𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖉𝖎𝖝-𝖓𝖊𝖚𝖋

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Elle disparaît lorsque les rideaux s'ouvrent dans une lenteur effroyable, et dès lors, la musique s'enclenche. Elle est profonde, suave, et surtout sensuelle. J'ai l'impression de me retrouver quelques années plus tôt, avant mon spectacle de danse de fin d'année. Et étrangement, mon corps se détend. J'avance avec lenteur sur la scène, faisant rouler mes hanches en rythme avec la musique, et appréciant les hoquets de stupeur des fêtards en voyant que je suis un garçon. Quelques personnes détournent le regard, dégoûtées, avant de quitter la salle, mais ils ne sont pas beaucoup. Les autres semblent hypnotisés par mon entrée et par ma peau découverte, et même si cela me gêne un peu au début, je me déride rapidement.

Mes doigts s'enroulent autour de la barre en fer, et je tourne plusieurs fois autour d'elle, m'assurant de croiser un maximum de regards. Le dernier que je croise est celui de V, dont j'ignore l'expression faciale à cause de mon masque, avant que je ne ferme totalement les yeux. Mon corps se met à bouger avec aisance, connaissant par cœur la chorégraphie, comme l'avait prédit Jenny. Décrire la sensation qui me prend les tripes actuellement est impossible. Cette chaleur aux creux de mes reins, cette satisfaction d'avoir réussi à captiver l'assemblée, et encore plus celle de V... Mon dos se cambre à l'extrême contre la barre, et je renverse ma tête en arrière. Mes côtes ressortent, alors que mes tétons s'échappent de mon haut par le bas. Mon short remonte aussi, dévoilant le haut de mes cuisses laiteuses, et j'entends de nombreux sifflements appréciateurs.

Je me sens tellement bien.

Les yeux entrouverts, je capte de nouveau le masque de V, qui semble hypnotisé par mon show, comme tous les autres. Il ne bouge pas d'un centimètre, et attire les regards interrogateurs et moqueurs de ses acolytes. Un sourire narquois étire mes lèvres couvertes de gloss, et mes paupières se referment.

Le show dure une heure et demi, où je ne fais que danser, passant d'une chanson à une autre sans même que les fêtards ne s'en aperçoivent. Finalement, lorsque la dernière chanson se termine, je me détache de la barre, avant de m'incliner, le corps luisant de sueur. Mais sous les projecteurs, cette sueur ne fait que me rendre plus sexy encore. Je suis applaudis, et je ne peux m'empêcher de rougir légèrement, avant de quitter la scène, disparaissant entre les rideaux. Un regard en arrière m'apprend que V n'est plus dans la foule. Un peu déçu, je trouve Jenny dans les coulisses, qui me prend immédiatement dans ses bras, un grand sourire fendant son visage.

« Tu as été fantastique ! » s'écrie-t-elle et, avec l'émotion, son accent anglais se fait plus prononcé. « Si j'étais pas lesbienne, j'aurais adoré profiter de tes coups de reins, mon beau. »

Je m'étouffe devant ses paroles crues, mais je finis par ricaner en voyant son air moqueur. Nous sommes bientôt rejoints par mes trois collègues, qui m'offrent également une étreinte chaleureuse.

« C'était incroyable, tu as un don pour la danse ! » commente Chaerin en sautillant sur place. « J'ai été scotchée du début à la fin ! »

« Ça te dit un plan à trois avec Baekhyun ? » plaisante Chanyeol, et je frappe légèrement son bras.

« Et dire que tu vas danser comme ça tous les soirs... » souffle Mara, un air béa sur le visage. « Yoongi va être jaloux, le pauvre. »

Je rigole. Nous rejoignons les vestiaires, et ils me laissent tous les quatre seuls pour que je puisse prendre une douche. Les deux autres danseuses engagées me félicitent à leur tour, avant de s'échapper dans le couloir. Encore un avantage d'être le protégé de V : je dispose de tout le temps que je veux pour me rafraîchir et me changer.

Je file donc sous la douche, posant mes vêtements sur le côté, et profite longuement de l'eau froide. Je finis par en sortir, ayant un peu froid, et enroule une serviette autour de mes hanches. Néanmoins, je ne m'attends absolument pas à ce qu'une personne m'attende dans les vestiaires, et je sursaute plutôt violemment ; un cri absolument pas viril sort de ma gorge, et je rougis de honte.

V se tourne vers moi, et malgré la distance qui nous sépare, je peux voir ses yeux suivre la goutte d'eau qui glisse le long de mon torse.

« Tu as été merveilleux, Jungkook. » dit-il de sa voix de velours. « Est-ce que j'aurais le droit à un show privé, un jour ? »

Je pique un far, et mes jambes accusent le coup en se mettant à trembler. Je balbutie quelque chose d'incompréhensible, et V ricane. Il se rapproche de moi, et je remarque à quel point ses vêtements le moulent bien, encore une fois. Sa démarche féline m'électrise, et encore plus lorsqu'il pose doucement ses mains sur mes hanches. Il semble hésitant, mais est rassuré en voyant que je n'ai aucun mouvement de recul.

« Peut-être un jour. » réponds-je en m'armant de tout mon courage.

« Si tu savais tout ce que j'ai envie de te faire... » gémit V à mon oreille.

Ses doigts s'enfoncent un peu plus dans ma peau, et je couine. Je ne ressens plus du tout les effets de la douche gelée que je viens de prendre : j'ai l'impression que de la lave coule dans mes veines, et je n'ai qu'une envie, qu'il accentue encore et encore ce contact.

« Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas ? » soufflé-je à son oreille, le cœur battant à tout rompre.

Je ne me reconnais pas. Mais cette tension entre nous va me tuer. À ce moment, je me fiche éperdument qu'il soit un tueur, et qu'il ait fait des choses horribles. Je ne vois plus V, mais l'homme qui se cache derrière cette fausse identité.

Le mafieux lâche un ricanement, et vient susurrer à mon oreille, me provoquant ainsi de nombreux frissons :

« Où est donc passé le Jungkook timide ? »

Il se rapproche encore plus de moi, et cette fois-ci, j'arrête complètement de respirer.

« Oh, chaton, tu n'es pas prêt pour tout ce que j'ai envie de te faire subir. » articule-t-il d'une voix diablement rauque.

Ma peau semble s'embraser alors que ses doigts remontent le long de mon dos, puis viennent descendre le long de mon torse. L'un de ses pouces s'arrête sur mon téton droit, et je couine une nouvelle fois. Je ne suis plus qu'une poupée entre ses mains.

« Bientôt, promis. » finit-il.

Son pouce frotte de plus belle contre mon téton, et je sens mon membre gonfler sous ma serviette. Mes lèvres s'entrouvrent, et les yeux embués, je le regarde ôter le bas de son masque, dévoilant ses lèvres roses. Puis, avec lenteur, il effleure les miennes, dans un contact beaucoup trop bref à mon goût.

Puis, la seconde d'après, V a remis son masque et s'est enfui de la pièce, me laissant au centre de la salle, dans tous mes états.

le masque du tigre | vkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant