Chapitre 2 : Où Amour ne suffit pas

26 2 0
                                    

Chapitre 2 : Où Amour ne suffit pas

.

Singulier destin que celui de Melania Black.

Saviez-vous qu'elle tomba enceinte de son moldu ?

Que ses parents s'en rendirent compte ?

Qu'elle vit sa vie s'écrouler en deux mots ?

Qu'elle se sentit veuve avant même d'être mariée ?

Remarquez, elle ne le sait pas encore pour l'instant.

.

Melania comprit rapidement qu'elle était enceinte. Elle était légère et inattentive mais loin d'être sotte et ignorante. Elle comprit qu'elle était enceinte, et comme souvent en ce temps-là, elle se décida à le dire au père du bébé, certaine que c'était le moment où il l'épouserait. Elle s'en alla chez John Swift, un peu inquiète de la réaction qu'auraient ses parents, mais certaine que John en ferait sa femme et l'accueillerait chez lui comme une princesse. Et puis ses parents, mis devant le fait accompli, ne pourraient pas lui refuser un mariage déjà consommé. Que John soit Moldu les ennuierait et les choquerait sûrement un peu, mais ils s'y feraient. Ils voulaient son bonheur, non ?

Melania prit une lourde poignée de poudre de Cheminette pour la jeter dans l'âtre de la maison de ses parents en Écosse et partir pour le Chaudron Baveur dans les plus brefs délais. Elle atterrit tôt ce matin-là dans un Londres en éveil. Elle était plutôt venue en après-midi les fois précédentes, lorsque son père était encore aux champs et que sa mère la pensait en promenade dans leur village sorcier écossais ou dans la forêt à ramasser une plante ou une autre. La Famille Macmillan, aussi prestigieuse soit-elle, était fervente défenseuse de la Maison de Poufsouffle et du travail bien fait. Ils avaient un seul elfe pour aider sa mère Jane Macmillan dans les tâches ménagères, mais c'était tout. Melania savait cuisiner, laver le linge et tenir une maison, comme on l'exigeait d'une femme de condition haute et modeste. Son père Sileas n'aurait pas toléré le moindre manquement à l'éducation de sa fille. Il était excessivement dur et injuste selon Melania, il était surtout réfractaire à la moindre incartade selon sa vision des choses pour moi. Les deux se valent, cela dit.

« John, appela-t-elle avec inquiétude. John, tu es là ? appela-t-elle à nouveau. »

Ils ne se voyaient que le jeudi après-midi généralement, et on était mardi matin. Mais elle n'avait pas pu tenir deux jours et demi de plus. Un enfant, elle portait un enfant, l'enfant de John, il devait être le premier qu'elle mettrait au courant !

Elle frappa encore une fois à la porte. Peut-être était-il déjà parti à l'usine ? Il y travaillait depuis la fin d'une guerre moldue qui s'était bien finie apparemment. Les moldus d'Angleterre, associés aux Français et aux Américains avaient écrasé les Allemands et les Autrichiens. Tant que John était revenu, tout allait bien. Il n'aimait pas parler de ce qu'il avait vécu là-bas, et Melania voyait toujours une ombre traverser son regard lorsqu'il y pensait. Elle s'efforçait toujours de lui changer les idées dans ces moments-là. Avec ses charmes ou même sa voix dont elle remplissait le silence envahissant.

« John, c'est Melania, j'ai besoin de te parler, insista-t-elle en entendant du bruit de l'autre côté de la porte. »

Elle entendit enfin la poignée de la porte s'abaisser et sauta dans les bras d'un John encore un peu endormi. Elle l'embrassa et il ne chercha pas plus loin pour lui répondre. Il avait déjà tiré sur le lacet de cette robe – qu'il trouvait bizarre – pour prendre ce qu'il recherchait chez Melania. Et il le prit avant même que Melania n'ait pu dire quoi que ce soit. Parce que c'était ça, pour lui, leur relation. Si relation il y avait. Et Melania l'avait peut-être compris inconsciemment, même si elle s'accrochait à lui. Ou peut-être, comme on l'a dit, qu'elle ne savait pas dire non, qu'elle ne s'en sentait même pas autorisée.

Les Mains de PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant