CHAPITRE 10 :
A peine aie-je passé la porte, qu’une silhouette rose à froufrous se jette sur moi.
- Tu es rentrée !
Je distingue une longue tresse blonde et une petite tête.
- Iris ! Comment vas-tu ? »
Elle me lance un regard inquiet et répond :
- Moi ça va ! Mais toi ? Il parait que tu es tombée dans les escaliers… Ça va mieux ?
- Je ne suis pas… Ah ! Oui ! Ma chute ! Je suis super maladroite mais ça y est je suis complètement guérie, ne t’inquiète pas. »
Pourquoi est-ce que Iris n’est pas au courant de la vraie version de l’histoire ? Elle ne me laisse pas le temps de m’interroger :
- Allez viens, on va dîner ! Oriana nous attend déjà ! »
Je cours vers la salle à manger et elle me suit en rigolant.
Après le dîner, Iris monte se coucher. Oriana, Aline et moi restons dans le salon pour lire. Maintenant qu’Iris est partie, j’en profite pour demander à Aline :
- Pourquoi vous avez dit à Iris que je suis tombée dans l’escalier ? »
Elle détourne le regard, gênée, avant de répondre :
- Ton père n’a pas été très content de recevoir un appel de l’école lui apprenant que tu t’étais blessée à un entraînement qui avait dégénéré à cause de triche, dans votre équipe en plus. »
Oriana ajoute :
- Pour faire simple, il n’a pas envie qu’Iris apprenne qu’il y a des tricheurs dans la famille.
Je suis sidérée :
- Mais je n’ai pas triché ! Ce n’était pas moi ! »
Aline baisse les yeux et Oriana semble subitement trouver un intérêt passionnant pour son livre. Je décide de changer de sujet :
- Tu veux participer à cette fameuse expédition ?
- Pourquoi pas. Honnêtement, je n’en ai pas plus envie que ça, mais ça peut être intéressant. Je n’ai rien à perdre à postuler demain. De plus, mon pouvoir peut être utile.
Oriana est souffleuse de verre. Elle peut créer n’importe quoi en verre : des bijoux, mais aussi des armes tranchantes aux détails redoutables.
Elle ne me retourne pas la question, signe qu’elle partage certainement l’opinion de mon père me concernant. Je leur souhaite bonne nuit avant de monter me coucher.
J’entre dans ma chambre et éteins la lumière, prête à aller dormir. Je ferme les yeux et m’enfouis dans mon lit lorsque je sens le contact froid d’une lame sur ma gorge. Terrifiée, je n’ose pas émettre un seul son.
- Ne fais aucun bruit. » m’intime une voix lente et grave.
L’homme à l’origine de la voix m’ordonne de me lever et d’avancer vers la porte. Mes yeux commencent à s’habituer à l’obscurité et je tente de repérer n’importe quel objet qui pourrait me servir d’arme. Lorsque nous passons à côté de ma coiffeuse, je remercie silencieusement Mathilda qui n’a pas rangé mes épingles et broches. L’homme m’avertit :
- Si tu résistes, j’ai l’autorisation de te blesser. Tu n’as besoin que de tes mains pour utiliser ton pouvoir. Une jambe en moins ne t’en empêchera pas. »
Je m’apprête à répondre que je n’ai aucun pouvoir lorsque je comprend. Cet homme doit certainement me prendre pour Oriana. Dans quoi est-ce qu’elle s’est encore fourrée ? Je ne prend pas le temps de réfléchir ou de paniquer. Je me jette sur une épingle et me retourne d’un coup, envoyant la lame de mon adversaire à l’autre bout de la pièce. Surpris, il tombe lourdement sur le sol. Avant qu’il ne se relève, je me jette sur lui et lui crève un oeil. Il hurle de douleur et me donne un coup de genou dans le ventre. Je roule sur le côté et arrive à attraper une petite lame d’entraînement qui traînait. J’ignore la douleur et commence à le poignarder profondément avec ma petite lame pointue. Bientôt, mon adversaire cesse de se débattre. Je m’écarte et allume la lumière. Il gît dans une mare de sang, son sang, avec de larges entailles partout. Je ne connais pas son visage, je remarque seulement un A surmonté d’une couronne d’épine, tatoué dans son cou. Je n’ai pas le temps de continuer mon inspection, quelqu’un toque à ma porte.
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Le Royaume d'Atales
Fantasy"- Toutes les ombres ne deviennent pas des démons. - Mais tous les démons viennent de l'ombre." Lyvia est une jeune femme sans pouvoirs dans un monde rempli de créatures magiques, le Royaume d'Atales. Son rêve est simple mais irréalisable sans pou...