Chapitre 23 - Le portable

176 15 10
                                    

Je ne parlerai pas de Jules. Je ne suis pas ici pour réécrire l'histoire ou pour enfoncer le couteau dans la paie. Ma plus grande preuve de respect sera de ne pas romantiser ce drame.

Merci Jules. Nous ne t'oublierons jamais.














C'est l'heure du grand prix de Suzuka. Comme d'habitude, j'ai passé beaucoup de temps avec l'équipe pour améliorer la voiture. De plus, j'ai parlé avec Ramin de comment je vois mon futur et j'ai également revu mon contrat chez Alpine. J'ai officiellement 1 an pour faire mes preuves, puis, la décision leur revient de me garder ou non. Et à moi, si je veux continuer ou pas. L'année prochaine, il y aura beaucoup de changement dans toutes les écuries. Je devrais en profiter pour essayer de changer, mais nous verrons plus tard.
Je suis reconnaissante d'être au Japon, la culture de ce pays est extrêmement intéressante. Je suis à peine descendue de l'avion que nous sommes partis manger dans un restaurant des plats cultes du pays avec toute l'équipe. Durant ce week-end, nous allons faire un bowling ainsi que du karaoké. Je sens que ça va être un week-end rempli d'émotions, les semaines de courses sont toujours les plus chargées en émotion.


- Salut tout le monde ! Dis-je en arrivant au paddock.

J'ai pris aussi pas mal d'assurance depuis la dernière fois. J'ai eu quelques rendez-vous chez un psychologue par rapport à mes crises. Il m'a simplement aidé à me remettre sur le droit chemin et me rappeler qui j'étais. Après ça, j'ai décidé de davantage m'intéresser à l'équipe pour être dans une zone de confort.

- Harmelle, tu tombes bien. Me dit mon ingénieur en me montrant l'écran d'un ordi. Ce sont tes performances du simulateur. Il m'expliqua son plan pour les essais pour pousser la voiture à son maximum.

Ramin était lui aussi entouré d'ingénieurs et de mécaniciens autour de la monoplace de Gasly. J'enfile mon casque et monte à bord de ma voiture. Je n'ai vu aucun pilote depuis mon arrivée, même pas Pierre. Je me sens tellement bien dans mon véhicule, nous avons pris le temps de remouler mon baquet. Ce ne sont que des essais, alors la pression n'est pas à son paroxysme.
Je fais bien attention de me mettre sur le côté et pas sur la ligne de passage car je vais doucement, le temps que mon équipe me dise quels réglages je dois mettre. Je vois les premières monoplaces me passer devant. En effet, j'étais la première à sortir des paddocks. Ce sont les Haas qui sont sortie juste après moi, Pierre est encore au paddock. Les Haas sont suivies des Ferrari. Ils se donnent déjà tous à fond. Ils semblent tous avoir la pêche pour ce Grand Prix, je vais devoir tripler mes efforts. Mon corps frissonna instantanément lorsque je vis le casque bleu de Russell. Il se mit juste devant moi avant de réduire son allure, il doit être en train de faire des réglages lui aussi.

- Peux-tu te mettre en 12 ? Me dit mon ingénieur agacé d'avoir repéré trois fois.

- Oui, pardon, j'étais obnubilé par les voitures. Je m'exécute.

- Reste concentrée. Tu peux y aller.

Quelle fut ma satisfaction de passer devant George sans scrupule. À vrai dire, de passer devant tout le monde, car la plupart des pilotes sont rangés sur le côté de la piste pour mon plus grand plaisir. J'aime beaucoup ce circuit, surtout au niveau où la piste se croise, je trouve ça très original.







J'ai pu donner le maximum de la voiture mais je n'arrive pas à pousser le meilleur de moi-même. J'ai l'impression que la voiture me freine dans mes performances, c'est extrêmement frustrant. Je sors de la voiture et retire mon casque immédiatement et me dirige vers la piste. Je n'ai pas envie de voir mes ingénieurs tout de suite, j'ai besoin de souffler avant sinon je vais finir par en tuer un. Je me mets à marcher vers la sortie de piste des paddocks. J'en ai marre qu'on me dise que c'est moi le problème et que je ne fais pas bien mon travail alors que, fondamentalement, c'est leur voiture qui n'est pas bonne.

𝐔𝐍𝐄 𝐌𝐈𝐍𝐔𝐓𝐄 - 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐞𝐥𝐥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant