Les médecins m'ont mis des compresses grasses et les ont entourées de bandage pour qu'elles restent en place. Ce n'est rien, je n'ai plus mal, c'est seulement pour ne pas avoir de cicatrice ou de cloque. Heureusement que Pierre a été réactif sinon je serai restée planté là devant Russell. Quelle cruche j'ai taché son pull...
Il faut faire les interviews avant les qualifications. J'en profiterai pour lui présenter mes excuses. Je ne vais pas avoir l'air maline avec mes bandages aux mains faces aux journalistes.Je marche avec les représentants d'Alpine et Pierre vers la salle de presse pendant que Ramin me rappelait de faire attention et me met en garde face aux questions qui me seront posées.
- Et ne t'énerve pas. S'ils t'envoient un pique, fais comme tu as toujours fait, les renvoyer malicieusement et avec classe. Refuse de répondre aux questions qui te mettent mal à l'aise. Et pour tes mains, dis seulement que c'est en préventif.
Nous rentrons dans la salle. Les flashs des photographes m'éblouissent.
- Okay okay. Je souffle toute l'aire de mes poumons pour retirer l'angoisse qui est stocker en moi.
- Et grade le sourire. Il me remet bien ma casquette. Et amuse-toi. Si jamais tu as un problème regarde Pierre il t'aidera.
- Merci Ramin...
- Merci à toi. Va, Pierre t'attend.
Je m'installe auprès de Pierre. Il y a tous les autres coureurs avec nous. Les journalistes commencent à poser des questions aux pilotes. Il y a des gens de différentes origines réunis dans cette pièce. C'est ça qui est incroyable dans ce sport, il réunit tout le monde. D'ailleurs je remarque qu'il n'y a quasiment pas de femmes. Ça ne me rassure pas. A vrai dire ça me met même mal à l'aise. De plus, ça fait déjà quelques minutes que les interviews ont commencé et on ne m'a toujours pas posé de questions.
- C'est normal qu'ils posent des questions à tout le monde sauf moi ? Chuchotai-je à Pierre.
- Ça va venir ne t'inquiète pas, ils privilégient les gros noms, c'est normal.
Pierre se retourne vers Lando qui était à sa droite quant à moi, je sens mon corps glisser sur la chaise. J'ai laissé mes mains sous la table, je n'ai vraiment pas envie qu'ils remarquent mes bandages. Il fait tellement chaud dans cette pièce. Ramin parle avec des journalistes dans le côté de la salle. C'est vraiment bizarre comme sensation, je me sens vraiment seule.
Les minutes passent et je n'ai toujours pas reçu de question. Je souris quand la rangé rigole pour ne pas me mettre trop à l'écart. Mon anglais n'est toujours pas parfait alors parfois, avec les accents, je ne comprends pas les dialogues qui sont échangés.
Est-ce que j'ai bien fait de venir ici. Si j'y suis arrivée c'est que ma place est ici sans doute.Une sorte de destiné.
- Harmelle quels sont vos pronostiques pour les qualifications de cet après-midi ?
D'un coup je me raidis sur ma chaise. Mon cerveau switch aussi vite qu'il peut en anglais.
- Je le sens bien. J'ai une très bonne voiture. Mes capacités sont au rendez-vous. Un P8 serait envisageable.
Silence dans la salle. Qu'est-ce que j'ai dit ? Je me suis surévaluée ? Je me mets à regarder Pierre qui lui avait les yeux perdus dans la foule de journalistes. Je passe de Pierre à Ramin qui a un air désolé.
Quoi, c'est quoi le problème ?- Pensez-vous être à la hauteur en tant que femme face aux pilotes ?
Je reste bouche-bée. C'est quoi cette question ? Il est en train de sous-entendre que je ne suis pas une pilot-
- Harmelle est une pilote comme nous tous ici. Son pronostic est la P8. Ses attentes sont à la hauteur de ce qu'elle a dans le ventre. Merci d'éviter à l'avenir de poser des questions aussi stupides.
Ma tête tourne immédiatement vers la personne qui vient de parler. J'hallucine Hamilton a pris ma défense. Je n'arrive pas à en croire mes oreilles.
Je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qui vient de se passer qu'une autre question m'est posée.- Harmelle qui vous a donné envie de rejoindre la Formule 1 ?
- Évidement mon manager Ramin qui m'a partagé sa passion pour l'automobile. Mais aussi Lewis Hamiltonqui m'a toujours impressionné ainsi que George Russell. Je suis une grande fan de Mercedes.
Je sens un regard se poser sur moi vers ma gauche.
- Pourquoi Alpine ?
- Pourquoi pas ? Une femme française, une écurie française. Un coéquipier français. Cocorico. Dis-je amusée.
J'entends des rires autour de moi. Bravo Harmelle tu as fait rire tes collègues. Le rire de Daniel Riccardo est tellement contagieux que je me suis mise à rire aussi. Mécaniquement, ma main vient se poser sur ma bouche. Tous les rires s'arrêtèrent.
Ramin me mime, au loin, de remettre ma main sous la table. 2nd gaffe aujourd'hui.- Harmelle, qu'avez-vous sur vos mains ?
Merde je me sens rougir. Et le regard qui s'est posé sur moi tout à l'heure se fait de plus en plus intense. Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ??
- Rien.... (F) Je tousse avant de reprendre en anglais. Rien ! Ce n'est rien j'ai juste fait une bêtise.
- Cela va-t-il endommager votre course ?
- Non. Je vais bien. Je me suis simplement brûlée. Les médecins m'ont mis de la crème cicatrisante au cas où ma peau ne supporterait pas la chaleur. Cela ne me posera aucun problème pour conduire ma monoplace au contraire. Je suis plus chaude que jamais.
Mes collègues, amusés de ma plaisanterie, gloussent. J'en profite alors pour regarder autour de moi lorsque je croise le regard insistant que je sentais depuis un moment maintenant.
Russell...
Il me regarde d'un air sérieux. C'est le seul qui ne rigole pas.
Mon sourire disparaît immédiatement.Ses yeux.
Pourquoi il me regarde comme ça. Je pourrai me noyer dans ses yeux. Je pourrai mourir pour ses yeux. Tout mon corps entier se met à frissonner. Tout autour s'assombrit. Je ne vois que ses yeux. Plus que ses yeux. Le bruit qui m'entoure disparaît petit à petit.
Ce bleu.
Je sens ma respiration s'accélérer. Il doit m'en vouloir pour son pull. J'aurai dû regarder où j'allais.
Je dois lui dire que je suis désolée.
Je ne sais pas depuis combien de temps nous nous regardons. Peut-être une minute. Cela me parait une éternité, je me perds en lui, je ne pense plus à rien.
Plus de question. Plus de journaliste. Plus de pilote. Plus de course. Seulement ses yeux et les miens.Tout le monde se met à se lever. Pierre m'interrompt dans ma petite mort.
- Allons au paddock. Les qualifications vont commencer.
Le temps m'a paru s'arrêter.
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𝐔𝐍𝐄 𝐌𝐈𝐍𝐔𝐓𝐄 - 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐞𝐥𝐥
FanfictionUne minute. Tout se joue en une minute. Tout peut se jouer en une minute. Une simple minute. Et pourtant ce fut la minute la plus longue de ma vie. - Reader X George Russell Je me suis basée sur la F1 et j'ai intégré cet univers à mon histoire...