𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖈𝖎𝖓𝖖𝖚𝖆𝖓𝖙𝖊-𝖉𝖊𝖚𝖝

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Le silence est pesant. Nous sommes installés autour d'une table, dans une salle privatisée, sans aucune caméra. Taehyung n'a pas eu besoin d'enfiler son masque pour obtenir cette faveur ; il se trouve que le restaurant lui appartient.

Encore une chose que je ne savais pas sur lui.

Aux yeux du monde, Kim Taehyung possède un restaurant traditionnel, dont la nourriture est délicieuse. La devanture ne paye pas de mine, pourtant les tables sont toutes prises. La nourriture y est bonne, le service est chaleureux, et l'endroit n'est pas prisé par les touristes.

"Quels actes as-tu commis, Taehyung ?" demandé-je en un souffle.

"J'ai tué des gens." avoue-t-il sans qu'aucune émotion particulière n'apparaisse sur son visage.

"Pourquoi ?"

J'aurais dû être étonné par ses aveux. J'aurais dû être choqué, prendre la fuite et vouloir m'enfuir dans un autre pays pour ne jamais le revoir.

Mais je sais que cela ne sert à rien. Où que j'aille, Taehyung me retrouvera.

Et puis, je savais déjà que V n'était pas un enfant de cœur. Il possède plusieurs réseaux de trafic, et a de nombreux contacts avec des mafias d'autres pays. 

"Pour protéger ce que j'ai bâti. Pour me protéger moi, les As, Jimin, toi."

"Taehyung, dis-moi ce qui s'est passé." le supplié-je, le cœur au bord des lèvres.

Il passe une main dans ses cheveux écarlates, les yeux fuyants. Je ne l'ai jamais vu aussi mal à l'aise. D'habitude, il a toujours le contrôle de la situation. 

Je ne peux m'empêcher de prendre sa main libre dans les miennes. Le toucher m'avait manqué. Tout comme lui parler, le voir. Qu'il soit présent à mes côtés.

"Il y avait un espion dans nos rangs."


Taehyung - une semaine plus tôt

Jungkook et Jimin viennent de partir. Je sais qu'ils m'en veulent, et je les comprends, mais je ne peux pas leur expliquer ; pas maintenant. Ici, ils sont en danger.

Tout ça n'est qu'une histoire de temps. L'affaire sera réglée dans une semaine, tout au plus, toutefois je sais que Jungkook m'en tiendra rigueur.

"J'ai appelé Seokjin." me confie Namjoon, passant la main dans ses cheveux; l'air embêté.

"Tu as bien fait. On aura besoin de lui." réponds-je. "Jiyong, apporte-moi  les vidéosurveillances. J'ai besoin de voir ça de mes propres yeux avant de me venger."

Il hoche la tête, m'apporte l'ordinateur, où est branché un disque dur. Il ne perd pas une seule seconde avant de lancer la vidéo.

Elle montre un de mes entrepôts. C'est notamment ici qu'est stockée la drogue que je revends avant d'être redistribuée. Pour la surveiller, je n'ai mis que des hommes en qui j'ai confiance. Ou en qui j'étais censé avoir confiance.

Il faut vraiment être stupide pour oser penser que je laisserais sans surveillance ma marchandise. Ou que cet imbécile puisse être assez intelligent pour avoir l'audace de me trahir.

Une silhouette se glisse dans l'obscurité. La capuche de son sweat est rabattue sur sa tête, elle semble parfaitement connaître les lieux. Je lance un regard interrogateur à Jiyong, qui me fait signe de continuer à regarder. Quelques instants plus tard, d'autres personnes rejoignent la première.

Alors comme ça, ils sont plusieurs... c'est intéressant.

Un rictus fleurit sur mes lèvres lorsqu'ils ôtent leur capuche pour discuter. Je les vois regarder le haut des bâtiments, à la recherche des potentielles caméras, au cas où. Toutefois, il est impossible qu'ils les trouvent ; lorsque je les ai placés sur le site, je leur ai fourni un plan des lieux, si jamais ils devaient fuir une quelconque menace. Je leur ai spécifiquement précisé qu'il n'y avait pas de caméras. Et visiblement, ils m'ont cru, ces imbéciles.

"Jiho, retrouve leur trace. Je veux tout savoir sur eux : nom, adresse, famille proche, dernières conversations téléphoniques." ordonné-je.

Jiho hoche la tête avant de disparaître dans l'une des pièces de ma maison. 

Plus tard, dans la vidéo, je les regarde cambrioler mon entrepôt et charger ma marchandise dans une voiture volée.

Je passe la main sur ma nuque, furieux. Ils savent parfaitement ce qu'ils font. Si mes autres membres apprennent qu'ils m'ont volé la drogue sous mon nez, je risque de ne plus être pris au sérieux, et que d'autres accidents comme celui-ci se reproduisent.

Je n'aime pas faire ça, mais je dois faire de leur cas un exemple. Personne ne s'amuse de V.

Une heure plus tard, Jiho m'apporte tout ce dont j'ai besoin de savoir sur les six traîtres. De son côté, Namjoon s'assure que personne d'autre n'est impliqué, et Jiyong est chargé de surveiller Jungkook et Jimin. Il est hors de question de les laisser sans surveillance. Même s'il ne s'agit que d'un cambriolage, qui sait ce qu'ils savent sur moi ? Sur mes fréquentations ?

Je ne peux prendre aucun risque. 

Je vais devoir passer la semaine à faire le ménage dans mes rangs. Comme si j'avais que ça à faire, merde ! Quelle bande de cons. Par leur faute, je dois annuler les rendez-vous que j'avais au Sangeo, et qui auraient pu m'apporter de nouvelles alliances.

"On m'a appelé ?" dit soudainement une voix mielleuse, derrière-moi.

Un rire m'échappe, et je tourne la tête vers le nouveau venu. Appuyé contre l'encadrement de la porte, les poings enfoncés dans les poches de son pantalon de costume, Seokjin me regarde droit dans les yeux. Un sourire taquin étire ses lèvres pulpeuses et une lueur amusé illumine ses yeux.

Je me lève sans attendre une minute de plus et le serre puissamment contre moi.

"Content de te revoir, petit-frère."  reprend-il, embrassant ma tempe. "Même si c'est dans de tristes circonstances. Dis-moi comment je peux t'aider."

J'ai rencontré Seokjin à l'orphelinat. Il n'est pas mon frère de sang, mais quelque chose nous unit, lui et moi. Même s'il ne m'a pas aidé dans mon ascension, il m'a soutenu et a toujours été là pour moi lorsque j'avais des doutes.

Il a monté sa propre entreprise, en partant de rien ; désormais, il tient une entreprise de pompes funèbres, ce qui est très utile lorsque je dois faire disparaître des corps.

"Question stupide, désolé." plaisante-t-il. "Combien ?"

"Six."

"Avec ou sans la famille proche ?"

"Sans. Pour l'instant."

Seokjin lisse son costume hors de prix avant de s'asseoir dans l'un des canapés. L'air pensif, il tripote sa montre de luxe. Je m'installe en face de moi. D'ici, je peux voir les rouages de ses méninges tourner à une vitesse folle.

"S'il n'est pas nécessaire de leur donner une mort officielle cohérente, je peux simplement les brûler." dit-il finalement, tapotant son menton. "Qu'est-ce que tu as prévu ?"

Un sourire sadique étire mes joues.

"Les faire souffrir."

le masque du tigre | vkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant