Il y a des moments dans la vie où tout semble s'effondrer. Ces jours où la solitude nous étreint, où l'on se sent invisible, étouffé par l'envie de tout abandonner. Pourtant, même au cœur de cette tourmente, une lueur peut surgir. Des rayons de sole...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
La porte s'entrouvrit avec une lenteur presque théâtrale, dévoilant progressivement l'identité de l'intrus. Quelques centimètres suffisaient pour que j'y glisse discrètement mes yeux, évitant par la même occasion qu'un grincement inopiné ne l'alerte de ma présence. Mon cœur battait la chamade et ma poitrine se resserrait à chaque centimètre de porte découvrant davantage la silhouette élancée et décontractée qui se tenait de l'autre côté. Il s'agissait d'un homme, vêtu d'un pyjama blanc et d'une serviette bleue élégamment drapée autour de son cou. Sa stature imposante avoisinait le mètre quatre-vingts, et ses mèches de cheveux blonds encore humides effleuraient ses oreilles, soulignant son visage rectangulaire. Des yeux fins et espacés surplombaient un grain de beauté du côté gauche, tandis qu'une bouche large et épaisse complétait cette composition visuelle fascinante.
Des effluves envoûtantes de parfum parvinrent alors à mes narines, un mélange habile de notes musquées, savonneuses et poudrées, surplombées d'une petite touche florale. Le tout apportait une fraîcheur nouvelle à ma salle de bains, d'ordinaire peu accueillante en raison de mon laisser-aller. Cette fragrance, mon nez affûté pouvait la reconnaître entre mille : Byredo Blanche.
Cette révélation olfactive intensifia mes soupçons naissants. Pourtant, une part de moi doutait. Ce ne pouvait pas réellement être lui, si ? Instinctivement, mes mains se plaquèrent sur ma bouche, tentant d'étouffer le cri de surprise qui menaçait de s'échapper. Cependant, le silence devenait assourdissant, et l'homme se tourna dans ma direction. Ses yeux croisèrent les miens, créant une suspension temporelle. C'était bien lui. Hwang Hyunjin, en chair et en os. Une multitude de questions muettes flottaient dans l'air humide de la pièce, dont la plus importante : qu'est-ce que Hwang Hyunjin, le seul et unique, faisait ici, en pyjama, dans ma salle de bains ? Il s'avança vers moi, ouvrant la porte en grand avec un naturel qui contrastait avec la confusion peinte sur mon visage figé. Aucun mot ne réussit à franchir mes lèvres tremblantes. Mon cerveau semblait avoir complètement disjoncté, déconcerté par cette scène incongrue. Hyunjin, quant à lui, arborait un sourire énigmatique, comme s'il appréciait pleinement l'effet de sa présence.
"Ne reste pas plantée là comme ça, c'est malpoli d'espionner les gens de la sorte", déclara-t-il d'une voix taquine, un sourire espiègle étirant ses lèvres.
Son avant-bras était appuyé dans l'embrasure de la porte, conférant à sa silhouette une décontraction assumée.
"Hyunjin ?! C'est vraiment toi ?"
Face à ma stupéfaction, le jeune homme marqua un temps d'arrêt. Ses yeux parcoururent l'espace autour de lui, de gauche à droite, puis de droite à gauche, soulignant la bêtise de ma question.
"Bah oui c'est moi, quelle question ?, répondit-il en arquant un sourcil avec une nonchalance qui ne manquait pas de charme.
— Mais que... Enfin, comment tu..."
Ma voix s'éteignit, laissant la question en suspens alors que mes pensées se bousculaient dans un tourbillon d'incompréhension. Mes yeux se posèrent sur ma main gauche, scrutant chaque détail. Cinq doigts. Pas un de plus, pas un de moins. C'était bien une réalité tangible, et non une échappatoire onirique. Hyunjin, semblant ignorer mon trouble, me dépassa avec désinvolture, se dirigeant vers ma chambre comme s'il se trouvait chez lui.
