Chad Volkov regardait l'expression anéantie de sa captive face à cette annonce. Il savait que toutes ses convictions venaient de s'effondrer dès l'instant où il avait ouvert la bouche. Une bouche qui laissait glisser des mots tous plus cruels et blessants les uns que les autres. Un doux sourire naquit sur son visage qui auparavant affichait une expression compréhensive. Le petit cinéma auquel il s'était livré lui avait permis d'en apprendre davantage sur la jeune femme. Bien que veuille montrer un semblant de courage, Chad ne s'y laissa pas prendre. Elle transpirait la peur.
Le goût doucereux de la satisfaction resta sur sa langue tel un bonbon qu'il prenait plaisir à savourer. Il laissa échapper un souffle d'air par les narines, les mains tremblantes. Le nœud présent dans son estomac pris de l'ampleur, ce qu'il ignora immédiatement.
— Tu ne me remercies pas ? questionna innocemment le tueur avec un plaisir sadique devant le regard emplit de désespoir de sa belle captive.
Cette dernière leva des yeux brillants de larmes qui ne sortirent pas à son plus grand regret comme pour son plus grand bonheur. Une totale contradiction habitait son esprit depuis un certain temps, le frustrant plus que nécessaire. Luttant contre ses pulsions qu'il ne savait plus si elles étaient meurtrières ou non, Chad s'assît aux côtés de Ludmila dont le souffle haché montrait ses tourments.
— Voyons, la gronda-t-il en l'embrassant d'un regard fermé mais enflammé. Ne sois pas si abattue, vois le bon côté des choses, cette fuite orchestrée par mes soins nous a permis de nous retrouver sept ans plus tard !
Ces quelques mots attirèrent l'attention de la femme qui le regardait maintenant avec des yeux dénué d'expression. Chad avait remarqué que les réactions de Ludmila pouvaient passer du chaud au froid sans aucune transition. C'est pour cela qu'il l'avait attachée ainsi, de peur qu'elle ne fasse quelque chose qui pourrait le conduire à des réactions violentes. Parce qu'il ne pouvait en finir tout de suite.
Perdu dans ce qu'il ressentait, Chad ne s'était pas aperçu du changement brutal d'attitude de la jeune femme qui le regardait comme si sa seule envie était de s'en prendre à lui. Le tueur effectua un court geste circulaire de sa main avant que Ludmila ne se mette à gesticuler avec violence. Le lit grinçait alors qu'elle tirait sur ses liens de métal proférant diverses insultes et noms d'oiseaux. Malgré lui, Chad sentit les commissures de ses lèvres se relever de quelques centimètres.Une vrai petite tigresse cette jeune femme ! songea-t-il en l'observant se débattre, ses cheveux bruns formants un îlot autour de sa tête.
Ses yeux verts ressortaient parfaitement le faisant frissonner.
Ne pouvant plus lutter, il approcha une main gantée de ce visage délicat qu'il dépassa sans s'arrêter pour s'attarder sur ses mèches brunes et soyeuses. Subjugué, l'homme enroula, sans tirer, une partie des cheveux de la jeune femme qui murmura dans sa barbe.
Ce seul mot jeta un froid immédiat dans la pièce. Chad s'empressât de retrouver sa position initiale, les mâchoires serrées tentant d'endiguer le désir qui s'emparait peu à peu de son corps. Serrant les poings, il chuchota :
— Que viens-tu de dire ?
Son ton qu'il savait dangereusement calme prit possession de l'atmosphère glaciale. Les narines frémissantes, l'homme d'affaires ne put quitter du regard cette flamme qui brûlait dans les yeux de sa douce captive au visage aussi pâle que terriblement séduisant.
— Que. Viens. Tu. De. Dire ? répéta-t-il sans décoller les dents.
Son attitude n'était que comédie, en réalité, il camouflait son souhait de s'emparer de ses lèvres pulpeuses qu'il devinait goûteuses. Des envies, des envies et encore des envies. Sa vie ne s'était résumée qu'à cela. Mais rien ne concernait auparavant une femme. Une créature que le tueur qu'il était ne s'était contenté que d'arracher le cœur. Aujourd'hui, il se trouvait dans l'incapacité de la toucher sans ressentir le besoin insatiable de toucher la moindre parcelle de son corps tremblant.
— Psychopathe, cracha-t-elle, le faisant revenir sur terre.
Une légère crispation prit possession de ses membres tandis qu'il arborait une mine ouverte à la discussion. Erreur si de l'extérieur on le trouvait défendu. Bien au contraire, la fureur s'accumulait petit à petit dans chaque recoin de ses nerfs déjà à fleur de peau. Un ricanement nerveux passa le barrage infranchissable de ses lèvres sans qu'il puisse y mettre fin.
— Psychopathe, ria-t-il sans pouvoir s'arrêter, la poitrine se soulevant trop rapidement pour que cela soit sincère.
Son rire était mécanique, aucun naturel n'en surgissait. Tout était calculé ou presque. Ses nerfs avaient lâché quelques minutes mais Chad reprit le contrôle de son esprit. Sa crise passée, il porta un regard nouveau sur Ludmila qui paraissait vouloir disparaître. Elle regrettait que la parole ait pris le pas sur ses pensées, remarqua l'homme d'affaires quand ses joues perdirent leur agréable teinte rosée.
— Psychopathe, as-tu dis ? C'est bien ce que j'ai entendu ? souffla-t-il en faisant craquer sa nuque.
Le teint de la jeune femme devint blanchâtre sous cette menace silencieuse qu'elle connaissait si bien. Sa fausse ignorance n'était qu'une façon de plus pour lui faire comprendre qu'elle venait de franchir une limite. Chad inclina la tête tel un aigle observant d'un œil gourmand sa future proie. Il la vit entrouvrir ses lèvres sèches avec une fascination non-déguisée.
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Le Chant du Cygne
RomanceUn tueur Une captive Une mort inévitable. *** Parmi les grands tueurs des siècles passés tels Jack l'Éventreur, Donald Harvey ou Edmund Kemper, certains y ont trouvé une source d'inspiration avec pour ambition d...