L'avenir dans les étoiles

PREMIER CONSEIL (3)

Ils venaient de passer le Césaire par un petit pont de bois quand Cayley les avait arrêtés :

- Nous serons bientôt à la place centrale, mais je dois faire un petit détour, attendez-moi je reviens vite, avait-elle déclaré avant de les quitter au milieu du sentier

Lorsqu'elle revint elle n'était plus seule, à son bras se tenait une vieille dame. Cayley l'aidait à marcher d'un côté, un grand bâton torsadé de l'autre. L'elfe âgée avait de longues tresses, blanches comme les premières neiges, qui lui tombaient jusqu'aux hanches, ses grands yeux étaient tout aussi blancs, et de fines rides striaient sa peau. Lorsqu'elle les aperçut, elle tendit une main tremblotante vers le visage d'Harry et d'un geste délicat elle appliqua sa paume sur son front :

- Il est là, prononça-t-elle de sa vieille voix chevrotante

A sa façon de s'exprimer et de se mouvoir Harry se fit la réflexion qu'elle devait être bien plus âgée qu'elle n'en avait physiquement l'air. Dans une affectueuse volonté il se saisit de la main sur posée sur sa tête et la serra entre les siennes, comme pour la rassurer, bien qu'il n'eût lui-même pas grande idée de la raison pour laquelle sa présence était tant attendue par tout ce petit monde. La vieille elfe lui sourit alors et Cayley reprit la parole :

- Je vous présente ma grand-mère : Naylea, reine des elfes et gardienne du royaume ancien. Elle est représentante au conseil, expliqua-t-elle
- Vraiment honorée, embraya Hermione avec déférence
- Alors ils sont tous ici, Harry Potter et les amis chers à son cœur, déclara Naylea, quel travail remarquable ma chérie, vous avez accompli ce qui devait être fait.
- Et qu'est-ce qui doit être fait au juste ? osa demander Harry alors que Ron saluait à son tour la doyenne
- Vous amener sains et saufs au sanctuaire. Venez, nous ne devons pas laisser le conseil dans l'attente.

Cayley sourit de nouveau et elle aida son aïeule à ouvrir la marche. Harry commençait à désespérer des elfes et de leurs manières mystérieuses, et Hermione semblait lire dans ses pensées :

- Je suis sûre qu'on aura bientôt des réponses Harry, sois patient ! Jamais en trois ans nous n'avons autant progressé en si peu de temps !
- Je sais tout ça, répondit Harry, et je vois bien à quel point cette situation est excitante de ton point de vue mais...

Il n'arrivait pas à finir sa phrase, ses mots se cherchaient entre l'impatience et l'appréhension. Hermione le saisit par le bras, et apposa sa tête sur son épaule :

- Mais tu te demandes ce qu'on attend encore de toi, finit-elle pour lui avec compassion
- Par Merlin j'aimerais savoir s'il y a quelque part un lieu où tu n'es pas attendu comme l'Elu... enchaîna Ron en s'invitant dans leur dialogue

Harry haussa les épaules. A l'heure actuelle un lieu pareil n'existait probablement pas. Soucieux de ne pas le mettre mal à l'aise, Ron renchérit sur sa dernière phrase :

- Après, un peu d'action ça nous ferait pas de mal... Le dernier Horcrux c'était il y a une éternité !
- Ron ! Tu ne peux pas résumer notre nouvelle position à ça ! s'indigna Hermione, Il ne s'agit pas que d'action ! Tu te rends compte de ce qui nous arrive ? On a atterri au milieu d'une forêt secrète et magique où vivent des êtres dont la plupart des sorciers pense l'existence fictive ou éteinte, c'est plus que de l'action ! Bien plus !
- Vu comme ça... concéda Ron un peu bougon
- J'ai hâte de rencontrer celui qu'ils appellent « cheann », la personne qui a réussi à unir autant de peuples pour les protéger et en faire des alliés dans la guerre actuelle doit être passionnante... remarqua Hermione
- Tu penses qu'il y a vraiment autant de lycans ? demanda Ron soudain contrit
- Oui je pense, affirma Hermione plus enthousiaste qu'effrayée
- .. Et des harpies ?
- Et des harpies, continua-t-elle sur le même ton
- Je ne sais pas si on fait bien d'y aller, murmura alors son ami
- Ron enfin ! soupira Hermione, s'ils avaient voulu te mettre en pièce ils n'auraient pas attendu que tu sois reposé et nourri !
- Je ne suis pas nourri, rappela Ron avec aigreur
- Ron, reprit Harry, je suis sûr que nous sommes là pour une bonne raison, je veux comprendre, je veux qu'on avance, et je veux que cette guerre prenne fin. Et si pour cela je devais fraterniser avec toutes les créatures de la forêt interdite, araignées comprises, ajouta-t-il spécialement à l'intention de son meilleur ami, je l'aurais fait. Alors crois moi c'est pas deux oiseaux et trois loups qui vont nous arrêter. Pas maintenant. Pas après tout ce que nous savons, tout ce que nous avons vécu jusqu'à aujourd'hui. On avance enfin, après des mois d'inertie ! Voyons au moins ce qu'ils ont à nous dire.
- Je suis on ne peut plus d'accord Harry, l'interpella Hermione, mais par contre je pense que tu ne devrais pas appeler les harpies des « oiseaux », je ne pense pas que ce soit bien reçu...