Chapitre 16

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Bonsoir, 

Un nouveau chapitre a été posté hier soir. Je vous recommande de vérifier que vous l'avez bien lu, au cas où vous n'auriez pas eu de notification. Bonne lecture ! 😊

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Le soleil impitoyable chauffe ma nuque dès que je sors du métro. Je quitte ses allées aux courants d'air étouffants et ses wagons moites pour rejoindre une chaleur sèche et brûlante. Pour la première fois depuis longtemps, je respire. Même si, aujourd'hui, Paris a un goût d'interdit, je me sens libre. Marcher me fait un bien fou. Je ne parle pas d'arpenter la maison, de m'oxygéner dans le jardin ou de m'évader un moment dans le parc à côté de la maison pour promener Chopper. Non, je parle d'une vraie sensation de m'échapper de tout ça, de reprendre un certain contrôle sur ma vie.

La fille de Taylor est malade. Notre nounou/garde du corps est donc parti plus tôt aujourd'hui, afin de remplacer sa femme à son chevet. Visiblement, Constance a jugé que j'étais capable de rester quatre heures tout seul à la maison, avant l'arrivée de Charles, sans me blesser ou me faire enlever.

Et je l'aurai fait.

Réellement.

Cependant, c'était sans compter sur Charles, qui en a vu une opportunité. Il a prétexté devoir rester travailler à la bibliothèque de l'école après les cours pour un exposé et sa mère n'a pas cherché plus loin. Elle a décalé sa commande de taxi pour lui permettre de rester deux heures de plus. Deux heures qu'il préfère mettre à profil pour mener sa vie d'adolescent : traîner avec ses amis après les cours. D'après ce que j'ai compris, il n'en est pas à son coup d'essai.

Déjà deux semaines se sont écoulées depuis la soirée film d'horreur, pourtant je sens mes joues et mes oreilles chauffer dès que j'y songe à nouveau. Charles et Loris se sont probablement accordés pour ne plus en parler, car ils agissent comme si rien ne s'était passé. Je pose le dos de mes doigts contre ma joue chaude dans un mimétisme fantôme. J'ai cette sensation contre la peau, comme le souvenir d'une caresse infime, d'une main légère qui vérifie ma température.

— Merde.

Le téléphone vibre entre mes doigts, m'indiquant qu'il ne me reste que dix pour cent de batterie. Charles m'a montré comment utiliser l'application GPS afin que je puisse les rejoindre devant leur école, mais je n'ai pas encore l'habitude et je dois avouer que cet apareil me stresse plus qu'autre chose. C'est une grosse responsabilité d'avoir un objet aussi cher sur moi. La plupart du temps, il se décharge tout seul dans la chambre.

Le lycée n'est plus qu'à cinq minutes à pied, mais je suis arrivée un peu trop en avance, ils ne terminent les cours que dans une bonne demi-heure. Je lève le nez de l'écran, à la recherche d'une occupation. Par chance, la devanture d'une boutique me fait de l'œil, notamment le présentoir à cartes postales. Ce sont de vieux clichés de Paris, en noir et blanc ou sépia. J'ouvre Instagram et me rends sur le profil de Loris, le cœur battant un peu trop rapidement. Il n'y a pas de mal à jeter un coup d'œil pour voir si je peux lui trouver quelque chose qu'il n'a pas, si ?

J'ai passé quelques heures à éplucher ses posts, à lire ses anecdotes. Sa page est remplie d'histoires sur Paris, de photographies originales, sur lesquelles il brandit des anciens clichés de la ville devant le même endroit, mais à l'époque actuelle. Il possède une collection d'images vintages, de cartes postales et de vielles lettres dont il partage les extraits.

Le dernier post en date arbore une première photo d'un restaurant qui fait également office de cave à vins. La devanture bleu et rouge est vieillotte et s'intègre étrangement au style typiquement Haussmannien. La seconde photo agrandit un pan du mur avec un relief représentant un oiseau. Un peu plus haut, le nom de la rue fait sens : « Rue de la Colombe ».

Une cuillère et demie de chocolat en poudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant