L'avenir dans les étoiles

COURSE POURSUITE (1)

- Harry... Où sommes-nous... ?

Le regard d'Hermione parcourait les alentours ; des arbres à perte de vue. Harry aidait Ron à se relever du transplanage qu'il venait de leur faire subir, scrutant lui aussi les ténèbres enveloppant la forêt.

- J'en sais rien, répondit-il, mais c'est bien ici.

Hermione opina alors brièvement en sa direction, Harry comprenait qu'elle lui faisait là signe qu'elle acceptait de le suivre sous cette seule assurance, l'assurance qu'il reconnaissait l'endroit sans le connaître en réalité. Ron afficha sa mine renfrognée mais il ne négocia pas. Il suivra lui aussi. Comme il l'eut toujours fait.
Le trio resta immobile, essayant de pénétrer l'immensité des environs sans parvenir à déchiffrer les raisons de leur présence ici. L'automne touchait à sa fin dans cette austérité glaciale, que seul le zéphir tranchant qui s'engouffrait dans les branches sèches des arbres perturbait. L'atmosphère était froide, humide et calme. Ron finit par rompre le silence qui s'installait en dépit du vent :

- Et maintenant ? On bouge vers où ? demanda-t-il le timbre faussement assuré

Harry ne le savait pas vraiment. Mais il le sentait. Il ne put pas leur expliquer, et il n'avait jamais eu à le faire, ils lui faisaient confiance, et ils faisaient confiance à cette espèce de sixième sens qui les guidait maintenant depuis quelques temps. Alors il n'expliquera rien. Il ferma les yeux et son corps se tourna sans qu'il ait l'impression d'avoir eu à lui en donner l'ordre. Il s'orienta vers le Nord, comme mu par une force supérieure.

- Par-là, souffla-t-il enfin en pointant droit devant lui

Il sentit Ron se tourner vers Hermione, il savait son ami peu convaincu par leur nouvelle façon de choisir leur prochaine destination. Mais Hermione, plus confiante, n'accorda pas un regard à Ron, et fut la première à engager le pas vers les tréfonds de cette forêt inconnue. Harry s'apprêtait à la suivre quand, soudain, il sentit la main de son meilleur ami se refermer autour de son bras.

- Harry, tu es sûr/

Mais Harry ne sut jamais de quoi il devait être sûr ; un cri déchira l'air et, à quelques mètres à peine, la silhouette d'Hermione s'effondra dans les feuilles mortes. Ron et lui se précipitèrent sans plus attendre sur leur amie. Les traits de son visage étaient déformés par la douleur et un souffle erratique s'échappait de ses dents qu'elle gardait serrées pour s'empêcher d'hurler à nouveau. Elle se tint la jambe gauche si fort que ses doigts devinrent blancs. Entre ses phalanges Harry aperçut son sang couler. Un râle guttural vrombit au fond de la bouche de la jeune sorcière alors qu'il essayait de lui relever la tête.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Hermione ?! s'inquiéta Harry
- Ma... Jambe... parvint-elle à articuler avec peine
- Harry... s'enquit Ron la voix mal assurée, Il y a quelque chose...
- Quoi ? s'affola-t-il en dirigeant son attention vers son meilleur ami
- Quelque chose... remue... dans sa jambe, bafouilla-t-il avec répulsion

Sous la peau, au niveau du mollet de leur amie, quelque chose d'anguiforme se tortillait fébrilement.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? exhorta Harry, en affichant le même air de dégoût que l'autre gryffondor

Un nouveau cri retentit. Mais point de douleur dans celui-ci, plutôt de l'empressement. Hermione ouvrit alors péniblement les yeux et murmura pour répondre à Harry :

- Piège... Cours.

Harry se releva alors pour regarder en direction des effusions de voix qui s'élevèrent à présent à travers les arbres, pendant que Ron s'activait à faire basculer Hermione sur son épaule. Surgirent au loin entre les troncs des silhouettes. Des rafleurs ? Ils se ruaient en direction du trio, et ils étaient bien plus nombreux qu'eux. Harry se retourna vers Ron, l'urgence dans le regard, il l'attrapa par le coude et entama leur course direction l'inconnu.
Dans la précipitation il brandit sa baguette magique, pendant que l'angoisse lui serrait les tripes. Venait-il juste de précipiter ses amis dans la plus périlleuse des situations ? Sans plus d'assurance de progression que des visions troubles ? Jamais il n'avait serré sa baguette aussi fort, priant pour avoir vu juste.