et piquait des colères si sa mère ne la laissait pas lire, dessiner, visiter qui elle le souhaitait. Narcissa aiguisait son art du mépris par le culte d'un silence froid et acéré qui hachait menu la plus belle prestance d'un vieil homme.

Les Mains de PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant