Chapitre 4

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PDV: Ashton

Pourquoi cette vie semble-t-elle me rejeter avec tant d'acharnement ? Pourquoi s'est-elle installée à mes côtés, alors qu'il y avait tant d'autres places disponibles ? Trop de questions tourmentent mon esprit, pourtant, aucune réponse ne se dessine à l'horizon.

La voix de ma conscience me rappelle à l'ordre, soulignant le flot de vulgarité qui envahit mes pensées. "Tellement de vulgarité en toi, ma pauvre. Ne pourrais-tu pas être un peu plus polie ?", me chuchote-t-elle dans mon inconscience avec une pointe d'ironie.

Puis, la voix enjouée de Mélodie me sort de mes pensées sombres.

Mélodie : Hey, est-ce que tu te souviens de moi ? Demande-t-elle en me lançant un magnifique sourire.

Je me contente simplement de hocher la tête en réponse, incapable de formuler le moindre mot. Son soupir me laisse perplexe. Que veut-elle ? Du pain, peut-être ? Je tente de calmer mon agacement intérieur, priant pour que mes pensées restent sous contrôle.

Mélodie, sans se démonter, poursuit la conversation

Mélodie : Tu ne parles pas beaucoup.

Je choisis de ne pas lui répondre. Après tout, pourquoi devrais-je lui expliquer mon silence ? Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, la cloche retentit, libérant la classe de son emprise. Un soulagement m'envahit, bien que bref. "Dieu merci", pensé-je, "si je pouvais t'épouser, je le ferais juste pour ce bref moment de libération."

Je m'empresse de quitter la salle de classe, le poids de l'incompréhension et de la solitude s'abattant sur mes épaules. Chaque pas vers la cafétéria semble être une épreuve supplémentaire dans ce marathon incessant de désespoir. Comme d'habitude, je prévois de manger peu, une habitude qui s'est enracinée profondément en moi, comme un rappel constant de ma propre insignifiance. Mon père, avec son regard acerbe et ses mots cinglants, m'a inculqué cette discipline draconienne, affirmant avec mépris que "les chiennes comme toi ne mangent pas". Oh, si seulement j'avais eu le courage de lui répliquer, de lui lancer en pleine face le reflet de sa propre méchanceté en disant : "Les connards comme toi non plus". Mais la peur, ce spectre implacable qui hante chacun de mes gestes, a étouffé ma voix et gelé mes mots, laissant mon esprit et mon cœur dans un silence oppressant.

Je me dirige lentement vers la cafétéria, portant le fardeau de l'isolement et de l'amertume comme des boulets invisibles autour de mes chevilles. Chaque pas résonne dans le corridor désert, amplifiant le vide qui consume mon être. Les murmures des autres élèves résonnent dans mes oreilles, une cacophonie discordante qui semble se moquer de ma solitude écrasante.

Arrivée à la cafétéria, je m'arrête devant le buffet, mon regard se posant sur les options limitées qui me sont offertes. Je choisis machinalement une pomme et une bouteille d'eau, mes gestes automatiques ne trahissant aucun signe d'enthousiasme ou de joie. Ces repas maigres, dépourvus de toute saveur ou réconfort, sont devenus le triste reflet de mon existence solitaire.

Une fois mon maigre festin en main, je scrute les rangées de tables à la recherche d'un coin isolé où je pourrais me réfugier. Je repère finalement une table au centre de la cafétéria, entourée de chaises vides comme des spectres silencieux attendant leur prochain repas solitaire.

Je m'assois avec précaution, posant mes maigres provisions devant moi, comme si elles étaient les seuls compagnons fidèles dans ce monde indifférent. Alors que je commence à mordre dans ma pomme, un frisson glacé parcourt mon échine lorsque je sens une main saisir brusquement mon bras. Mon cœur rate un battement et mon estomac se noue, une terreur sourde s'insinuant dans chaque fibre de mon être.

Believe MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant