Et si c'était lui

Surprise !

Nous partons, Emi et moi en direction de chez elle pour qu'elle puisse se changer avant les cours. Je lui ai proposé de prendre des vêtements de rechanges en plus pour ce soir mais elle m'a expliqué qu'elle n'en aurait pas l'utilité vu que son père revient aujourd'hui.

Je l'attends dans le hall, le temps qu'elle se prépare puis je la vois descendre les escaliers, sublime comme toujours.

- C'est bon, je suis prête, me sourit-elle.

Même son sourire est magnifique. A-t-elle conscience qu'elle diffuse autour d'elle une telle lumière de chaleur qui apaise quiconque ?

Une fois arrivé sur le parking de l'établissement, elle descend la première de ma moto puis enlève son casque pour remettre ses mèches folles en place.

Sarah et Dylan nous rejoignent peu après pour aller en direction de nos cours.

La journée commence avec Monsieur Tiller. Nous devons faire le point sur les stages qui commencent la semaine prochaine.

Je me suis installé au fond avec Dylan pour garder un œil sur Emi. Je ne veux pas que ce salop l'approche de trop près.

- Bonjour à tous ! J'espère que vos révisions sont en bonne voie. Plus que quelques semaines avant l'examen. Je compte sur vous pour avoir un score dès plus favorable. Cela vous aidera pour votre avenir, dit-il avec un regard de reproche envers Emi.

Je t'en pris continue ton petit manège. Je finirais par te coincer tôt ou tard.

Les heures s'écoulent rapidement. Après avoir fait le point sur les stages pour certains, nous avons revus ensembles des points essentiels pour l'examen. Il n'en rate pas une pour nous mettre une pression de dingue.

Comme ci, tout cela allait définir qui nous serons dans l'avenir. Nous n'avons qu'une vie, autant la vivre à fond. Il n'y a pas de place pour les regrets.

A la fin du cours, Monsieur Tiller intercepte Emi. Je décide de rester à côté d'elle.

- Bien. Monsieur Baker est des nôtres à ce que je vois.

Je le fixe avec sévérité sans afficher un trait de gentillesse à son égard.

- Mademoiselle Hamilton, vous n'avez pas indiqué sur votre feuille les détails de votre stage. Vous n'avez rien trouvé ?

- Ce n'est pas cela. C'est juste que j'attends une réponse pour faire directement une formation.

- Vous n'avez pas pensez faire un stage dans un autre domaine ?

- Non, Monsieur. J'ai pris ma décision et c'est ce que je désire vraiment faire.

Monsieur Tiller souffle en pinçant l'arrête de son nez, les yeux plissés.

- Je vous avouerais que je suis étonnamment surpris de votre choix. Vous êtes promis à un plus grand avenir et pourtant vous décidez de choisir ce chemin de bas niveau.

- Ce n'est pas un choix de facilité. Travailler dans la cuisine est ma passion, mon rêve. Ne pensez-vous pas, qu'il est préférable de voir vos élèves épanouis dans leur vie professionnelle ?

Monsieur Tiller pousse un léger grognement de frustration.

- Et n'est-ce pas comme vous le dites : une passion ? répont-il en appuyant bien sur ce dernier mot.

Il hésite un instant puis rajoute :

- Soit. Vous savez quoi faire si vous changez d'avis. Vous pouvez partir.