CERTAINEMENT DEUX DE TROP (54)

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- Harry ! Quel plaisir de te voir !

Cayley l'accueillait à bras ouverts, comme à son habitude, l'infirmerie n'était pas très pleine ce soir-là. Harry répondit à son accolade aussi chaleureusement qu'il le pouvait, avant qu'elle ne sautât à nouveau sur ses petits pieds :

- Tu tombes bien ! Je voulais te donner quelque chose !

Il n'avait même pas eu le temps de lui exposer les raisons de sa venue qu'elle le tirait déjà dans son petit bureau. Harry n'y avait encore jamais été, et se le figurait comme le peu qu'il connaissait du monde médical, c'est-à-dire vraiment pas grand-chose : le bureau de madame Pomfresh*.
Évidemment il n'en était rien, l'elfe n'ayant aucun point commun avec l'infirmière du collège hormis l'étiquette. Petite pièce boisée, baignée de la lumière vespérale grâce à une fenêtre immense qui occupait tout un pan de mur, éclairant la zone de travail de l'elfe : pour elle, point de siège, point de bureau ou ne serait-ce qu'une table, seulement un amoncellement de coussins dodus et dépareillés posés çà et là à même le sol. Sous la fenêtre une banquette couverte d'une jolie couverture verte brodée de petits animaux forestiers charmants, et pendaient du plafond, pour les heures plus sombres, plein de petits bocaux de verre désassortis et certainement décorés par une multitude de personnes différentes, dans lesquels flottaient de jolies bougies colorées. Les seuls meubles de l'espace s'avérèrent être d'étranges étagères biscornues dans lesquelles s'empilaient un bric-à-brac bordélique de plantes, de carnets gribouillés, de livres marqués par le temps, et d'outils divers et variés. Sur le sol, entre les coussins, des feuilles libres semblaient constituer l'occupation actuelle de la propriétaire de cette pièce singulière : des pinceaux encore mouillés traînaient autour, des petits récipients de peinture étaient disséminés tout autour, et une lampe à huile éteinte coulait à moitié sur le tabouret où elle avait été installée pour promulguer sa lumière dans un périmètre plus large que si elle s'était trouvée au sol.
Harry les zyeuta rapidement, et y vit les dessins légendés de l'ombreve et surtout de la veilum, ainsi que tout un tas d'annotation diverses sur les propriétés de ces deux plantes jumelles. Certaines feuilles jaunies qui jonchaient le sol recélait une écriture symbolique qu'Harry ne connaissait pas, et elles semblaient plus anciennes que les autres. De l'ancien elfique, sans doute.

N'importe qui recevant quelqu'un dans un bordel si notable aurait sans doute balayé d'un revers de main les encombrants à sa portée, en s'excusant de leur présence, pour inciter l'invité à s'asseoir dans des conditions plus respectables, mais ce n'était pas le genre de Cayley. Elle ferma la porte et sautilla pour s'installer en tailleur sur un gros coussin d'un bleu électrique, dans le fond, et fit un signe de main à Harry pour que celui-ci l'imitât. Il choisit alors le coussin rouge et rembourré, dont les pompons or des quatre coins lui rappelaient sa maison et leur salle commune*, et, quand ses cuisses en touchèrent le velours et que celui-là s'affaissa sous son poids dans une mollesse presque sucré, il remercia silencieusement le ciel que Cayley fût si atypique et tendre ; une chaise dure dans un bureau classique aurait certainement réveillé en lui quelques tiraillements dus à ses récentes activités, et il aurait passé un moment fort désagréable, alors que, sur cette réplique parfaite de ce qu'on peut se figurer d'un nuage, toutes ses douleurs semblaient s'évaporer.

- Veux-tu un beebliss ? lui proposa-t-elle alors en attrapant derrière elle un bocal rempli de grosses bulles d'un jaune ambré

Même s'il n'avait pas grande idée de ce que c'était, Harry se vit mal en refuser et en mit un dans sa bouche. La bille fondit immédiatement en déversant son miel aux embruns fleuris délicieux et réconfortants, il ne put retenir un « Mmmh ! » surpris. Cayley lui sourit, comme toujours, avant d'en prendre un à son tour.

- Alors, comment ça va ? lui demanda-t-elle en papillonnant des cils, Avec Drago ?

- J'en sais rien, ça va, répondit le sorcier en haussant les épaules un peu surpris, Il t'a dit quelque chose ?

L'avenir dans les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant