Chapitre 12

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" Très bien : Il n'y a pas que des anges dans ton monde, Princesse."

Son corps vibre de défiance et je me surprends à bien trop aimer ce surnom. Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes loin de l'être. J'entends en arrière les enfants hurler de joie malgré l'heure tardive. Il fait extrêmement chaud dans cet endroit. Ces bruits de fond et ce climat pesant ne sont rien devant l'effet que cet homme face à moi me produit.

Le simple fait de le regarder provoque de plus belle cette flamme ardente au creux de mon ventre.
Nos phrases prennent toujours des tournures inattendues.
Il caresse du bout du doigt une bague enfilée à son index et de son regard, il fait le tour de la salle et sourit lorsqu'il aperçoit un enfant le regarder.

— Regarde, je pense qu'il m'aime bien. Il me regarde moi et pas toi. Je te vole ton boulot me dit-il.

Comment pourrait-il ne pas t'aimer ?

Ma poitrine fait un bond lorsque je me mets à penser à de telles stupidités. Cet homme tente de voler mon cœur, je le sais, et maintenant il semble vouloir voler mon corps.

— Thomas t'apprécies remarque-t-il.
Il me sert un verre d'eau et me découpe, avec bienveillance, la viande que le serveur vient de poser sur la table face.

— Vraiment ?
— Il ne parle que de toi.
— C'est un garçon très gentil.
— Tu ne comprends pas.

Il finit le processus de découpage minutieusement avant de poursuivre :
Tout le monde t'aime.
— Tout le monde ?
— Tu es lumineuse, tu inspires la joie de vivre. Ça ne me ressemble pas de dire ça, mais le simple fait de te voir pourrait apporter de la lumière à n'importe qui.
— Tu parles pour toi ?
— Non.
— De qui, alors ?
— Je l'ai déjà dit : de tout le monde.

Je repose mes couverts, digérant ce compliment. Une bouffée de chaleur me saisit et je me sens soudainement trop étroite dans mon pull.
— Tu as chaud ? Tu es toute rouge.
— J'ai mis un pull pas mal épais, c'est pour ça.

Il sourit, l'air de me dire qu'il sait qu'il est à l'origine de cette chaleur insoutenable.
— Jouons à un jeu propose-t-il.
— Lequel ?
— Une question, une réponse.

***

— Une question, une réponse j'annonce enfin.

Il me tarde de poser les questions pour lesquelles je crève d'envie de connaître les réponses. Ce soir pourrait très bien être le soir où je pourrais avoir enfin toutes les informations sur Liam.
— Pourquoi pas répond-elle méfiante.

Sur ses yeux défilent tout un tas d'émotions. La plus amusante, selon moi, est lorsqu'elle est embarrassée. Lorsque ça arrive, ses joues prennent la teinte du tomate mûre et son regard évite le mien.
Pourtant, cette once de méfiance n'a jamais quitté ses yeux et cela m'inquiète autant que cela me fascine.

— Commence, commence dit-elle en portant un morceau de viande à sa bouche.

Elle mastique lentement sa viande et je débute lorsqu'elle termine :
— Comment ça se passe au travail ?
— Tu tiens le même discours que ma mère soupire-t-elle.
— Une question, une réponse. . .
— Bien. Ça se passe bien.

Cela ne s'avère pas être une tâche facile.
— En plus développé ça donne quoi ?
— Une question, une réponse. . . Dit-elle en imitant le ton de ma voix.
— Très bien. À toi dans ce cas.
— Tes centres d'intérêts ?
— Le sport, la chasse lorsque je vais chez mes parents. Maintenant, à moi je reprends aussitôt.

À Travers Nos CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant