Chapitre 12

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" Les jaloux sont comme les fous et les ivrognes, ils ne se rendent jamais compte de leurs souffrances. La jalousie provient d'un manque de confiance non pas envers l'autre, mais envers soi-même. "

PDV Ylonna

Le cours d'espagnol battait son plein, les mots mélodieux de la professeure remplissaient l'air tandis que les élèves prenaient des notes ou tentaient de suivre la conversation. Assise au fond de la salle, je laissais mon esprit vagabonder, à moitié absorbée par les conjugaisons et les expressions idiomatiques qui semblaient flotter dans l'air chaud de la salle de classe.

Alors que la professeure projetait une diapositive remplie de verbes irréguliers sur le tableau blanc interactif, un sourire fugace éclaira mon visage, je ne saurais même pas dire pourquoi. Je repensais soudain aux paroles que Perez m'avait dit ce matin-là dans la voiture avant que je ne sorte, un simple geste qui avait illuminé ma journée. C'était une de ces petites attentions qui pouvaient transformer une journée ordinaire en quelque chose de spécial, et je me sentais reconnaissante d'avoir pu voir ce coté d'elle. Sans m'en rendre compte un sourire idiot a prit place sur mon visage sans que je ne le contrôle, et je sentais mon coeur battre plus rapidement. Qu'est ce qui m'arrive ?

J'ai vite écarté cette personne de mes pensées en repensant à un autre événement. Ce matin-là, dans les couloirs, Leora était venue vers moi, s'excusant de m'avoir laissée seule. Son air fatigué laissait clairement transparaître qu'elle n'avait pas dormi suffisamment. Je lui avais rapidement assuré que ce n'était pas grave, mais elle m'avait demandé qui m'avait raccompagnée chez moi. J'avais simplement mentionné avoir croisé une ancienne amie là-bas et que c'était elle qui m'avait raccompagnée. Leora avait semblé vouloir en savoir plus, mais j'avais rapidement changé de sujet.

Lentement, les murmures de la classe se transformèrent en un doux murmure lointain. Mes paupières  devinrent lourdes, alourdies par le manque de sommeil de la nuit précédente et la chaleur douce de la salle. Bientôt, je céda à la tentation et plongea dans un sommeil paisible, laissant derrière moi les verbes espagnols et les pensées fugaces, me perdant dans les doux rêves.

Après un certain temps, je me suis lentement réveillée, me retrouvant assise à mon siège, la salle de classe plongée dans une douce pénombre. Les murmures étouffés des autres élèves se faisaient entendre, indiquant que le cours avait pris fin pendant mon sommeil. Je me suis étirée discrètement, sentant mes muscles raidis par la position immobile, et j'ai jeté un regard rapide autour de moi pour voir si quelqu'un m'avait remarquée. Personne, il semble.

Alors que je tentais de me redresser discrètement, la voix douce de ma professeure d'espagnol me parvint :

- Ylonna, pourrais-tu rester quelques instants après la classe s'il te plaît ?

Mon cœur s'emballa légèrement, me demandant si elle avait remarqué mon petit somme. J'ai hoché la tête en acquiescement, essayant de cacher ma nervosité sous un sourire poli, tandis que les autres élèves commençaient à rassembler leurs affaires et à quitter la salle. Une fois qu'ils furent tous partis, je suis restée là, attendant avec une certaine appréhension de savoir ce que ma professeure avait à me dire.

Après le départ de tous les élèves, ma professeure s'est approchée de moi et s'est assise sur le banc devant moi. J'ai immédiatement ressenti une boule d'anxiété dans ma gorge, me demandant ce qui allait se passer ensuite. Elle m'a regardée avec bienveillance avant de prendre la parole.

- Querida, j'ai remarqué que tu t'es assoupie pendant le cours. Tout va bien ?

J'ai baissé les yeux, sentant la chaleur me monter aux joues. 

Between secrets and passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant