Chapitre 8 - Le DRS

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Nous sommes tous les deux allongés sur le lit, jamais je n'aurai pensé cette situation possible. Nous sommes chacun aux extrémités du lit, je n'arrive même pas à me concentrer sur le film.

- Tu ne fêtes pas ton podium ?

- Si juste après être descendu du podium, mais ce soir, je suis particulièrement fatigué. Les débuts d'années sont crevants.

Je me suis mise à le regarder. Il n'y a que la lumière de la télé qui l'éclaire. Il est tellement beau. Pour l'instant, c'est l'un des pilotes avec qui je parle le plus.

- Tu veux qu'on reparle de mon dépassement ?

- Non, merci, Ramin m'a dit de me détendre.

- N'en parlons pas alors.

Ça me fait bizarre de regarder ce film en anglais, la première fois que je l'ai regardé, c'était au cinéma en français. D'ailleurs, c'est encore plus bizarre de le regarder avec Russell.

- Russell ? Je l'appelle tout en restant concentrée sur le film.

- Oui Rubens ? Je ressens son regard se poser sur moi.

- Sympa les petites voitures. Dis-je en souriant.

Je n'ai à peine eu le temps de finir ma phrase que je reçus un oreiller en pleine tête. Je me suis mise à rigoler.

- Je ne t'ai que rendu la monnaie de la pièce ! Je ris aux éclats.

- Fais gaffe.

- Encore des menaces Russell ?

- Et toi, tu continues à faire la maline Harmelle ?

Nous nous regardons tous les deux très amusés de la situation. Ça me fait plaisir de découvrir cette facette de Russell et je suis toute autant heureuse de m'ouvrir à lui. Une explosion apparue dans le film ce qui nous éclaira davantage le temps d'un instant. Je n'arrive pas à arrêter de sourire, j'aime être avec lui.

- Tu as des yeux magnifiques.

- Q- ... Quoi ? Je crois que j'ai mal entendu.

- Tu as les yeux pers comme moi.

- Oh donc tu profites de me faire un compliment sur mes yeux pour t'auto complimenter ?

- Exactement. Il se rallongea, fier, et se remit à regarder la tv.


Nous avons continué à regarder le film dans le silence. Je voyais Russell sur son téléphone envoyer des messages. Tous ses proches doivent être fier de lui. Moi, je n'ai pas reçu de message de mes parents, il faut que je les appelle demain.

Je me sens m'endormir à cause de la monotonie de regarder le même film pour la 3eme fois plus la fatigue générale de l'après course. Je me sens basculée petit à petit sur le côté. Le sommeil est trop lourd pour que je lutte. Soudain, je sentis une odeur méconnue. C'est l'odeur de Russell. Il sent très bon, c'est très doux, ça m'apaise encore plus. Je comprends très vite que ma tête est sur l'oreiller qui n'est pas loin de son épaule.
Je sens son bras se lever et une main se poser sur le dernier de ma tête. Il me dégage les cheveux de mon visage. Je n'ose plus bouger ni même respirer. Il me caresse doucement la joue avec son pouce.

- C'est grâce au DRS que je t'ai doublé rien de plus. Murmure-t-il.

Du bruit dans le couloir se mit à raisonner dans la chambre. Soudain, Russell enleva son bras quant à moi, je me redresse en le regardant. Lui aussi me regarde. Je sens mon âme se faire aspirer par ses yeux. Je n'entends même plus le bruit dans le couloir. Je suis focalisée sur lui et ses magnifiques yeux bleus comme il l'a dit. Je passe de ses yeux à sa bouche, elle est si parfaitement tracée. Je sens Russell se rapprocher de moi. Son souffle chaud contre mon visage et son odeur m'envoûtent. Il pose sa main sur ma joue pour la deuxième fois de la soirée, j'essaye de lui dire quelque chose mais j'ai le souffle coupé. Je sens sa main passer de ma joue à ma nuque, il l'agrippe. Nous nous rapprochons encore. Nos nez sont collés contre la joue de l'autre. Mon cœur est en train d'exploser dans ma poitrine.

La porte s'ouvra d'un coup sec.

- HARMELLE TU VIENS FAIRE LA FÊTE ??!! S'exclama Norris suivi de Riccardo et de Max.

Russell me lâcha instantanément et se leva quant à moi, je me retourne vers le fou qui vient de rentrer dans ma chambre sans autorisation.

- George ? Interrogea Riccardo. Qu'est-ce que tu fais là ?

Les garçons entrèrent dans ma chambre.

- Ils sont en train de se béco- Norris n'a même pas eu le temps de finir sa phrase qu'il reçut un oreiller à la vitesse de la lumière.

- De quoi je me mêle ? Je suis juste venue la chercher pour faire la fête. Rétorqua Russell.

Ah super... Il n'assume pas et ment. Le « De quoi je me mêle » était suffisant, il vient de tout gâcher avec la fin de sa phrase.

- Bon alors, vous venez ? On doit encore aller chercher les deux autres francophones restants. S'impatientaMax.


J'enfilai ma paire de chaussons et me mise à les suivre sans me retourner vers Russell.






Merci Russell.

𝐔𝐍𝐄 𝐌𝐈𝐍𝐔𝐓𝐄 - 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐞𝐥𝐥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant