Majesty

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Il était là, il m'avait entendu et il était désormais devant moi. Je n'étais plus entravé par une chaîne mais il pouvait encore faire tout ce qu'il voulait. Je me reculai pour essayer de mettre un minimum de distance avec lui, comment avais-je pu me retrouver dans une telle situation ? Avant tout ça j'avais une vie bien rangé, j'avais toujours fait en sorte de ne pas me faire d'ennemi et de ne surtout pas gâcher mes efforts. Il avança puis referma la porte doucement comme si il voulait prendre le plus de temps possible, comme si il voulait me faire attendre pour me faire de plus en plus peur. Je ne pouvais pas savoir ce qui allait m'arriver, je ne pouvais que supposer. J'allais peut être réussir à le calmer, peut être allais-je réussir à lui dire que tout ceci était une erreur et que je ne dirais rien à personne. Il se retourna et commença à analyser la pièce tout en s'arrêtant un instant sur les dégâts que j'avais causé. Une quantité astronomique de poussière c'était déposé sur le sol et la chaîne qui était toujours accroché à mon pied permettait à quiconque de me rattraper facilement.

-quelque chose me dit que tu ne vas pas manger tout de suite finalement. Dit-il enfin avec un rire narquois. Je me sentais con d'avoir essayé de m'enfuir maintenant, j'aurais dû attendre d'avoir pu manger pour avoir suffisamment de force et pour espérer que l'homme ne soit pas ici. J'avais aussi été con quand j'avais décidé de ne pas profiter de mon argent pour avoir un bel appartement sécurisé et quand j'avais préféré travailler plutôt que d'aller en soirée. Il marcha vers moi rapidement, je sentais la colère monter en lui.

J'essayais de rester debout, de lui montrer que je ne céderais pas et que je ne me laisserais pas faire c'était tout ce qu'il me restait maintenant. Il m'attrapa et me poussa violemment contre le sol. Je m'écrasai par terre, je ressentais une douleur lancinante à l'épaule. J'essayai de le repousser et lui mit un coup de genou dans le ventre mais il ne réagis que très légèrement et il se plaça au dessus de moi puis commença à lever son bras, je me préparais à l'impact et fermai les yeux sans protéger mon visage de toute façon j'avais mérité ce coup de poing. Puis il me frappa violemment, mon visage commençai déjà à me piquer, je sentais mon sang coulé le long de mon visage. Il frappait de plus en plus fort, il s'acharnait sur moi et je ne ripostais pas, je commençai à me dire que je devrais bien finir par le faire si il ne s'arrêtait pas. La scène aurait été pathétique d'un regard extérieur, un homme d'une cinquantaine d'années au dessus d'un jeune homme entrain de le frapper alors qu'il ne ripostait pas. On aurait tout de suite pris ma défense ou alors on aurait dit que je l'avais sûrement cherché. Je commençais à rire face au fait que je commençais à penser à totalement autre chose alors que je me faisais défoncé à ce moment même. Je ne me risquais pas à ouvrir les yeux, ils pourraient toujours me servir à quelque chose. Mes oreilles sifflaient et j'avais de plus en plus mal, j'espérais ne rien avoir de cassé, et qu'au moins le vieillard ne m'avait pas enlaidi. Je sentis l'homme se relever après de longues minutes et la porte se rouvrir, mais le bruit de la serrure lui ne se fit pas entendre. Je restais tout de même allongé sans bougé par peur d'avoir encore plus mal ou alors tout simplement parce que je ne pouvais pas bouger. J'entendis soudain le bruit de ses pas se rapprocher de moi et je me demandais si il allait recommencer sa torture ou si il regardait simplement son travail fabuleux.

-tu as soif non ? Demanda-t-il soudainement, j'ouvris les yeux difficilement pour voir l'expression de son visage et je n'eu pas le temps de voir son sourire qu'il vida une bouteille sur mon visage. Je n'avais pas le temps de comprendre et essayait de boire un minimum, la déshydratation commençait sérieusement à me faire perdre mes moyens. J'arrivai à boire quelques gorgées mais rapidement je du refermé la bouche car je commençai à m'étouffer. L'homme écrasa la bouteille et la jeta par terre avant de se relever, j'avais finalement réussi à survivre à tout ça. Tu n'as aucun moyen de t'échapper alors n'essaye plus. Dit-il froidement avant de refermer la porte et de bloquer l'accès.

Je restai allongé pendant un long moment, je ne prenais pas le risque de bouger le simple fait de cligner des yeux réveillai toute la douleur. Il fallait que je reprenne mes esprits, je n'allais pas rester ici indéfiniment, j'arriverais à trouver un autre moyen de m'échapper. Je comptais aussi sur mon pote pour dire à tout le monde que j'avais disparu. Je savais qu'il était très fort pour ça, même quand il n'avait qu'une écharde il le disait à tout le monde alors son meilleur pote qui disparaissait j'espère bien qu'il n'avait pas oublié de le faire remarqué. Si en plus il pouvait se faire passer pour un homme parfait auprès des filles il avait tout à gagner grâce à moi. J'aimerais tellement pouvoir reprendre mes bonnes vieilles habitudes, avoir céder comme d'habitude aux demandes de Sean et aller à cette soirée que j'aurais détester. Avoir vu mon meilleur ami danser avec des inconnues tout en buvant, pendant que j'écouterais seulement la musique dans mon coin.

J'aurais aussi pu aller à mon travaille même si il est vrai que servir des cafés n'était pas très réjouissant et que ça ne me servait à rien. C'est ce que tous les jeunes normaux font pendant leurs études. Je ne suis pas du tout l'homme le plus sociable ni le plus aimable et j'ai pourtant très bien réussi ce job, d'après mon patron il paraît que le plus important n'est pas sa sociabilité ni sa gentillesse mais son apparence alors il me garde. Je n'arrivais plus à ouvrir les yeux j'avais l'impression d'être entrain de m'endormir ou alors peut-être pas du tout. J'étais peut-être seulement trop amoché. Il fallait peut être que je fasse marcher mon imagination pour penser à autre chose jusqu'à ce que cette histoire ce finisse. Je ne pouvais. même pas me faire une cabane en carton ou dessiner sur tous les murs comme un enfant de 5 ans tout ce que j'avais désormais été une bouteille en plastique écrabouillé et un matelas. Je divaguais peut être un peu trop. Encore plus quand je commençai à entendre du bruit de l'autre côté de la porte et une fille appeler son père comme si tout ça pouvait être réel. Mon cerveau arrivait même à créer des voix que je n'avais jamais entendu auparavant.

The captive heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant