le masque du tigre | vkook

𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖗𝖆𝖓𝖙𝖊-𝖘𝖎𝖝

Jimin

Grognant contre la lumière transperçant les rideaux de ma chambre, je m'enfonce dans mes couvertures, désirant prolonger ma nuit. La veille, mon entraîneur s'est montré particulièrement exigeant, ce qui fait que ma peau est couverte d'hématomes. En plus, on est le week-end, j'ai le droit de me reposer. La semaine, j'enchaîne le lycée puis les cours de défense. Je suis épuisé.

On frappe à ma porte, et je grogne une seconde fois. Qu'on me laisse tranquille, merde.

« Jimin, lève-toi. » m'ordonne une voix grave.

Je sors mon bras, et fais un doigt d'honneur à la personne qui vient d'entrer. J'ai parfaitement reconnu cette voix, et je mets un point d'honneur à le fuir depuis quelques jours. La raison est très simple : il s'avère que cet abrutit me fait du rentre dedans depuis que nous avons couché ensemble. Et j'ai sacrément peur de craquer devant ses avances.

« C'est important. » continue-t-il. « Ça concerne Jungkook. »

Son nom m'électrise soudainement. Jungkook ? Pourquoi parle-t-il de Jungkook ? A-t-il eu des problèmes la veille, au Sangeo ?

Je sors rapidement la tête d'en-dessous la couette, les yeux grands ouverts.

« Explique. » fais-je en me levant, paniqué.

« Tout va bien, je te rassure. Il ne s'est pas pris une balle, ni rien. »

Toutefois, ses yeux me disent le contraire : Namjoon ne me dit pas tout. En le voyant me reluquer, je vais pour lui frapper le torse, les sourcils froncés ; il attrape mon bras au vol, et enroule ses doigts autour de mon poignet fin. Notre proximité me fait piquer un far, et je détourne les yeux, incapable de soutenir son regard brûlant.

« C'est pas le moment ! Où est mon frère ? »

« Avec Taehyung. Va te laver, et rejoins-nous dans le salon. Ton frère a quelques... révélations à te faire. »

Avec un soupir d'agacement, je tourne les talons et m'enferme dans la salle de bain, claquant violemment la porte derrière-moi. Quel con. De quel droit me donne-t-il des ordres ?

Pourtant, son ton autoritaire a... déclenché quelque chose, en moi. Une bonne douche froide s'impose pour oublier ma vision de nous en pleins ébats.

Je prends une douche rapide, râlant après Namjoon. Au moins, je sais que ce n'est pas grave. Sinon, je n'aurais pas eu le temps de faire un passage dans la salle de bain. Que Jungkook peut-il avoir à me révéler ? Peut-être... qu'il dispose de nouvelles informations sur nos parents, grâce à Taehyung ? Mieux encore, peut-être qu'ils sont enfin revenus ? Peut-être qu'ils regrettent de nous avoir abandonnés, il y a des années en arrière ?

Posté devant le miroir, j'efface mon sourire. Dans tous les cas, même s'ils revenaient, je ne les accepterais pas dans ma vie. Et Jungkook non plus. Leur départ nous a causé beaucoup trop de souffrances pour qu'ils puissent revenir comme si de rien n'était. Mon frère a sacrifié ses rêves pour moi, à cause d'eux. Qu'ils aillent se faire foutre.

J'enroule une serviette autour de ma taille, jetant mon pyjama dans le bac à linge sale, et sors de la salle de bain. Je reste figé en voyant Namjoon, assis sur le bord de mon lit, les coudes posés sur ses genoux.

« N-Namjoon ? Qu'est-ce que tu fais encore là ? »

« Je t'attendais. » déclare-t-il. « Pourquoi tu n'es pas habillé ? »

« J'ai oublié mes vêtements. Réfléchis. »

Il hausse un sourcil, détaillant mes jambes fines ainsi que les bleus qui couvrent mon torse. 

« Approche. » ordonne-t-il.

Je déglutis en voyant son visage aussi sérieux. Je secoue silencieusement la tête, mais il se répète une nouvelle fois. Il tend la main dans ma direction, et je lui obéis inconsciemment, me retrouvant entre ses jambes ouvertes. Namjoon pose sa main sur l'arrière de ma cuisse, la tête relevée vers moi.

« Pourquoi tu m'évites ? » souffle-t-il.

« Je ne t'évite pas. » nié-je en secouant la tête.

« Jimin. »

Son ton froid me fait frissonner. Mon dieu, je suis foutu.

« Ça te gêne ? » essaie-t-il, d'une voix plus douce. « Mes avances, je veux dire. Si tu veux, je peux arrêter, il n'y a pas de problèmes. »

« Non, ça ne me dérange pas. » grogné-je. « C'est juste que... »

« Juste que quoi, Jimin ? »

« Tu me plais et je sais pas comment réagir. » lancé-je sans réfléchir.

Ma mâchoire se décroche sous ma connerie, et je couvre ma bouche avec mes mains, comme si ça pouvait m'empêcher d'en dire une autre. Peine perdue, étant donné que je viens de faire une énorme boulette, et que rien ne peut être pire.

Namjoon hausse les sourcils. Son pouce caresse lentement ma peau, me provoquant de nombreux frissons.

« Toi aussi tu me plais. » murmure-t-il, les lèvres entrouvertes.

Pris de panique, je fais la seule chose logique qui me traverse l'esprit à cet instant précis : je fonds sur sa bouche. Ses mains agrippent puissamment mes hanches, et s'il n'y avait pas la serviette, je suis certain que ses doigts auraient laissé des traces sur ma peau.

Mes doigts glissent dans ses cheveux châtains, l'attirant contre moi. Même s'il est assis et moi debout, je ne suis pas beaucoup plus grand que lui. 

RM me fait basculer sur le lit, me coinçant sous sa carrure imposante.

« Je pensais que c'était important ? » soufflé-je contre ses lèvres gonflées.

« Ils peuvent attendre cinq minutes. » répond-il avec un sourire taquin. 

« Cinq minutes ? Je crois que tu te surestimes. » 

« Tu vas voir, sale gosse. »

Il plaque ses lèvres contre les miennes, ôtant ma serviette pour la jeter au sol. Son visage glisse dans mon cou, y laissant de légères traces, avant de descendre sur mon torse. Je m'accroche à ses épaules, le sentant sucer mon téton.

« Putain, Namjoon... » sifflé-je. « On n'a pas le temps. »

Namjoon relève la tête, guère convaincu.

« On continuera ça plus tard, d'accord ? Il faut que j'aille voir Jungkook. »

Le châtain roule sur le côté avec un soupir, libérant mon corps de son emprise. Amusé, j'enfile rapidement des vêtements confortables. La tête posée sur son poing, il me regarde sans se cacher, l'air appréciateur.

« Tu aimes ce que tu vois ? » lancé-je.

« Carrément. »

Je rougis sous le compliment. Namjoon se lève et enroule son bras autour de ma taille. Après avoir posé un énième baiser sur mes lèvres, nous sortons de ma chambre.