" Ce voyage pourrait être une dernière tentative pour sauver l'illusion d'une famille parfaite, mais pour moi, c'est l'occasion de tourner la page sur une vie qui ne m'appartient plus."
Malaïka 🇨🇩
—Vous me cherchez belle-maman ?
Je venais d'arriver au salon avec Yohan qui s'accrochait à mon bras.
— Malaïka ? Que t'est-il arrivé ? Me questionne t-elle.
— Juste un accident dans les escaliers, rien de grave. Répondis-je.
— Hmm, très bien. Salam, Malaïka... J'ai un cadeau pour vous. Annonce-t-elle avec un sourire qui cache mal ses véritables intentions.
Je fronce les sourcils. Un cadeau ? Dans ces circonstances ? Ma méfiance ne fait que grandir.
— Malaïka, je suis au courant de tout.
Ses yeux passant de moi à mon époux.
— Votre relation n'est pas très stable en ce moment et j'aimerais vous aider à tout arranger.
Je sens ma gorge se serrer. Tout arranger ? Non, elle veut surtout que je reste parce que je porte mon enfant, et elle craint de perdre un héritier si nous divorçons.
— Mamie, je veux aussi un cadeau. Intervient Yohan, son visage s'illuminant à la mention d'un présent.
— Oui, mon ange. Le cadeau est aussi pour toi. Répond-elle en souriant tendrement à son petit-fils.
La patience de Salam touche à sa fin.
— Crache le morceau, maman. Que veux-tu à la fin ? Demande t-il, la voix plus froide qu'il ne l'aurait voulu.
Sa mère esquisse un sourire victorieux, comme si elle attendait cette question.
— Je vous ai pris des billets pour les Maldives ! Vous allez passer des vacances là-bas.
Ses mots résonnent dans la pièce comme une bombe.
— Pardon ?! Criai-je, les yeux grands ouverts de surprise.
— Youpi !!! Hurle Yohan en lâchant le bras de sa mère pour courir dans la pièce.
Il était déjà excité à l'idée de l'aventure.
Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre. Des vacances ? Comme si cette idée allait arranger quoi que ce soit entre Salam et moi. Je sens une vague de frustration monter en moi, une amertume qui n'a cessé de croître depuis des semaines. Rien ne changera ma décision. Je veux divorcer, point à la ligne.
Elle semble si sûre de son coup, comme si cette escapade de luxe allait effacer les blessures profondes que Salam et moi portons.
— Qu'attendez-vous ? Vos valises sont déjà dans la voiture ! Dit-elle, son ton impératif tranchant avec le sourire qu'elle affiche.
Je la regarde fixement, mon regard glissant ensuite vers Salam. Il semble aussi surpris que moi, mais il y a quelque chose d'autre dans ses yeux, une lueur d'incertitude peut-être, ou de peur.
Yohan, excité comme une puce, tire sur mon bras avec une force surprenante pour un enfant de son âge.
— Maman, on y va !
Je me penche pour me mettre à son niveau, ignorant les regards des adultes autour de moi. Mon cœur se serre en le voyant si heureux, si innocent, ignorant tout des tourments qui nous entourent.