JOUR 29 : NUIT

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La nuit, c'est l'obscurité qui régit le monde. La nuit à plusieurs sens, mais elle à toujours une fin, pour laisser place au jour. Et ainsi va le monde. Et ainsi va la vie. C'est le sens de la vie même.

Le sens de la vie, c'est la naissance, et chaque seconde nous rapproche de notre mort, la nuit y contribue. L'exemple des pommes de terre est parfait. Une pomme de terre, qui vois la lune, à une espérance de vie bien moins longue que celle qui reste dans le noir. Même si elle reste dans le noir elle finira par mourir, mais plus tard. Tout comme nous. Plus nous voyons de lune, plus nous nous approchons de notre mort, mais si nous voyons la lune et les étoiles se lever, que nous profitons de chaque instant, nous nous fatiguons peut-être plus vite, mais nous vivons vraiment. Alors que celui qui ne vit pas réellement la vie, qui ne fait que travail et routine, tel que métro, boulot, dodo, mourra plus tard, peut-être, mais il ne vit pas, il survit.

Cette mort, nous y serons tous confrontés. La mort à laquelle j'ai été confronté et dont je ne m'en remets toujours pas bien, je n'avance pas trop, c'est mon grand-père maternel. Ou plutôt, j'ai compris et je panse les blessures qui se referme seulement maintenant. Je me souviens le trente juillet deux-mille dix-neuf. Cela fait désormais quatre ans qu'il a été enterré et les blessures se referme seulement. Son enterrement, la cérémonie d'obsèque.

L'église de Royaumeix était remplie, plus une place assise n'était disponible, seuls les deux premiers bancs étaient encore libres. Ma grand-mère maternelle suivait le cercueil. J'étais à son bras, nous rentrons dans l'église, une grande partie de la communauté religieuse de proximité était présent, les amis de la famille, des amis à la famille qui ne connaissait pas mon grand-père, des collègues de son travail ou leurs famille, des membres du village, des membres de la communauté des apiculteurs, tous étaient présents, pour nous soutenir dans notre deuil, je vis quelques signes de la tête qui nous était fait. J'étais connu de tous, comme je passe beaucoup de temps avec mes grands-parents. Les querelles de famille sont de côté pour ce jour, le drapeau blanc flote, signalant la paix temporairement.

Ma grand-mère pleure et cela, je ne peux pas le supporter sans réagir par des pleurs moi aussi, que je ne contrôle pas. La boîte de mouchoirs se vide, ma mère à côté de moi, et mes tantes aussi. Mes cousines sont juste derrière. La chorale de la paroisse n'a jamais été aussi complète pour un enterrement. J'ai été désigné pour une lecture. Mais mes paroles étaient sanglotantes et hésitantes. Je posais ma mais, une dernière fois sur le cercueil, je l'asperge d'eau, avec le brin de buis, symbole du baptême. Une dernière larme. J'accompagne ma grand-mère saluer tout le monde et la soutenir par le bras. J'ai peur que le choc soit trop dur à supporter et qu'elle ne tombe.

La nuit était venue pour mon grand-père, il devait rejoindre Dieu, c'est Lui qui l'avait appelé. Mais ma nuit à moi, fut très triste et mauvaise.

La nuit à plusieurs sens, des sens plus beaux que d'autres, et des sens plus tristes que d'autres. 

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